Lonzo Ball : une vision de boss et un vrai mental, à 20 ans c’est déjà pas mal

Le 18 mars 2018 à 10:17 par Alexandre Martin

lonzo ball
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Dans la nuit de vendredi à samedi, les Lakers ont échoué de peu face à un Heat porté par un Dragon slovène qui a craché du feu sur les planches du Staples Center. Toujours est-il que depuis le All-Star Break, les Angelinos proposent un bon basket et gagnent bien plus de matchs qu’en début de saison. Et si on parle régulièrement (et légitimement) du rookie Kyle Kuzma, du volume de Julius Randle ou encore du potentiel de Brandon Ingram, il ne faudrait pas oublier Lonzo Ball. Son père est très très lourd, néanmoins l’aîné de la trilogie Ball a vraiment du talent, et du basket plein les mains…

Il s’agit tout de même d’un jeune de 20 ans qui, pour sa première saison parmi l’élite, envoie un peu plus de 10 points de moyenne. Certes ses pourcentages au tir sont très faibles (35,8% dont 31,6% derrière l’arc) du fait d’une mécanique tout aussi horrible qu’inefficace, mais ces points sont accompagnés de 6,9 rebonds, 7,1 passes décisives et 1,7 interception. De moyenne. Chaque soir. Il n’a pas encore tout à fait les 70% de participation aux matchs de l’équipe sur la saison, nécessaires si l’on veut apparaître dans les classements de la ligue. Quand ce sera le cas, Zo débarquera directement autour de la septième ou la huitième place dans le ranking des passeurs, devant des gars comme Kyle Lowry, Jeff Teague ou Damian Lillard pour ne citer qu’eux. Au rebond, il fait partie de ces arrières qui sentent les coups et aident grandement leurs intérieurs à tenir ce secteur si important pour gagner des matchs. Et pour ce qui est des interceptions : avoir un meneur capable de gratter du ballon en quantité ne peut jamais faire de mal. Donc oui, l’ami Lonzo n’a pas (et n’aura peut-être jamais) le shoot ou les qualités de scoreur pour devenir une superstar instantanément dans la NBA actuelle. En revanche, c’est déjà un super joueur et possiblement un très grand joueur dans les années à venir.

Ball (toujours le fiston hein) n’a pas été épargné par les critiques depuis qu’il est arrivé dans la Grande Ligue. Normal, il était tellement attendu après avoir montré de très belles choses en NCAA et surtout après les propos prétentieux, parfois ridicules d’un père embarrassant (oui, on est poli chez TrashTalk). Le numéro 2 des Lakers nous a proposé une première partie de saison faite de grosses pointes statistiques comme cet énorme deuxième match en carrière contre les Suns (29 points, 11 rebonds, 9 passes décisives) ou ces deux triple-doubles en plein mois de novembre. Des hauts donc, mais aussi des bas – comme ce zéro pointé avec seulement deux tirs pris en 28 minutes contre les Blazers ou ces 2 points à 0/4 face à Houston début décembre. Et puis surtout, les Lakers n’arrivaient pas à se mettre en route et ça commençait déjà à jaser : “Ce minot est surcoté“… “Il ne peut pas scorer donc il ne peut pas porter son équipe“… etc, etc. Le 23 décembre dernier, Lonzo Ball s’est blessé. Les protégés de Magic Johnson en étaient à 11 victoires pour 20 défaites. Ball va alors manquer six matchs d’affilée : six défaites pour les Lakers. Tiens, tiens, tout ne serait donc pas de sa faute. Lonzo va revenir pour 5 matchs dans la première quinzaine de janvier et il va envoyer pus de 11 points avec 8,4 rebonds, 7 passes décisives et 2,6 interceptions pendant que les Lakers gagneront 4 de ces 5 sorties. Coïncidence ? Pas seulement. Car depuis qu’il est revenu – juste après le All-Star Weekend – de sa deuxième blessure, les Angelinos sont sur la meilleure période de leur saison. Luke Walton a procédé à quelques ajustements, en titularisant notamment Julius Randle au poste 4 et en décalant Kyle Kuzma au poste 3 (Ingram a des soucis physiques). Le coach a aussi redonné sans hésiter les clés du tempo et du jeu de son escouade à son meneur rookie.

Oui, sans hésiter. Car Lonzo Ball possède des qualités intrinsèques qui font de lui un poste 1 autour duquel une équipe peut se construire. Déjà, il n’est pas über-athlétique mais il est long de 196 centimètres ce qui est beaucoup pour un meneur. La taille, ça compte en basket et c’est quelque chose que vous ne pouvez pas apprendre. Ensuite, il est de ces joueurs avec lesquels il est fun de jouer car, grâce à sa vision digne des plus grands et à sa technique de passe, il peut dynamiser le jeu, il peut tout accélérer en un move. Quand on joue, il faut toujours être prêt à recevoir la balle. C’est une règle de base et elle prend encore plus de sens si on joue avec Lonzo Ball puisqu’avec lui, tout va plus vite, tout arrive plus tôt. Comme avec tous les grands meneurs en fait, et le bonhomme n’a encore que 20 ans, faut-il le rappeler… Randle se donne à fond, Kuzma est un rookie très intéressant et Brandon Ingram peut devenir un superbe ailier mais n’oublions donc pas Lonzo Ball. Il fait partie intégrante du très bon run des Lakers depuis le All-Star Weekend (12 matchs, 8 victoires). A un shoot de Dragic près, les Angelinos auraient pu se retrouver avec un bilan de 75% sur cette période. Période au cours de laquelle Lonzo se montre toujours autant en difficulté au tir (même si on constate une progression de loin avec presque 36% de réussite) mais toujours aussi performant dans les autres compartiments statistiques et en termes de gestion du tempo. Il pèse même s’il marque peu et fait preuve d’un bon mental, d’une belle détermination à ne pas se laisser influencer par tous les éléments qui pourraient pourtant être lourds à porter pour un minot de cet âge.

Laissons du temps à Lonzo Ball pour se développer, pour nous montrer quel genre de joueur il peut vraiment devenir, pour nous montrer s’il peut faire progresser son tir de manière suffisante pour être respecté dans le périmètre. Sa vision est réelle, son sens du jeu est magnifique et sa détermination semble très solide. Croire en lui n’a donc rien de fou. Croire en lui, c’est aussi croire que le génie et l’emprise d’un meneur peuvent s’exprimer autrement qu’à travers 25 points par soir…


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