Steve Kerr sort déjà la machine à claques pour 2018 : “Notre plus gros challenge, c’est la complaisance”

Le 09 sept. 2017 à 00:21 par Bastien Fontanieu

Steve Kerr
Source image : YouTube

Présent aux trois dernières Finales NBA, Steve Kerr et ses Warriors sont attendus pour la passe de quatre. Seulement, aussi simple que cela puisse paraître pour Golden State, il y aura bien des embûches à devoir éviter sur la route.

Et si les adversaires en représenteront une, de grosse bûche au quotidien, c’est surtout le groupe californien lui-même qui sera son plus grand ennemi. Voilà ce qui se passe, quand on a une armée bourrée de talents, qu’on peut rouler sur la compétition, et qu’on vient de remporter le titre. On goûte au champagne et on se laisse aller. On prend quelques kilos et on “profite de la vie”, sans s’emmerder. Pensant que, tout naturellement, la hiérarchie va rester en place juste en se ramenant en maillot tous les soirs. Non, malheureusement pour Curry et ses potes, la NBA ne tolère pas cela et nombreuses sont les grandes équipes qui se sont cassées la gueule en réfléchissant ainsi. Du coup, dans ce type d’année à venir qui testera avant tout les capacités mentales des Warriors, l’homme au centre de l’attention sera Steve Kerr. Avoir un esprit revanchard l’an passé, quand tu perds une finale 4-3 après avoir été mené 3-1 ? C’est “normal”. Non pas qu’il n’y ait rien à faire, mais ajoutez un Kevin Durant à cette dalle collective et vous avez la machine de guerre qui a écrasé tout le monde l’année dernière. Par contre, une fois qu’on est en haut de la montagne, c’est y rester qui devient le plus compliqué. Et ça, Kerr s’y prépare en installant déjà les tapis de sol pour fouetter ses joueurs. Le premier qui se croit au Club Med, ce sera la D-League.

“Notre plus gros challenge, c’est la complaisance. On a participé aux Finales les trois dernières saisons. Et pour le coeur de notre groupe, ce qui concerne donc cinq de nos gars en Shaun (Livingston), Andre (Iguodala), Steph (Curry), Klay (Thompson) et Draymond (Green), ça fait beaucoup de rencontres et vous ne pouvez juste pas perdre votre concentration dans cette Ligue.

Vous savez, défensivement on gardera un oeil vigilant sur nos statistiques, notre concentration et nos fondamentaux. On ne va pas les laisser chuter. Et pourtant, la nature humaine fait qu’on a tendance à se relâcher un peu avec le succès. Donc on doit en être conscients, le coaching staff, et on ne peut laisser cela de côté. C’est cet équilibre qu’on doit trouver. On parle toujours de cette balance entre un peu de folie et de discipline. Cela sonne comme un oxymore, mais on doit garder notre rythme et notre concentration entre nous tous, aussi. Et comment le faire ? C’est notre boulot dans le staff, faire en sorte de naviguer à travers tout cela.”

C’est là qu’on reconnaît aussi l’avantage d’avoir un coach qui a remporté plusieurs titres en tant que joueur. Quintuple champion NBA entre les Bulls et les Spurs, Steve Kerr est un ancien qui sait par quoi ses joueurs passent en ce moment. Il sait ce que représente un threepeat, Jordan et Pippen ayant mené la charge à la fin des années 90. Il est donc rassurant, pour les fans, de savoir que leur commandant-chef connaît la partition à suivre. Rien de nouveau ni de flippant pour lui, tout est une question de gestion en interne. Ce qui sera d’ailleurs géré avec précision, quitte à se créer ce qu’on appelle des “auto-challenges”. Par exemple ? Reposer deux ou trois gars, perdre quatre ou cinq matchs, mais du coup motiver ses stars pour que les compétiteurs en eux gardent un niveau maximum de concentration. La meilleure des décisions pour se ramener en avril avec du gros lourd dans la tête comme dans les jambes, et un premier back to back à assurer dans neuf mois. Car c’est bien cette mission que les Klay Thompson et compagnie n’ont pas encore assuré, dans leur folle décennie : valider un doublé, et définitivement se placer comme une des meilleures équipes NBA de tous les temps.

Plus que jamais, Steve Kerr va être testé sur ses talents de gestionnaire cette saison. Car le groupe, en roue-libre, gagnerait 70 matchs et prendrait confiance. Mais ne vaut-il mieux pas en gagner 63, et tabasser les Playoffs comme la saison dernière…? A lui de nous le montrer.

Source : The Athletic


Tags : Steve Kerr