Richard Jefferson et Kay Felder transférés à Atlanta : quel intérêt pour les Hawks comme pour les Cavs ?

Le 14 oct. 2017 à 10:26 par Bastien Fontanieu

Richard Jefferson
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C’est en toute fin de soirée, hier, que la micro-bombe est tombée sur le marché des transferts : Richard Jefferson et Kay Felder envoyés chez les Hawks, comment interpréter ce deal pour les deux franchises ?

La question a été posée d’entrée, comme une évidence. Car l’échange, lui, ne l’était pas forcément pour tout le monde. Deux joueurs contre quasiment peanuts, comment ça ? Et pourquoi avoir attendu un tel timing ? Quelle suite pour les deux hommes ? La bonne nouvelle, c’est qu’on a pas mal d’infos croisées qui vont permettre à tout le monde de capter le délire dans son entièreté. La mauvaise, c’est qu’on va vous rassurer tout de suite en vous affirmant qu’il s’agit d’un deal quasi-insignifiant. Le genre d’échange en scred qu’on oubliera rapidement, mais qu’on va tout de même décortiquer ci-dessous dans les deux camps.

# Le transfert officiel

  • Richard Jefferson, Kay Felder, 2 futurs second tours de Draft et du cash vont à Atlanta.
  • Les droits de Dimitrios Agravanis et Sergey Gladyr vont à Cleveland.

# Coté Cavs

  • Un effectif enfin complet

On connaissait la situation des Cavs, avec 16 joueurs sous contrat garanti suite à l’arrivée de Dwyane Wade. Il fallait donc se séparer de quelqu’un, et Jefferson était la cible principale. Felder ayant un contrat non-garanti, son cas était aisé mais celui de Richard l’était moins car il fallait éviter de le couper afin de ne pas traîner son salaire dans les books financiers de Cleveland. Merci les pigeons d’Atlanta, c’est cool de votre part. Aujourd’hui, suite à ce transfert, les hommes de Tyronn Lue peuvent donc respirer (Iman Shumpert le premier) car l’effectif est désormais composé de 15 joueurs : le roster des Cavs ne bougera plus avant la reprise, c’est acté.

  • Et si on diminuait gentiment la taxe ?

Avec plus de 137 millions de dollars engagés rien que sur cette saison, les Cavs savaient qu’ils allaient encore en chier au niveau de la taxe, ce qui faisait gentiment fumer le proprio Dan Gilbert. Déjà que ça a coûté en grande partie la place de David Griffin, l’ancien General Manager, autant dire que Koby Altman le nouveau a vite capté le message principal de son boss. Tu peux faire tes bidouilles, bien entourer LeBron, mais n’abuse pas de mes thunes. En réalisant ce deal, le GM des Cavs libère quasiment 13 millions de dollars de potentielles taxes qui se seraient appliquées à la franchise de Cleveland. Avoir de bons joueurs, c’est bien, mais avoir une trésorerie qui ne crame pas, c’est tout aussi important.

  • Bonjour les trade exceptions

Mike Dunleavy, Mo Williams, Birdman et même Kyrie Irving plus récemment, les Cavs sont plutôt fans des trade exceptions qui leur permettent d’éviter des transferts freezant leurs finances. En cumulant ces exceptions à durée déterminée, le management de Cleveland reste flexible sur le marché en pouvant récupérer un ou deux vétérans à la deadline de février, par exemple. Sachant que la TE de Dunleavy (5M$) se termine en janvier, on peut déjà anticiper le fait qu’elle sera utilisée et que celles de RJ et Felder (environ 4M$) seront utilisées dans moins d’un an pour un deal différent. Sorte de joker assez pratique.

# Coté Hawks

  • Par ici les futurs picks de Draft

La reconstruction se faisant avec joie du côté d’Atlanta, toute pièce récupérée dans un deal est utile. On sait déjà comment seront utilisés Jefferson et Felder puisque les deux hommes vont subir un buy-out les libérant immédiatement. Maintenant, concernant les picks de Draft, difficile de les utiliser car certains sont lourdement protégés. Mais Travis Schlenk s’en moque un poil, le General Manager des Hawks voulant simplement rester le plus flexible possible. En récupérant ces potentiels picks, le patron a quelques billes en plus avec lesquelles négocier, contre des droits qu’il n’allait tout simplement pas utiliser sur des joueurs européens.

  • Une banque qui a le smile

Ne pas se faire chier avec Richard Jefferson et Kay Felder, cela passe par un buy-out réalisé à la perfection. En récupérant ces deux joueurs, Atlanta pouvait se tirer une balle dans le pied en gonflant ses salaires versés, sauf que le management local a anticipé le délire et décidé de couper un trio fort sympathique : Quinn Cook, Tyler Cavanaugh et Jeremy Evans. Génial. Ce move permet aux Hawks d’avaler les salaires des deux membres des Cavs, leur dire au revoir dans la foulée et garder une table clean avant un été 2018 durant lequel Schlenk et ses sbires voudront dépenser intelligemment. Et puis, bonus, récupérer du cash venant de Cleveland contre rien, c’est toujours chouette.

  • Vive la Lottery !

Pourquoi se faire chier à gagner des matchs ou récupérer des joueurs, quand tu peux servir de poubelle chez les plus grosses équipes ? Atlanta a bien capté le délire et a su se présenter au bureau des Cavs pour leur permettre de nettoyer en profondeur. Du coup, entre les seconds picks de Draft et du cash échangés contre des droits de joueurs quasi-fantomatiques, les Hawks se font plaisir dans leur dynamique de reconstruction. Pendant que les poids lourds de la Ligue se tabassent en essayant de naviguer avec leurs joueurs et leurs taxes, les petites équipes doivent en profiter pour picorer chez eux. Mike Budenholzer fonce donc vers la Draft 2018, sans se prendre la tête.

Voilà pour ce deal du jour qui n’aura donc aucun véritable impact sur le terrain, mais permet aux deux franchises de s’y retrouver dans leur business. Arrangement de dernière minute, comme dirait l’autre, on souhaite bon vent à un Richard Jefferson qui va passer un long automne dans son canapé…

Source : ESPN