Michele Roberts fait du bon travail à la tête du syndicat des joueurs : elle va donc briguer un second mandat

Le 19 mars 2018 à 18:22 par Aymeric Saint-Leger

Source image : usatoday.com

On entend peu parler d’elle, mais Michele Roberts fait partie des éléments qui permettent aujourd’hui à la NBA de rayonner à travers le monde. Présidente exécutive du syndicat, de l’Association des Joueurs de la Ligue depuis 2014, elle jouit de bonnes relations, à la fois avec le joueur, et le commish, Adam Silver. Elle s’est ainsi déclarée candidate à sa propre succession, alors que son contrat se termine en septembre prochain.

Michele Roberts n’a rien à voir avec Brian Roberts, ancien meneur des Hornets, actuellement à l’Olympiakos. Elle n’est pas forcément une des figures les plus connues de l’organisation. Pourtant, elle œuvre au quotidien pour le bien de la NBA et son bon fonctionnement, notamment entre les joueurs et le front office de la Grande Ligue. Elle est arrivée en 2014, en prenant la suite de l’ancien président de l’Union, Billy Hunter. Ce dernier avait été évincé, de quoi laisser la structure à la dérive. Les négociations autour du Collective Bargaining Agreement de l’époque avaient donc été tendues, notamment après l’épisode complexe du dernier CBA en 2011, résultant d’un lockout lors de la saison 2011-12. Michele a donc pris sa place, et est devenue la première femme à diriger cette instance. C’était un événement sans précédent dans toutes les ligues professionnelles aux Etats-Unis. Un synonyme d’avancement en termes sociaux, Roberts étant une femme afro-américaine installée à un poste des plus costauds. Cette dernière n’a pas tardé, et a agi dès son arrivée. Elle s’est attelée à établir de bonnes relations avec les joueurs, notamment avec Chris Paul, le prési du syndicat des joueurs. Elle a fait en sorte de nettoyer les finances de l’Union. Mais surtout, Roberts a œuvré en faveur des joueurs, en restant ferme lors des négociations avec la NBA et Adam Silver quant à l’accord collectif entre les joueurs et la Ligue.

Un de ses faits d’armes date de 2015, lorsque le commissionnaire avait pour but d’étendre la règle du one-and-done à deux ans. Elle s’y est opposée, avançant le fait que le one-and-done était déjà bien trop, il n’y avait pas besoin de rajouter une année supplémentaire obligatoire à l’université. De fait, elle a réussi à établir de bonnes relations avec le commish actuel, à l’inverse de la relation ancienne entre Billy Hunter et David Stern, leurs prédécesseurs respectifs. Négociatrice hors-pair, elle défend les intérêts des joueurs, et elle a réussi, en trouvant un accord avec la NBA, à aider à éviter un nouveau lock-out en 2017. Elle est parvenue à faire signer un accord de travail entre la Ligue et les joueurs jusqu’à 2024. L’ancienne avocate a effectué du bon travail, ce qui la pousse à briguer un nouveau contrat pour les quatre prochaines années. C’est ce qu’a rapporté Adrian Wojnarowski d’ESPN :

“Avec un accord original de quatre ans qui expire en septembre, Michele Roberts prévoit de briguer un nouveau contrat en tant que directrice exécutive de la National Basketball Players Association, d’après les sources d’ESPN. […] Roberts considérait sérieusement rester la directrice exécutive de la NBPA pour seulement la longueur de son contrat original – et l’a exprimé auprès des membres de l’Union -, mais elle a récemment décidé de poursuivre sur un nouveau mandat.”

Le prési du syndicat, Chris Paul, avait joué un rôle important dans le choix de Roberts en 2014. Depuis, les deux ont établi des bonnes relations de travail. Ses actions lui ont donné une bonne entente avec les joueurs, ce qui lui a permis de recruter des stars au comité exécutif de l’association des joueurs, comme Stephen Curry, LeBron James, C.J. McCollum et Pau Gasol. Actuellement, Roberts gagne 1,2 million par an, plus quelques bonus éventuels de centaines de milliers de dollars. Nul doute qu’elle essayera de garder un tel salaire si elle signe un nouveau contrat de quatre ans à son poste. Cette volonté s’explique sans doute par le prochain chantier qui se présente devant elle. En effet, elle souhaite poursuivre son action de 2015, quand elle s’était opposé au two-and-done. Le but étant maintenant de passer à la vitesse supérieure, et de mettre fin au one-and-done, imposé en 2006. Les discussions sont nombreuses autour de ce sujet, et Adam Silver semble ouvert au débat, pour remettre en question ce principe.

La G League, qui est l’antichambre de la NBA, pourrait servir de Ligue de Développement, comme le signifiait son ancien nom, la D-League. Cette petite sœur de la Grande Ligue pourrait être autre chose qu’un refuge pour des joueurs au niveau moyen, trop justes pour être intégrés durablement à un roster NBA. Elle sert pour l’instant à développer quelques jeunes, dans leur contrat rookie. Les two-way contracts vont dans le même sens. Ainsi, dans cette G League, les jeunes joueurs, pressés d’attaquer leur carrière professionnelle, pourraient venir faire leurs armes dès la sortie du lycée. C’est en tout cas la volonté de Michele Roberts, et de l’Association des Joueurs. Nul doute que la directrice exécutive, si elle prolonge son contrat, s’attellera à cette tâche. Alors, bientôt done, le one-and-done ?

Après avoir rétabli le calme, Michele Roberts a donc effectué du bon boulot, en coopération avec Chris Paul et les joueurs, mais aussi dans une bonne relation avec Adam Silver. Il n’y a ainsi pas de contre-indication à ce que l’ancienne avocate poursuivre son travail, surtout au vu du défi qui se présente, sur un des sujets les plus chauds dans la Ligue actuellement, l’éventuelle fin du one-and-done. Son expérience pourrait être prépondérante dans la négociation entre l’Union et la Ligue.  

Source texte : ESPN