Preview des Sixers 2017-18 : on croit de plus en plus au process

Le 27 sept. 2017 à 14:41 par David Carroz

Joel Embiid
Source image : YouTube/Bleacher Report

Après des années bien pourries, on a retrouvé un peu le sourire à Philadelphie l’an dernier dans le sillage de Joel Embiid. Enfin, les fans des Sixers ont pu voir – ou au moins apercevoir – le potentiel de leurs jeunes joueurs car en plus du Camerounais, Dario Saric par exemple a fait le taf. Alors on attend encore du fun dans la Cité de l’Amour fraternel avec les débuts de Ben Simmons et Markelle Fultz.

Résumé des transferts de l’été

  • Ils sont arrivés : Amir Johnson, Markelle Fultz (Draft), Furkan Korkmaz, James Michael McAdoo (two-way contract), J.J. Redick, Jawun Evans (Draft), Sterling Brown (Draft)
  • Ils ont prolongé : /
  • Ils sont partis : Jawun Evans et Sterling Brown, tous juste draftés, déjà partis, Gerald Henderson, Shawn Long, Alex Poythress, Sergio Rodriguez, Tiago Splitter

En plus de Markelle Fultz drafté cette saison et Furkan Korkmaz qui débarque après un an supplémentaire passé en Europe, les principales recrues des Sixers sont les expérimentés J.J. Redick et Amir Johnson. Le premier sera là pour apporter son shoot extérieur, une qualité rare à Philly, tandis que le second est le parfait col bleu qui peut servir de liant à l’ensemble de l’effectif. Pour le reste, rien d’exceptionnel à noter.

Effectif pour la saison 2017-18

  • Meneurs : Markelle Fultz, Jerryd Bayless, T.J. McConnell
  • Arrières : J.J. Redick, Nik Stauskas, Furkan Korkmaz, Justin Anderson
  • Ailiers : Ben Simmons, Timothe Luwawu-Cabarrot, Robert Covington
  • Ailiers-forts : Dario Saric, Amir Johnson, Richaun Holmes
  • Pivots : Joel Embiid, Jahlil Okafor

Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de chaque rencontre dès le début de la saison.

On peut discuter éventuellement pour savoir qui de Saric ou Simmons sera l’ailier ou l’ailier-fort, mais le résultat sera le même : les deux devraient encadrer Joel Embiid dans le frontcourt pendant que Markelle Fultz mènera le jeu et que monsieur Biterouge s’occupera d’envoyer des ogives. Derrière, d’autres joueurs complètent une rotation bien plus équilibrée que par le passé, avec Luwawu ou Convington sur l’aile, capable d’apporter de la défense tandis qu’Amir Johnson et Jerryd Bayless seront les leaders d’expérience de la second unit. Reste à savoir si Nik Stauskas se fera griller par Furkan Korkmaz comme relais de Redick et si l’anachronique Okafor grattera beaucoup de minutes.

Question de la saison : comment va le staff médical ?

Sur le papier, c’est beau, c’est jeune, ça cavale et ça fait envie. Du moins quand les mecs sont en bonne santé, ce qui est loin d’être le cas aux Sixers depuis plusieurs saisons. Joel Embiid n’a joué que 31 rencontres l’an dernier après avoir séché deux saisons, Ben Simmons a fait l’impasse sur le dernier exercice. Soit deux mecs qui forment la base du renouveau pour lesquels des doutes sont permis. Sans oublier que lors de la Summer League, c’est la cheville de Markelle Fultz qui a donné des frayeurs à Philly. Ce qui nous fait dire que le principal frein à la progression des Sixers sera la forme physique du groupe. Si les pépins sont loin, alors on va se marrer ; sinon, gare à la déprime et aux interrogations à venir lors des futures prolongations de contrat.

Candidat sérieux au transfert : Jahlil Okafor

Jahlil Okafor

Source image : YouTube

Chaque été ou presque, son nom revient dans cette catégorie. Idem au moment de la deadline des transfert où Jahlil Okafor est annoncé sur le départ. Pourtant il est toujours là, et c’est Nerlens Noel qui a fait ses valises avant lui en février dernier. Cela ne signifie pas pour autant qu’il est tiré d’affaire, car son style de jeu old-school et ses grosses faiblesses défensives ne collent pas du tout à ce que Brett Brown veut construire aux Sixers. Malheureusement, les mêmes raisons font que les autres franchises ne se bousculent pas pour le recruter, car un plot défensif qui joue au ralenti, ce n’est pas trop la mode en NBA.

Candidat sérieux pour la surprise : Timothe Luwawu-Cabarrot

Timothé Luwawu-Cabarrot

Source image : @NBA

Bon ok, comme Ingrid on est un peu chauvin. Mais bon, dans un roster où de nombreux jeunes sont attendus (Embiid, Simmons, Fultz, Saric) et où on connait a priori l’apport des vétérans (Redick et Johnson), la surprise ne peut venir que d’un mec dont le pedigree parait moins clinquant. On réduit donc notre champ de recherche à Justin Anderson, Nik Stauskas, Furkan Korkmaz et Timothe Luwawu-Cabarrot. Le premier nous semble un peu juste du parking, le second un peu juste tout court et le troisième découvre la NBA. Alors on va miser sur TLC qui poursuit sur sa bonne dynamique de fin de saison et s’offre même des progrès pour définitivement s’inscrire dans cette rotation.

Meilleur et pire scénario possible

  • Dans le système rapide mis en place par Brett Brown, les jeunes Sixers cavalent et partagent la gonfle afin que chacun en profite. Alors certes, les matchs serrés sont compliqués à conclure et quelques défaites frustrantes font partie de l’apprentissage, mais l’ambiance est saine ce qui permet à chacun de progresser. Ben Simmons et Markelle Fultz se tirent la bourre pour le titre de Rookie of the Year, Joel Embiid ne manque “que” 15 rencontres. Avec 40 victoires pour 42 défaites, la huitième place est acquise à l’Est, et le premier tour des Playoffs face à Boston est une belle récompense pour fêter ce retour, malgré une élimination 4-1.
  • Face à tout ce potentiel, Brett Brown tatonne pour trouver les bonnes rotations et les jeunes se marchent un peu dessus. Alors qu’il semble enfin trouver la bonne formule fin décembre, Joel Embiid se blesse et sa saison semble compromise. Quelques semaines plus tard, Ben Simmons aussi se voit contraint de regarder ses coéquipiers depuis l’infirmerie pendant un mois, ruinant ainsi les espoirs des Sixers. Dario Sario et Markelle Fultz ont beau se démener et faire leurs stats, cela ne suffit pas pour faire décoller Philly qui ne remporte que 30 rencontres, soit seulement 2 de plus que l’année passée.

Pronostic de la rédaction : 38 victoires – 44 défaites

Le souvenir d’être la risée de la Ligue semble désormais bien loin pour des Sixers qu’on imagine lutter pour les Playoffs à l’Est. D’une part car le potentiel des jeunes fait envie, mais aussi – ne nous voilons pas la face – parce que la Conférence est bien moisie, ce qui laisse des opportunités.

Un retour en postseason est envisageable en fonction des blessures. Mais le plus dur commencera ensuite : conserver tout ce petit monde pour que le collectif grandisse ensemble. Mais c’est une autre question qu’on se posera dans quelques mois, si la mayonnaise a bien pris cette année.