Le Jazz joue faux en ce moment : de la défense à l’attaque, la partition manque de vraies notes à Utah

Le 11 nov. 2017 à 11:06 par Bastien Fontanieu

Playoffs Jazz
Source image : Giphy

Une quatrième défaite de suite, voilà ce qui a été réservé à Rudy Gobert et son Jazz cette nuit. Le Heat est venu à Salt Lake City et a joué sa propre musique dans une salle qui espérait imposer sa partition : rangez les trompettes, c’est pas la fête à Utah.

On connaissait la marge d’erreurs, extrêmement fine. On connaissait le plan de route, extrêmement défensif. Mais ce qu’on ne savait pas, c’est ce que Quin Snyder allait devoir vivre sur ces derniers jours de compétition, l’entraîneur du Jazz passant par tous les états et terminant ses soirées dans la défaite. Après un début de saison séduisant, cinq victoires pour trois défaites et un finish mémorable face aux Blazers, il y avait de quoi avoir le sourire dans SLC. Avec autant de matchs à jouer à la maison, le public et la motivation du groupe allait forcément s’occuper du reste. On en parlait justement avec enthousiasme, nettoyant les flûtes et les violoncelles pour que le boeuf de début novembre soit des plus doux pour les oreilles. Huit matchs à la maison. Depuis, six ont été joués, trois seulement ont été remportés, et surtout les trois derniers ont été perdus de la mauvaise façon. Le tout saupoudré par la fiesta James Harden, l’arrière calant 56 points sur une défense pourtant réputée pour sa dureté quotidienne. What the fuck, Utah ? 109 points encaissés face aux Raptors, 137 par les Rockets puis 104 par les jeunes Sixers, c’est pas normal. Et autant DeRozan ou Harden peuvent prendre feu, autant Philadelphie sans Joel Embiid c’était tendu. Du coup, on attendait le match contre Miami pour voir si la troupe de Ricky Rubio allait se ressaisir… et paf. Au moment où la défense revient, c’est l’attaque qui craque. Marge d’erreurs extrêmement fine, vous vous en souvenez ? Bingo.

Un mauvais match de Ricky Rubio, un pépin au genou pour Rudy Gobert, et tout dégringole. Alors que le Heat n’était clairement pas au sommet de son basket, il suffisait d’un simple push signé Dion Waiters pour terminer la rencontre. La seule phrase, aussi plaisant soit-elle pour certains, est tout de même déprimante. Mais elle rappelle aussi cet impératif pour le Jazz, ne pas commettre trop d’erreurs. Car la fondation du succès local sera sur le collectif, l’apport de chacun, un château de cartes des plus fragiles qui ne peut tenir si une des bases s’effondre. Du genre Rubio (0/5 au tir, 5 balles perdues), ou Hood (5/19 au tir). Impossible, impensable. Mais ce qui inquiète le plus, aujourd’hui, se joue clairement en attaque. Car d’un point de vue défensif ? Les récentes galères n’ont pas chamboulé les principes du Jazz, toujours 3ème de la NBA en efficacité défensive. Par contre, de l’autre côté du terrain, bonjour l’angoisse : flûte de pan pour tout le monde. Utah propose la 28ème attaque du circuit, seuls les Kings et les Bulls sont moins efficaces, actuellement. Sans vouloir manquer de respect à ces deux franchises, on parle quand même de tanking ou de fin-fond de conférence “au mieux” dans le cas de Chicago et Sacramento. Alors que le Jazz parle de Playoffs, de Top 8, d’aller chercher les grands et tenir le regard. Niveau rythme, il faudra accélérer le tempo, les envies de Snyder étant pour le moment moyennement respectées (19ème équipe de la NBA en contre-attaque). Sachant qu’il y a les jeunes pour, peut-être faudra-t-il galoper davantage, surtout que cela a montré son succès en tout début de saison. Il va falloir trouver rapidement une solution, en tout cas, car la fameuse homestand de novembre est en train de tourner au désastre, et Utah n’a pas la marge pour rattraper cela.

Les Nets et les Wolves viendront à Salt Lake City pour finir cette session-maison, peut-on compter sur deux victoires consécutives ? Il faudra, car ensuite ce seront quatre matchs pièges en déplacement qui attendront Rudy et ses potes. Défense, rebonds et courir, seuls les vrais savent.


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