Doc Rivers roi du patchwork : on peut ne pas aimer le Doc, mais bonjour le bricoleur quand il est dos au mur

Le 22 janv. 2018 à 13:03 par Bastien Fontanieu

Doc Rivers coach
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Souvent pointé du doigt pour ses sorties médiatiques et sa capacité à paniquer plaquette en main, Doc Rivers est en train de profiter de ce début de saison. Profiter ? Oui, car peu de monde est aussi doué que le Doc quand il se retrouve coincé.

Un peu sadomasochiste, ce bon Rivers ? Peut-être bien. Mais force est de constater que la campagne réalisée actuellement par l’entraîneur des Clippers a quelque chose de remarquable, compte tenu des absences, des nouveaux, des changements, des aléas, bref de ce qui fait que la franchise de Los Angeles n’a jamais pu se reposer une semaine sans obtenir de mauvaise nouvelle. C’est simple, depuis le début de saison, on attend de savoir quel jour sera choisi par les dieux du basket pour punir l’équipe de Blake Griffin. Question, qui a participé aux 45 matchs des Clippers cette année ? Réponse, personne. Pas un seul type qui a pu tenir sans craquer, sans se blesser, sans pénaliser son équipe. Lou Williams est évidemment le premier à en avoir profité, lui qui réalise une saison incroyable et n’a loupé quasiment aucune rencontre, mais il est bien seul à bord. Beverley, Gallinari, Teodosic, Austin, Griffin, Jordan, tous les cadres ont loupé au moins 5 matchs, ce qui a imposé au Doc une opération d’adaptation permanente. Chaque jour, le coach californien ne sait pas vraiment sur qui pouvoir compter, et cela se ressent dans ses différents 5 de départ : ils sont 10 dans l’équipe à avoir été titulaires au moins 10 matchs cette saison. Quand vous modifiez autant vos rotations, il faut une main de fer pour que cela continue à jouer efficacement.

Et ça, Doc Rivers l’a. Alors forcément, certains vont se demander s’il s’agit d’un soudain retournement de veste. Non, il s’agit plutôt d’un rappel. Un message à caractère informatif, qui souligne le fait que l’entraîneur à la voix cassée reste un champion de la démerde. Quand ça galère, il sort des bouts de ficelles et se rattrape. C’est quand il est bien entouré et qu’il faut exécuter que ça chauffe, comme on a pu le voir plus d’une fois. Par contre, dans un frigo avec de la mayonnaise, un fond de riz, deux aubergines, la fin de pizza de jeudi dernier et un Toblerone, le type te fait une moussaka trois étoiles. On l’avait déjà vu à l’oeuvre en tant que Coach de l’année à Orlando, avec Darrell Armstrong en franchise player. Choisis pour terminer derniers à l’Est, les copains du Magic s’étaient regroupés derrière leur commandant pour limite aller en Playoffs en 2000 (41-41). On l’avait aussi vu à Boston nous sortir des joueurs de nulle part quand Kevin Garnett était blessé. On l’avait également applaudi pour avoir mis les Clippers sur son dos pendant l’affaire Donald Sterling. Le Doc a quelque chose de fascinant lorsqu’il est dos au mur, et totalement décevant lorsqu’il est attendu, à tel point qu’on se demande s’il ne serait pas le sportif français par excellence. Plus sérieusement, en prenant en compte ce qui s’est passé cet été, le départ de Chris Paul, l’arrivée d’autant de nouveaux, les blessures par dizaines et ce spot dans le Top 8 de la Conférence, une question nous vient à l’esprit. Et elle ne concerne pas le titre de COY. Comment a-t-on pu oublier cet aspect que Rivers a tant de fois montré ?

Difficile de savoir jusqu’où ira cette équipe, mais elle attire la sympathie de nombreux fans et se débrouille au quotidien pour continuer à l’emporter. Speaker insupportable, Doc Rivers a énervé beaucoup de monde et de joueurs au fil des saison. Mais roi de la démerde, Doc Rivers a rappelé cette saison qu’il régalait une fois bloqué dans un corner. Merci pour ce petit rappel.