Rip Hamilton et son masque : bien plus qu’un bout de plastique, un véritable symbole identitaire

Le 14 févr. 2018 à 19:11 par Benoît Carlier

Rip Hamilton
Source image : YouTube/FoxSports

Si LeBron James ou Kyrie Irving ont porté le masque avec style ces dernières années, personne n’arrive à la cheville de Rip Hamilton dans ce domaine. D’ailleurs, on n’imagine pas le retraité des Pistons autrement qu’avec son bout de plastique au bout du nez et son bandeau.

A chaque nez cassé, on est obligé d’avoir une pensée pour la légende de Detroit. Drafté en septième position par les Wizards en 1999, c’est bien dans le Michigan que Richard va écrire sa légende. Il débarque chez les Pistons lors de sa quatrième saison, dans un échange comprenant notamment Jerry Stackhouse. A la frontière canadienne, il retrouve enfin un effectif taillé pour les Playoffs avec lequel il ne va pas tarder à marcher sur la Ligue. Mais avant cela, cet arrière à la fois longiligne et dur au mal, capable d’écraser des gros tomars ou de finir tout en finesse près du cercle a dû prendre une décision qui changera son image à jamais. Victime de deux fractures du nez en 2002 et 2003, il refuse d’entendra parler d’un masque à porter jusqu’à la fin de sa carrière. Mais au troisième accident du genre, il est obligé de se rendre à l’évidence. Avec son jeu sans concession, le prochain contact un peu rugueux pourrait lui valoir un vrai séjour à l’hôpital ainsi qu’une opération chirurgicale. Fataliste, Rip Hamilton accepte de porter un masque le 10 mars 2004, un peu à reculons. Meilleur scoreur de son équipe cette année-là avec 17,6 pions de moyenne, il devient aussi champion NBA pour la première fois de sa carrière. Superstitieux, Richard n’enlèvera plus jamais sa protection faciale, en faisant même une vraie marque identitaire comme il l’a expliqué à NBA.com.

“J’aime ça, il fait partie de mon identité. Même ceux qui ne regardent pas le basket, une vieille dame par exemple, ils savent tous qui porte le masque. C’est mon identité et je le porterai jusqu’à la fin de ma carrière.”

Pour certains c’est une manchette, pour d’autre un tatouage ou des bracelets, mais ces signes distinctifs sont nécessaires pour permettre de sortir de la masse de joueurs et de se forger une identité propre. En faisant le choix du masque avec un bandeau pour la touche de style, Richard devient reconnaissable au premier coup d’œil. Son orthésiste, Jeremy Murray, lui doit d’ailleurs un bon nombre de ses clients du quotidien actuels. Grâce à un modèle aussi exposé que Rip Hamilton, trois fois All-Star, le successeur de Jerry McHale auteur du masque de Bill Laimbeer au début des années 90 notamment reçoit plusieurs commandes chaque semaine et réalise entre 75 et 100 moulages par an. D’abord associé à des bouchers à l’image du pivot des Pistons, le masque a également changé d’image auprès du grand public mais aussi des joueurs grâce à Rip, beaucoup plus fin et smooth balle en main que Lambs.

“Rip porte systématiquement son masque et c’est un All-Star. C’est un bel ambassadeur pour le basket. Il est sympa et anime des camps pour les jeunes durant la période estivale. J’ai reçu des mails de la part de trois ou quatre enfants au moins me disant qu’ils avaient accepté de porter leur masque parque Rip portait le sien. Je pense que s’il n’était pas si réputé, beaucoup d’enfants ne considéreraient pas le masque de la même manière.”

Plus qu’une idole, Rip Hamilton est devenu un véritable symbole de combativité mais aussi de tolérance. Moqués par leurs camarades, des enfants ont ainsi retrouvé confiance grâce au sniper des Pistons qui a réussi à rendre cool quelque chose qui ne l’était pas. LeBron a même poussé le game à un autre niveau en utilisant un masque en carbone avant que la NBA n’intervienne pour ne pas se retrouver avec dix cyborgs sur le terrain d’ici quelques années.

Retraité depuis cinq ans, Hamilton ne changerait pour rien au monde son look et son parcours en NBA. De toute façon il aurait tort, car si le Hall of Fame semble un poil trop élevé pour lui, il fait déjà partie de la légende des Pistons où son numéro 32 a été retiré en février dernier. Il n’y aura toujours qu’un Mask, et il souffle ses quarante bougies aujourd’hui. Alors bon anniversaire, Rip !

Source texte : NBA.com


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