Jamal Crawford n’est pas du genre à vouloir changer un shoot quand ça rentre pas : laissez Lonzo tranquille

Le 18 nov. 2017 à 17:16 par Célestin Bougère

jamal crawford
Source image : NBA League Pass

C’est un peu le sujet tendance en ce moment, sachant que les soucis du rookie ont l’air de se prolonger. Les pourcentages au tir de Lonzo Ball inquiètent beaucoup de monde et surtout les fans des Lakers, mais faut-il changer quoi que ce soit à ses habitudes techniques ? Magic Johnson avait dit non, Jamal Crawford confirme.

Lorsqu’on parle de Lonzo Ball depuis le début de saison , on ne pense pas directement à son jeu de passe exceptionnel, à ses pompes, à son père ou à UCLA, mais plutôt à son tir désaxé sur la gauche. La façon dont le rookie envoie le ballon vers l’arceau (ou vers quelque chose dans sa proximité) fait froncer un paquet de sourcils, sachant que le meneur va devoir compter sur son tir pour aller où que ce soit en NBA. Mais au delà de la forme ou de la manière, c’est surtout le résultat final et donc ses pourcentages qui ponctuent les punchlines à son endroit. S’il rentrait ses jumpers, personne ne serait en train de se moquer de lui, on se marrerait certes en voyant la gestuelle mais les rires seraient suivis par des têtes hochées. Le problème, c’est donc que le deuxième choix de la dernière Draft tourne à 30,8% au tir dont 22,7% à trois points actuellement, ce qui représente davantage des scores de premier tour à la présidentielle que des pourcentages convenables au basket. La solution pour remédier à cela a été proposée par Luke Walton, un taf quotidien qui consiste à tirer 100 fois à trois points après chaque entraînement. Et si le coach des Lakers préfère opter pour la répétition, c’est aussi car dans le cercle pro on ne voit pas en quoi il faudrait tout modifier chez Lonzo aujourd’hui. Magic Johnson avait affirmé qu’il ne fallait rien toucher, Jamal Crawford est allé dans le même sens en s’exprimant via CBS Sports, avec quelques louanges supplémentaires.

“Non, je ne le ferais pas (changer de tir). Il a utilisé cette technique toute sa vie. Même s’il a pu passer par des périodes d’inefficacité, et je suis sûr qu’il a déjà vécu ça, vous n’allez pas changer quoi que ce soit s’il en plante 10 de suite donc je resterais sur la même base en étant plus régulier.

C’est une star en devenir, j’adore le regarder jouer car il joue comme il faut. Il ne joue pas pour les stats, il fait tourner la balle le plus tôt possible alors qu’il pourrait la garder et gratter une passe décisive. Il prend les bonnes décisions, si les “hockey assists” (celui qui passe avant la passe décisive) étaient comptabilisées il en aurait 20 par match car il fait souvent la bonne passe assez tôt. Il a l’air d’être un super coéquipier. Quand vous le voyez pendant ses interviews, il s’exprime très bien et parle avant tout de l’équipe.”

Plutôt sympa, venant d’un vétéran adverse, mais il faut dire que Jamal a raison sur plusieurs points. Le nouveau joueur des Wolves en connaît un rayon sur les tirs critiqués vu que sa forme n’a jamais vraiment été félicitée dans sa carrière, et pourtant Crawford a fait tout ce chemin “sans bosser sur son shoot”. Il est très difficile de changer de geste après être arrivé dans la grande Ligue. Lonzo a shooté comme ça toute sa vie et tenter de modifier cela pourrait tout simplement empirer les choses. D’autres joueurs qui sont ou qui étaient en NBA ont aussi eu une façon particulière de tirer, avec des résultats pourtant intéressants. On pense tout de suite à Shawn Marion, Kevin Martin ou encore Rick Barry et ses lancers qui nous ont fait forcément rire au fil des années. Le premier était tout à fait capable de sanctionner à distance durant ses plus belles années, le second a passé sa carrière à rendre fou ses adversaires et le troisième a prouvé à bien des joueurs que la technique de grand-mère pouvait mieux marcher que d’autres. Difficile de savoir si Lonzo les rejoindra, mais ce n’est en tout cas pas la première fois qu’on voit un rookie débarquer avec des difficultés au shoot, donc pas la peine de changer, bosser sera une première belle étape à gérer.

Le tir si particulier de Lonzo Ball dérange peut-être les fans des Lakers mais Jamal Crawford pense qu’il ne devrait rien changer, et il doit certainement avoir raison sur ce point précis. Le meneur de Los Angeles a pour l’instant du mal à rentrer ses tirs à longue distance, on espère simplement que cela s’arrangera pour plusieurs personnes : lui psychologiquement, et nous visuellement.

Source texte : CBS Sports