Rudy Gay s’exprime longuement sur son choix d’aller aux Spurs : l’ailier devait prendre sa carrière en main

Le 23 sept. 2017 à 14:55 par Bastien Fontanieu

Rudy Gay
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C’est lors d’une première longue interview que Rudy Gay a pu s’exprimer en détail sur son choix de l’été. Rejoindre les Spurs, une idée qui est venue suite à sa grave blessure en janvier dernier : comme quoi, les pires moments peuvent créer les meilleurs.

Une révélation. Voilà comment l’ailier décrit cette décision, bien pensée et souhaitée alors qu’il abordait le marché des agents libres. Toujours aussi talentueux, Gay a passé sa carrière à provoquer deux sentiments chez ses fans comme ceux de ses équipes. De l’amour en le voyant proposer des soirées offensives d’une rare beauté, et de la frustration en l’observant briquer toutes ses tentatives le lendemain. Un joueur qui peut planter 20 points dans son sommeil, driver balle en main et défendre efficacement, mais qui n’a jamais pu évoluer dans un cadre ultra-pro. Par sa faute, avant tout, sauf que Rudy en a eu marre. Malgré des débuts plaisants à Sacramento et une pige décevante à Toronto, l’ailier est ensuite allé faire ses stats à Sacramento jusqu’à ce que son tendon d’Achille explose. C’était en janvier dernier, Gay n’arrivait pas à y croire et sentait que sa carrière glissait entre ses doigts. Comment un garçon aussi doué pouvait-il continuer dans la “médiocrité”, en regardant les Playoffs dans son canapé et en se faisant charrier pour ses soirées parfois dégueulasses en attaque ? Frappé par la nouvelle donnée par ses médecins, celle d’une rupture de son tendon d’Achille, le vétéran a vécu une sorte de réveil dans sa carrière. Une patate dans le crâne, lui faisant réaliser qu’il était temps de prendre son potentiel au sérieux, et qu’il devait offrir son meilleur effort pour une franchise lui permettant d’atteindre son maximum. Les Spurs étaient donc un choix évident, comme l’intéressé l’a longuement détaillé.

Ma réaction initiale en me blessant, c’est que j’étais foutu, pour être honnête. Cela ne pouvait pas être ce à quoi je pensais, mais c’était bien ça (rupture du tendon d’Achille). Puis quelques jours plus tard, j’ai ressenti une motivation comme je n’en avais jamais connu auparavant. Cela a mis toute ma carrière en perspective, je devais vite agir et je crois que la décision de venir ici était en rapport avec ça. La rééducation était une des choses les plus difficiles à affronter dans ma vie, pas que dans ma carrière mais dans toute ma vie. Et je ne voulais pas juste revenir en bonne santé, je voulais revenir en étant encore meilleur. Donc ça a demandé encore plus de boulot, de préparation, de gouttes de sueur. Je veux être un grand athlète, donc en plus de la rééducation il fallait que je retrouve un niveau de top athlète.

Il est évident que je veux gagner un titre, relancer ma carrière, et être un des meilleurs joueurs à mon poste. Mais il y a aussi ce stigmate autour des joueurs blessés, surtout concernant ma blessure. Les gens disent que c’est un peu synonyme de mort pour un athlète, mais je suis de ceux qui pensent que si vous faites le boulot nécessaire, tout peut arriver. Et je veux y arriver, pour que ceux qui me regardent par la suite se disent que c’est possible.

Je pense au Hall of Fame (quand on lui dit Popovich, Parker et Ginobili). Juste la façon dont ils préparent la saison, c’est encore tôt mais je vois certaines choses et c’est infectieux. Cela vous donne envie de vous donner, d’apprendre et comprendre pourquoi ils sont aussi bons. La tradition de la gagne. Du grand coaching. De grands joueurs, et la possibilité de prendre part à quelque chose de grand. C’était un choix très facile, j’ai juste hâte de m’y mettre. […] C’est une bonne pression, la pression d’atteindre l’excellence. Vous ne pouvez jamais en vouloir à quelqu’un si vous devenez fort, donc ici évidemment il y a une vraie histoire d’excellence et je veux y contribuer.

Âgé de 31 ans, Gay arrive au moment quasi-idéal chez les Spurs. Non pas que la maison texane soit réservée aux retraités, mais difficile de trouver meilleur cadre pour des joueurs ayant besoin d’encadrement, de structure et de discipline, pour retrouver la passion du jeu. Sur place, il pourra donc profiter pleinement de la sagesse de Gregg Popovich, des conseils d’un ancien comme Manu Ginobili, de la finesse d’un Tony Parker et de la détermination de Kawhi Leonard. Le tout en pouvant évidemment déconner avec quelques cadres comme Patty Mills ou LaMarcus Aldridge, ce qui permettra une mayonnaise parfaite sur le papier. Maintenant, on connaît le scénario pour Rudy. Tout est entre ses mains, et lui seul sera responsable d’une mauvaise pige à San Antonio. Car les responsabilités seront là, la possibilité de jouer en mai aussi, sans parler du cadre de vie qui devrait lui permettre d’écrire une deuxième partie de carrière intéressante. C’est donc une nouvelle ère qui démarre dans la vie de Gay, un ailier qui a quasiment 14 000 points depuis ses débuts en NBA mais n’a jamais été considéré comme un des tout meilleurs joueurs à son poste. Plus besoin de faire de grosses stats chez les Spurs, les victoires seront suffisamment utiles pour affiner son image : le tendon d’Achille et son professionnalisme, voilà ce dont il pourra s’occuper.

Rares sont ceux qui peuvent revenir d’une blessure au tendon d’Achille, avec efficacité et détermination. Mais Rudy Gay veut contrer cette réalité, en abordant cette saison dans un nouvel état d’esprit. On ne lui souhaite que de réussir, car un joueur aussi élégant conservé dans les profondeurs de la Ligue, c’est clairement du gâchis…

Source : Spurs.com


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