Tobias Harris démarre sa saison pied au plancher : agressivité, leadership au scoring, confirmation demandée

Le 22 oct. 2017 à 15:32 par Bastien Fontanieu

Tobias Harris
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Après un été des plus mouvementés, les Pistons ont décidé d’opter pour un nouveau type de jeu. Un qui permet notamment aux ailiers de se régaler, et en premier lieu un certain Tobias Harris.

C’est qu’il cartonne sur son début de campagne, le Toby. Déjà auteur d’une saison complète l’an dernier, le garçon savait qu’il allait devoir passer au level supérieur pour permettre aux siens de retrouver les Playoffs. Non pas qu’il se mette soudainement à jouer comme KD, en nous plantant du gros shoot à ne plus quoi savoir en faire, mais adopter une attitude plus mature, en récupérant plus de responsabilités. Déjà, niveau effectif, les départs de Kentavious Caldwell-Pope et de Marcus Morris allaient dans son sens. Même avec Avery Bradley récupéré, Harris savait qu’il allait récupérer du ticket de shoots. Mais ce qu’il fallait encore démontrer, et qu’on a pu voir ici ou là sur cette première semaine de compétition, c’était le style de jeu proposé par les Pistons. Depuis quelques années, Stan Van Gundy avait opté pour une dominante sur pick and roll, avec Reggie Jackson à la baguette et Andre Drummond pour rouler agressivement derrière chaque écran. Une initiative récompensée par un passage en Playoffs il y a deux ans, mais qui rendait malheureusement le jeu de Detroit assez prévisible, et surtout dépendant de leurs deux hommes. Il était donc question de revoir la distribution des munitions sur chaque poste, un rééquilibrage dont Tobias a pleinement profité cette semaine.

Ouste, les 24 points de moyenne en trois rencontres et les tirs décisifs. Ce qui nous intéresse, c’est surtout ce chiffre : 17. Harris nous a pris 17 tirs en moyenne, un record personnel qui aurait pu être plus élevé si sa soirée à Washington (5/10 au tir) avait été meilleure. La traduction de cette statistique est la suivante, les Pistons sont moins déterminés à laisser leurs meneurs dicter le jeu, les ailiers ont aussi leur mot à dire. Et que ce soit ce samedi à New York entre Bradley et Harris tous les deux clutch, comme plus tôt dans la semaine face à Charlotte, l’armée de Detroit a proposé une nouvelle répartition des plus séduisantes. Par le passé, on avait tendance à voir Drummond forcer un jeu offensif limité, tout comme Jackson qui n’est pas membre de l’élite des meneurs. Pour gratter ses points, par contre ? Tobias a ce qu’il faut, à distance, mi-distance, sur le drive et en provocation de lancers (même si ce n’est pas sa qualité première). Maintenant, ce qu’on attend évidemment, c’est de la régularité dans ces performances. Tournant habituellement autour des 14 tirs en moyenne, Harris devra se faire violence et continuer à arroser : c’est en passant notamment par lui que les axes de pénétration deviendront plus larges pour les Reggie et Stanley Johnson, plutôt que de le laisser pourrir dans un corner. Le travail d’ajustement sera donc encore long, précis, à suivre, mais les bases sont intéressantes et il faudra voir comment les autres joueurs réagiront sur les rencontres suivantes. Est-ce qu’un Reggie acceptera de prendre moins de 15 tirs (2 victoires) plutôt que de bombarder à outrance ? Est-ce que Drummond acceptera de faire de belles poubelles (10 tirs de moyenne), plutôt que forcer ses points ? Affaire à suivre.

Dans chaque équipe, il est important de savoir qui prend combien de tirs, afin d’établir un début de hiérarchie offensive. Côté Pistons, on voit une première tendance se dégager, et elle est assez séduisante : feu vert pour Tobias Harris, articulation de ses coéquipiers autour de lui, on en redemande.


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