P.J. Dozier portera le numéro 35 au Thunder : pour une fois, ce n’est pas du trolling envers KD

Le 18 oct. 2017 à 18:14 par Pierre Morin

P.J. Dozier
Source image : montage via Sports Center

On se doute que depuis The Decision 2.0, la franchise d’Oklahoma City n’accorde pas beaucoup de valeur aux derniers souvenirs laissés par Kevin Durant. En même temps, le snake n’a pas laissé grand chose au Thunder identitairement parlant si ce n’est son numéro 35. C’est donc pourquoi ils ont autorisé un joueur non-drafté s’en emparer. 

Laisser le numéro 35 à P.J. Dozier, on pourrait y voir une belle forme de trolling de la part de tout l’Oklahoma. Car KD a beau être le deuxième meilleur scoreur de l’histoire de la franchise, ça ne suffit pas pour faire mettre de côté son numéro fétiche. P.J. Dozier, ça ne vous dit peut-être rien, mais son arrivée en NBA a tout pour faire une belle histoire. Ignoré par les 30 franchises le soir de la Draft, l’arrière a enchaîné un contrat aux Lakers durant la Summer League, puis aux Mavericks avant de se faire couper le 14 octobre dernier. Tout aurait pu être fini pour Dozier, mais il s’est finalement vu offrir un two-way contract par Oklahoma City deux jours plus tard. Il devrait donc alterner cette année entre la NBA et la G League avec le Oklahoma City Blue. Le Thunder serait-il capable de signer un joueur juste pour lui refiler le numéro du traître Durant ? On aimerait y croire, mais la solution est beaucoup plus touchante que prévue, comme l’a expliqué le principal intéressé à Royce Young d’ESPN.

“Reggie Lewis était mon cousin et jouait avec les Boston Celtics. C’est tout. Il n’y a pas d’autre raison que celle-ci. Honnêtement, je n’y ai pas réfléchi à deux fois.”

C’est l’heure de replonger dans la Ligue à la fin des années 80, plus précisément en 1987. Les Celtics sortent à l’époque de quatre Finales consécutives et, malgré un effectif vieillissant et le départ de K.C. Jones, font toujours partie des cadors de l’Est. Lors de la Draft, la franchise décide de sélectionner en 22ème position le jeune Reggie Lewis. Après une saison rookie où il joue peu, l’arrière va laisser éclater son potentiel aux yeux de tous en passant de 4,5 à 18,5 points de moyenne. Petite progression quand même. Il va se voir confier un véritable rôle au sein du prestigieux roster, et on peut dire qu’il a tenu la pression. Sa saison 1991-92 en témoigne : première sélection All-Star avec une place au panthéon des Celtics. À lui seul, il possède un record de franchise que même Bird, Pierce ou Garnett n’ont battu. Dans toute l’histoire de Boston, personne à part lui n’a aligné au moins 100 points, 100 assists, 100 rebonds, 100 steals et 100 contres en une seule saison. Tout semble aller pour le mieux du côté de Boston, jusqu’à ce que le drame se produise. Alors qu’il disputait le Game 1 de la série entre Boston et Charlotte, Lewis s’écroule sur le parquet. L’analyse médicale révélera qu’il souffre d’une hypertrophie du cœur mais que sa santé devrait s’améliorer. Pourtant, l’arrière mourra d’une autre crise cardiaque en juillet 1993, à seulement 27 ans, lors d’un entraînement hors-saison. La franchise du Massachusetts fera les choses bien par la suite : numéro 35 retiré tout en haut du TD Garden. Une place méritée pour un joueur parti trop tôt dont le talent n’aura jamais pu s’exprimer pleinement.

C’est donc tout à son honneur que P.J. Dozier a choisi de rendre hommage à ce fabuleux joueur qu’était Reggie Lewis. Inutile donc pour Kevin Durant de monter sur son compte Twitter caché ses grands chevaux, il n’y aucune histoire d’irrespect là-dedans. 

Source : ESPN