Trust the Process : Joel Embiid nommé All-Star et directement titulaire, la prophétie se réalise

Le 19 janv. 2018 à 08:14 par Bastien Fontanieu

Joel Embiid
Source image : YouTube

Et dire qu’il y a un an et demi, on parlait de lui sur la pointe des pieds. Une soixantaine de matchs aura suffit pour que Joel Embiid mette tout le monde d’accord et devienne All-Star : un long parcours qui donne forcément le sourire.

Il y a le joueur, mais pas seulement. Il y a le trashtalker, le clown, le provocateur, le lance-flammes pour l’équipe de France, le compétiteur, le charmeur, bref ce tourbillon assez dingue débarqué en NBA il y a quelques mois et retournant déjà la compétition. Lorsque les Sixers avaient drafté Joel en 2014, c’est typiquement ce genre de moment qu’ils attendaient. Que parmi tous les copains choisis dans cette cuvée, Embiid serait étoilé et se tiendrait à la table des plus grands sans avoir à baisser le regard. Ce jeudi, l’annonce est tombée sur TNT et le phénomène était le premier à afficher un large sourire dans son vestiaire. Lui qui avait annoncé il y a quelques années qu’il deviendrait un All-Star en NBA, lui qui tchatchait des filles et se prenait des stops parce qu’il n’était pas membre de cette élite, un coup d’oeil dans le rétro et hop les dents blanches qui s’affichent en secouant sa tête. Avant de se rendre sur le parquet du TD Garden et écraser la raquette des Celtics, Embiid savourait ce moment. Parce qu’il savait aussi le chemin parcouru, les doutes autour de sa santé, les points d’interrogation penchés sur son récent contrat. Toutes ces inquiétudes, ces bûches sur le parcours sinueux d’un gamin de Yaoundé qui devait faire du volleyball, toutes rangées dans un tiroir le temps d’un soir. Son soir. Hier, Joel s’est offert une victoire à Boston, un premier ticket pour le All-Star Game, et le tout en tant que titulaire.

Fantastic day!!!! We got a great win and I became an ALL STAR…. I wanna thank all of you guys out there and the organization for the support.. We’ve been through so much but this is for you guys so THANK YOU #TheProcess pic.twitter.com/8PjJre90KZ

— Joel Embiid (@JoelEmbiid) 19 janvier 2018

Ils ne sont pas des milliers à avoir validé cette double-prouesse, celle de rejoindre le club des stars et le faire en intégrant immédiatement le cinq majeur. Giannis Antetokounmpo était le dernier exemple en date, l’an dernier. Et les deux copains représentant le jeu international seront là, à se marrer en tentant de porter au mieux le drapeau de leur génération. Seulement 23 ans, et pourtant déjà tant de choses accomplies. Balbutiant encore en anglais, mais avec l’enthousiasme d’un gosse qui descend les escaliers le 25 décembre au petit matin, Giannis et Joel pourront réaliser la difficulté du chemin parcouru et la beauté de l’accomplissement validé. Certes, on souhaite avant toute chose que ces sélections deviennent une habitude, qu’on retrouve chaque année la paire, mais il y a aussi des moments à isoler et celui de ce jeudi était pour Embiid. Il y a deux ans, on parlait de lui en grinçant des dents, se demandant s’il participerait à une seule saison en NBA tant son dossier médical était déjà blindé. Il y a un an, on faisait la même chose en s’épongeant le front, réalisant qu’après une trentaine de matchs la machine avait déjà surchauffé. Il y a quatre mois, on trouvait scandaleux le fait de filer autant de fric à un joueur n’ayant validé qu’un tiers de saison en carrière, et on hésitait à placer les Sixers en Playoffs. Aujourd’hui ? Philadelphie est dans le Top 8 de la Conférence Est, Joel réalise une énorme saison, vient d’être nommé All-Star en tant que titulaire, son temps de jeu a augmenté et ses dirigeants susurrent la possibilité de le voir jouer quelques premiers back-to-back. Jusqu’où le Process ira-t-il ? Difficile à dire, mais à voir le smile de ce doux géant cette nuit, on s’en moque un peu. Car les prouesses réalisées jusqu’ici sont exceptionnelles.

Trust the Process, qu’ils disaient. Patience patience, qu’on répondait. Force est de constater que le pari était le bon, du moins pour le moment. Soixante matchs et une planète basket retournée, Joel Embiid a été à la hauteur des attentes, et encore plus. Qu’il profite de cette belle récompense étoilée, c’est plus que mérité.