Manu Ginobili repousse les lois de la vieillesse : 21 puis 26 points à 40 ans, la retraite c’est pour 2040

Le 08 janv. 2018 à 07:50 par Bastien Fontanieu

Manu Ginobili
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Si le match de cette nuit fût perdu par les Spurs à Portland, il aurait pu se finir sur une incroyable note. En effet, Manu Ginobili était en train d’allumer les Blazers, et l’ancien écrivait un sacré morceau d’histoire.

Dans la famille des statistiques à la con, il y a de nombreuses choses à fournir. On le sait depuis longtemps, tout est calculé et trié en NBA, afin d’obtenir des performances “all-time” chaque jour. Plus grand joueur de l’histoire à avoir marqué 17 points de la main gauche un mardi de la première semaine de novembre, premier rookie de l’histoire à avoir pris 3 rebonds offensifs dans un premier quart-temps de match à l’Est, tout est facile à obtenir et à créer. Sauf que dans le cas de Ginobili, on parle ici d’un acte qui non seulement a été réalisé par très peu de monde alors que y’en avait un paquet de concernés, mais aussi d’une véritable tendance qui donne le sourire à des supporters amoureux de leur Argentin préféré. En effet, Manu a peut-être 40 piges selon sa carte d’identité, mais il en a 22 sur son passeport de basketteur. En ce moment, le voir jouer ne peut nous persuader que l’homme soufflera ses 41 bougies dans sept mois. Alors qu’il était envoyé à la retraite suite à l’élimination des Spurs par les Warriors en mai dernier, le légendaire arrière de San Antonio décidait de rempiler un coup. Pour le plaisir, et pour continuer à en donner. Et vu le niveau de jeu auquel El Manu évolue depuis le début de saison, on ne peut que regretter nos doutes.

Clutch contre Boston, clutch contre Dallas, Ginobili avait déjà fait secouer la tête de nombreux observateurs. Mais cette semaine ? C’est à se demander si le type n’a pas passé son 31 décembre à boire de la potion magique pour rajeunir. Quelques 21 points en 19 minutes contre Phoenix, puis 26 cette nuit à Portland, Manu est à des années lumières d’un level de retraité. Et c’est grâce à ces deux performances consécutives que l’histoire a justement ouvert ses portes auprès de l’Argentin. Dans la clique des joueurs de 40 ans ayant terminé deux nuits de suite à minimum 20 points ? Ils ne sont que quatre, et les noms peuvent vous dire deux trois choses : Robert Parish, Kareem Abdul-Jabbar, Michael Jordan… et Manu Ginobili. Paye ta classe élite, paye tes Hall of Famers, paye cette remarquable longévité et cette capacité à pouvoir donner son effort maximum, même quand l’âge indiquerait une main sur le frein face à des joueurs bien plus jeunes. Opposé à cette pensée depuis la naissance, El Manu prend des passages en force en plein trafic, se jette sur les ballons importants, se contorsionne sur pénétration et nous rappelle que ce sport est un jeu avant tout. Vince Carter nous avait déjà bluffé dernièrement, Manu Ginobili l’a suivi dans son revival de fin de carrière. Et à regarder, c’est juste fabuleux.

Peut-être qu’il s’agit de sa dernière saison… ou peut-être pas. Mais au lieu de se poser cette question, faisons comme Manu a toujours su faire : profitons de ce jeu, de son jeu, sans vouloir anticiper ce qui se passera derrière. Telle est la façon avec laquelle Ginobili a réussi à s’offrir une immense carrière.