Leçon de vie du jour avec Michael Jordan : “tourner le négatif en positif, et ne pas avoir peur de l’échec”

Le 13 oct. 2017 à 08:23 par Bastien Fontanieu

Michael Jordan
Source image : Cigar Aficionado

Ce n’est pas tous les jours que Michael Jordan donne des interviews. Par contre, c’est bien tous les jours qu’il fume un bon cigare. Du coup, de passage chez Cigar Aficionado, Sa Majesté s’est exprimée avec sagesse.

Avec le temps, voir Jordan se poser devant une caméra est devenu un événement rarissime. On le voit, en scred, passant ici ou là, acceptant de montrer ses costards trop larges et sa boucle d’oreille avec un sourire heureux. La NBA ? Il la vit toujours à fond, dans ses coulisses du côté de Charlotte, mais bien loin des journalistes et de l’agitation qu’il peut y avoir. Par contre, lorsqu’il est question de profiter de la vie et faire un peu de blabla, Michael reste toujours aussi ouvert. Le golf, les cigares, le business, voilà des sujets qui peuvent faire sortir MJ de sa tanière, même pour lui coller un micro sur la cravate. Chez Cigar Aficionado, il y a donc eu une vraie belle exclu puisque Jordan a accepté de se poser pour parler de différents thèmes, dont sa relation avec Tiger Woods, l’évolution de sa marque Jordan Brands, ses visites à Cuba et les types de cigares qu’il aime. Mais un passage en particulier a forcément attiré notre attention, puisque Michael s’est mis à parler de passion et de son parcours de vie. Un chemin à peine croyable, rempli de pression, mais dessiné par des parents qui lui ont donné les outils nécessaires afin de le traverser sans sombrer. Jojo s’est donc ouvert sur un épisode qui fait encore grincer des dents chez certains : sa carrière pro au baseball. Et quand le patron parle avec sagesse, on écoute.

Dans toutes les décisions que j’ai pu prendre dans ma vie, les gens venant de l’extérieur ont pu les voir en se disant qu’elles n’étaient pas bonnes, de leur point de vue. Mais quand j’ai choisi de faire du baseball, par exemple, c’est la meilleure chose qui a pu m’arriver personnellement, alors que plein de monde affirmait que c’était un échec. Cela m’a permis de revenir au basket avec une plus grande passion. Cela m’a permis de voir la passion avec laquelle ces joueurs de ligues mineurs évoluaient. Voir ces gars toucher 1500$ par mois, ce qui est trois fois rien. Mais pour eux ? C’était énorme. Et voir tout cela m’a permis de mettre les choses en perspective, pour comprendre la plateforme sur laquelle j’étais en 93, et quand j’y suis retourné en 95, j’ai pu l’apprécier bien plus. Donc quand on a remporté ces nouveaux titres à partir de 96, ces choses-là ont eu bien plus d’importance que lors des titres jusqu’en 93. Les gens ne voient pas cela comme un succès. Ils disent que j’ai terminé avec une moyenne de .202 à la batte, et que j’ai fait strikeout plusieurs fois. Mais l’énergie était là, la passion était là, le processus d’apprentissage était là. Et cela s’est reporté sur d’autres personnes, pas moi seulement, qui avaient peur de se lancer dans certaines choses parce qu’elles avaient peur de la perception d’autrui. Pour moi, ça, c’est plus gratifiant que toute autre chose. Et c’est ce que mon père ainsi que ma mère m’ont appris : prendre quelque chose de négatif et le tourner en positif, ne pas avoir peur de l’échec.

Ah, le GOAT. Compliqué de ne pas apprécier un tel message, porté vers le verre plein plutôt que le verre vide. Et c’est d’ailleurs ce discours qu’il a pu répéter plusieurs fois, notamment dans des pubs liées à sa propre marque. Qui ne se souvient pas de “Maybe it’s my fault, qui voit Jordan jouer le jeu du coupable, affirmant qu’il a peut-être détruit le jeu sauf si on cherche des excuses ? Qui ne se souvient pas de “That’s why I succeed“, qui voit Michael raconter tous les aspects statistiques négatifs dans sa carrière avant de souligner que ces échecs l’ont justement aidé à réussir ensuite ? Sans vouloir lui donner un Prix Nobel du Calme ou de la Sagesse, Jojo semble tout de même toujours aussi apaisé et porté vers un message de réussite. Ce qui ne l’empêchera pas de rester un compétiteur féroce, capable de tabasser ses adversaires comme ses coéquipiers. Mais s’il y a bien une chose qu’on ne peut pas reprocher à Michael, c’est de ne pas avoir assez véhiculé un message allant de l’avant : tout peut arriver, si on s’en donne les moyens et en faisant les choses bien.

Rendez-vous dans quelques mois pour la prochaine leçon de vie avec Michael Jordan, merci pour votre attention.

Source : Cigar Aficionado