Zach LaVine était en jambes : première réussie pour l’arrière sous le maillot des Bulls

Le 14 janv. 2018 à 15:19 par Pierre Aimond

Zach LaVine
Source : Twitter

Tout l’Illinois l’attendait, et il n’a pas déçu. Zach LaVine était de retour sur les parquets hier soir, après quasiment un an d’absence depuis sa rupture des ligaments croisés de son genou gauche. Outre sa belle première sortie au United Center, on va surtout s’intéresser à ce que l’arrière peut apporter aux Bulls sur le long terme, et aux conséquences de son intégration sur les rotations de Fred Hoiberg.

Comme le veut la tradition, son nom a été le dernier annoncé par le speaker du United Center, comme pour signifier aux fans de la Windy City que le futur patron, from UCLA, était finalement prêt à faire ses débuts. En 19 petites minutes de jeu, il a montré toute l’étendue de son talent, et inutile de préciser que la palette offensive du bondissant arrière de Chicago ne se limite pas à ses incroyables dunks. Catch & shoot du parking, crossover suivi d’un stepback à mi-distance, pénétration avec finition tout en finesse près du cercle… Ses premières minutes et premiers tirs en temps que Bull ont donné le ton d’une performance plus qu’encourageante pour la suite. Auteur de 14 pions – dont un très propre 3/4 du parking – et 2 passes décisives, cette première sortie a surtout confirmé une chose : LaVine est en forme et colle parfaitement avec la philosophie de jeu prônée par son coach :

«C’est comme le vélo, tu vas peut-être trembler un peu au début, mais je sais que je peux reprendre le rythme et monter en puissance.», a affirmé LaVine au Chicago Tribune, après la rencontre.

Plus que ses statistiques, c’est donc sa compatibilité avec le jeu rapide et l’approche collective des Bulls qui saute aux yeux. Pas de shoots forcés, une adresse qui doit faire saliver son coach adepte des filoches, la soirée aurait pu être parfaite si Nikola Mirotic avait mieux ajusté sa passe pour permettre à LaVine de nettoyer pour la première fois l’arceau du United Center, avec toute la puissance qu’on lui connaît. Mais au-delà de cette belle perf dans une victoire face aux Pistons, on retiendra surtout qu’une fois la restriction sur son temps de jeu levée (la semaine prochaine, si tout se passe bien), l’arrière va apporter précisément ce qui manquait à Chicago.

Déjà, il reprend un poste 2 plutôt léger d’un point de vue offensif, David Nwaba étant un vrai spécialiste défensif. L’introduction de Zach LaVine dans le cinq va aussi permettre d’augmenter le capital athlétique de l’équipe – grande faiblesse du groupe depuis quelques années -, tout en décalant le prometteur Denzel Valentine dans un rôle de sortie de banc qui devrait parfaitement lui correspondre. En forme depuis quelques matchs (17 points à 60% du parking sur les 3 matchs précédents), le 14ème choix de la dernière draft peine un peu en défense, et il devrait s’épanouir dans un rôle de créateur avec la second unit, laissant la place à LaVine pour renforcer le cinq majeur. Autre changement à prévoir : la mène. Si Kris Dunn, encore très bon hier soir (18-8-8) restera le porteur du ballon, Jerian Grant risque de voir son temps de jeu largement diminuer. Seulement 14 minutes hier, alors que LaVine a joué poste 1 quelques minutes en seconde mi-temps, Grant devrait prendre les miettes, alors que Paul Zipser, trop irrégulier, devrait complètement disparaître de la rotation (DNP hier).

Surtout, LaVine va soulager Kris Dunn et Justin Holiday, qui ont trop souvent été amenés cette saison à forcer des shoots, pour combler l’absence de scoreur référencé de l’effectif. Hier, Holiday n’a tenté que 7 tirs contre presque 12 de moyenne cette saison, parmi lesquels de nombreux en fin de possessions. Avec son jeu sans ballon, LaVine pourra donc proposer des solutions afin de faire varier l’attaque des Bulls, et prendre le jeu à son compte en fin de match. On attend aussi avec impatience les picks & roll / picks & pop avec Lauri Markkanen, qui promettent d’être de véritables casse-têtes pour les défenses adverses.

Le retour de Zach LaVine va donc changer pas mal de choses à Chicago, mais l’ambiance dans le vestiaire a l’air au beau fixe. On retient notamment les images du banc après les premiers paniers de l’arrière, comme symbole d’une équipe jeune et soudée, qui refuse de s’abandonner aux sirènes du tanking diffusée en scred par le front office dans les enceintes du centre d’entraînement. 

Source texte : Chris Kuc, Chicago Tribune