Le jour où Wilt Chamberlain a pris 55 rebonds sur la tête de Bill Russell : c’est quel genre de perf all-time ça ?

Le 24 nov. 2017 à 18:01 par Jocelyn Gouriou

Wil Chamberlain
Source image : Youtube

C’était il y 57 ans, le 24 novembre 1960. Il y a plus d’un demi-siècle, Wilt Chamberlain, alors pivot des Philadelphia Warriors nous lâchait une des performances les plus folles de l’histoire de la NBA : 55 rebonds en un match. Cinquante-cinq rebonds en un match, oui, vous avez bien lu. Retour sur un match historique qui restera à jamais gravé dans les livres d’histoire et celui des records.

Le 24 novembre 1960, les Celtics se déplaçaient chez les Warriors de Philadelphie. A l’époque, Boston était l’équipe qui dominait la NBA de la tête et des épaules. Les verts avaient déjà remporté trois titres en 1957, 1959 et 1960. Cette affiche allait mettre aux prises deux des plus grands joueurs des années 60 – et même de l’histoire : Wilt Chamberlain et Bill Russell. Les deux pivots se connaissaient bien puisqu’ils écrasaient déjà la Ligue dans leur franchise respective. À chaque fois, leurs confrontations faisaient des étincelles, et en ce soir de novembre 1960, elle en a encore fait. Le grand Wilt a littéralement marché sur Billou avec des statistiques à la hauteur de son talent, gigantesques : 34 points, 55 rebonds à 15/42 au tir – car oui, le monsieur était un peu gourmand. On vous laisse imaginer la tête des joueurs qui avaient choisi de prendre Wilt ce soir là en TTFL… 55 rebonds en un match, dont 31 en une mi-temps, une performance qui est depuis ce jour le record all-time du nombre de prises en un match. Russell, qui a terminé la partie avec 18 points et 19 rebonds, était un énorme client, parmi les meilleurs joueurs de la Ligue, mais il n’a strictement rien pu faire pour freiner le pivot de Philly. Pour vous montrer à quel point le pivot des C’s était costaud aux rebonds, il était le seul à faire de l’ombre à Chamberlain dans ce domaine puisqu’à eux deux, ils partagent 24 des 25 meilleures performances aux rebonds de l’histoire de la Ligue, ça donne un peu le ton, et ça montre surtout que le natif de Pennsylvanie n’a pas réalisé cette feuille de stats face à Muggsy Bogues ou Nate Robinson. Malheureusement pour Wilt, c’est bel et bien Boston qui s’est imposé ce soir-là sur le score de 132 à 129 malgré ces chiffres irréels. Comme souvent à cette époque…

Cette performance fait partie des records qui sont quasiment intouchables et qui resteront encore de très longues années sans que quelqu’un puisse venir les détrôner. Tout d’abord, il faut dire que Wilt Chamberlain était un véritable OVNI pour l’époque. Du haut de ses 2m16 et de ses 125 kilos, le pivot des Warriors alliait un physique de titan et des qualités athlétiques incroyables pour l’époque. De plus, le jeu était complètement différent. Les joueurs tiraient plus et manquaient donc plus de tirs. Si on ajoute à cela le fait que Wilt jouait à peu près 47 minutes par match… Pour vous donner une idée, le dernier joueur de “l’ère moderne” à s’être “approché” de la performance du colosse, c’est Charles Oakley avec les Bulls en avril 1988 qui avait ramassé 35 rebonds, soit juste 20 de moins que Chamberlain. Alors il y a encore du chemin. De plus, la meilleure équipe NBA aux rebonds depuis la reprise de saison 2017-18 est Philadelphie avec 48,6 prises de moyenne par match. À 13 joueurs, ils sont encore à plus de six rebonds de la performance de Wilt. Le jeu aujourd’hui ne se prête plus à de tels records, les joueurs jouent tout d’abord moins, tout est réfléchi et calculé, et puis la concurrence physique est beaucoup plus rude. Bref, celui qui est susceptible de chatouiller ce record n’est pas encore né, et il ne naîtra sans doute jamais. Ce match historique aux rebonds a été suivi par de nombreux autres performances de cette trempe, ce qui fait d’ailleurs de Wilt Chamberlain le meilleur rebondeur de l’histoire de la NBA avec 23 924 prises en 1 045 matchs. L’ancien pivot des Lakers possède aussi la meilleur moyenne sur une carrière aux rebonds de l’histoire avec 22,9 boards par rencontre. Andre Drummond, Hassan Whiteside ou Rudy Gobert, regardez bien et apprenez, parce que c’est Wilt le patron du rebond.

Performance d’un autre temps, mais performance qui n’est pas prête de s’effacer. Wilt Chamberlain, c’est ce bonhomme qui profitait de la vie, qui aimait boire, qui aimait – beaucoup – les femmes, mais qui était surtout un monstre monumental sur le parquet. 55 rebonds en un match, il n’y avait que Wilt pour nous faire cela.