Playoffs Revival : Kobe Bryant fait l’amour aux Suns pour atteindre les Finales

Le 18 déc. 2017 à 11:20 par David Carroz

Kobe Bryant Playoffs revival
Source image : Youtube

La saison régulière, c’est sympa, les matchs se multiplient, mais on ne regarde parfois certaines rencontres que d’un œil discret. Pour vous aider à tenir dans ces instants difficiles, voici un de nos petits retours sur les grands moments de l’histoire des Playoffs. Parce que c’est à cette période de la saison que les légendes naissent et que les fauves sortent les crocs.

Avec une poignée de titres dans son escarcelle et de nombreuses campagnes en post-season, Kobe Bryant a eu l’occasion de poser quelques performances sympathiques lors des Playoffs. Comme en 2010 où il s’est montré sous son meilleur jour face aux Suns en finale de Conférence.

Le contexte – Kobe Bryant ramène les Lakers au sommet

En 2010, Kobe Bryant possède déjà un coffre à bijoux bien rempli. Avec quatre bagouzes, mais aussi quelques diverses distinctions comme un titre de MVP de la saison régulière deux ans plus tôt, il pourrait être rassasié. Mais bien sûr… Champion en titre avec les Lakers en 2009 avec en prime le trophée de meilleur joueur des Finales, il attaque la nouvelle saison avec toujours la même dalle pour gagner et rentrer dans les livres d’histoire. Il le sait bien, même si la victoire de la saison dernière lui a permis de toucher au Graal pour la première fois sans être dans l’ombre de Shaquille O’Neal comme lors du threepeat du début des années 2000, il lui faut faire encore plus pour que Kobe “24” reste l’image majeure de sa carrière, celle du leader capable de mener ses troupes au bout. Si le numéro 8 et son afro ont régalé dans sa jeunesse, c’est maintenant un autre homme qui a connu des années moins glorieuses et qui a dépassé la trentaine dont la palette est bien plus large. Probablement moins flashy aussi, mais peu importe puisque la réussite collective valide cette forme de maturité.

De la maturité il lui en faudra pour apprendre à cohabiter avec Ron Artest, qui vient prendre la place de Trevor Ariza en tant qu’ailier titulaire des Lakers lors de l’intersaison suivant le titre. Le futur Monsieur Paix dans le Monde est certes un mec capable d’éteindre son attaquant, qui tourne accessoirement à 16,1 pions, 5,1 rebonds, 3,2 passes et 2,1 interceptions en carrière lorsqu’il débarque dans la Cité des Anges, mais sa réputation n’est pas aussi glorieuse que ses talents de basketteur. Finalement il sera relativement calme, et c’est plutôt son intégration dans le sacro-saint triangle de Phil Jackson qui est le plus difficile à intégrer. Cela n’empêche pas les Lakers de boucler la saison régulière avec le meilleur bilan à l’Ouest pour la troisième année consécutive, emmenés par un Kobe Bryant dans ses standards avec 27 points à 45,6% dont 32,9% du parking, 5,4 rebonds, 5 passes et 1,5 interception par soir. De quoi être serein pour les Playoffs. La jeunesse et les qualités athlétiques du Thunder leur poseront quelques légers soucis au premier tour – qualification 4-2 – avant de dérouler face au Jazz en demi-finale de Conférence.

La performance – le meilleur basket de Kobe Bryant

Ce sont ensuite les rivaux de la Pacific Division qui se présentent face aux Lakers. Des Suns qui ont déjà servi de victimes aux Lakers lors du dernier threepeat de la franchise – avec une élimination en 2000 au second tour – mais qui ont battu les Angelinos lors de leurs dernières confrontations en Playoffs en 2006 et 2007, avec un Raja Bell en mission sur Kobe Bryant. Cela n’avait pas empêché le Black Mamba de faire le taf, mais avec seulement Lamar Odom pour lui donner un coup de main sérieux, cela n’avait pas suffi.

En 2010, la donne n’est plus la même et avec Pau Gasol ou encore Andrew Bynum en plus – sans compter RonRon évoqué plus haut – Vino n’a plus à tout faire tout seul. Est-ce grâce à cela qu’il nous a offert son meilleur basket lors de cette finale de Conférence ? Probablement, tellement tout a semblé facile pour KB24, bien loin des années passées à forcer des tirs ou à jouer les boulimiques en attaque. Non, là c’est un récital qu’il nous propose, rappelant à ceux qui en doutaient qu’il sait faire bien plus que scorer sur un parquet. Bien sûr, il va tout de même envoyer quelques petits cartons avec un seul match en dessous de 30 pions – le second – et une pointe d’entrée à 40 unités. Mais ce qui impressionne c’est la facilité qu’il dégage. L’aisance technique qui se dégage de ses tirs. L’explosivité des vingt piges n’est plus forcément là, mais la palette offensive est tellement plus complète. Du toucher au poste, de la fluidité à mi-distance, de la finesse – tout en gardant de la vitesse – en pénétration. Et la sensation que peu de mecs ont disposé d’un tel arsenal offensif au cours de leur carrière.

Pour autant, Kobe Bryant n’oublie pas de faire jouer ses coéquipiers ou de se consacrer aux tâches plus ingrates. Trois fois en double-double grâce aux assists, une quatrième fois avec l’aide des rebonds. Qui a dit que le Black Mamba ne connaissait pas le mot “passe” ? Il boucle la série en tournant à 33,7 points – 52,1% au tir dont 43,2% du parking – 8,3 passes et 7,2 rebonds en 41,6 minutes, son bilan chiffré est plutôt sympathique. Mais il ne souligne pas l’intégralité de son impact sur cette confrontation. Au moment de conclure pour retrouver les Finales NBA, Kobe n’a pas tremblé sur le parquet des Suns. Dans une atmosphère hostile, le franchise player des Lakers va aller chercher la qualification en climatisant l’US Airways de Phoenix avec ses 37 points dont 11 au cours des dernières 4 minutes et 33 secondes.

La suite – back-to-back validé

La qualification en poche, les Lakers retrouvent leurs amis des Celtics pour les Finales NBA. L’occasion de prendre leur revanche sur la saison 2008, quand le Big Three tout neuf des C’s était venu à bout des Angelinos. Cette fois-ci, alors qu’ils étaient menés 3-2, Kobe Bryant et ses coéquipiers vont trouver les ressources nécessaires pour aller chercher le titre, profitant entre autres de la blessure de Kendrick Perkins lors du Game 6. Un doublé donc pour les Lakers, un second trophée de MVP des Finales pour Kobe Bryant. Et un cinquième titre pour le Black Mamba qui lui permet de passer devant son ancien coéquipier Shaquille O’Neal au nombre de bagues, chose qu’il ne manquera pas de lui faire remarquer.

Dernier titre pour Kobe Bryant avant un déclin, au moins en ce qui concerne les résultats collectifs. Mais ce récital face aux Suns est une mixtape à montrer dans les écoles. En particulier l’ensemble de ses jump shots pris sur la tête d’un Grant Hill accrocheur mais dépassé par la qualité technique du Black Mamba.