Antoine Walker se lâche sur la tête des Celtics : “Ce qu’il faut savoir, c’est que Danny Ainge est un menteur”

Le 06 sept. 2017 à 03:26 par Bastien Fontanieu

Danny Ainge
Source image : Montage IGN

Ancien de la maison verte, Antoine Walker garde plein de bons souvenirs de ses années à Boston. Mais s’il y a un élément qu’il ne regrette pas avoir quitté, c’est la présence de Danny Ainge dans le bureau du dessus.

Il est clair que vivre avec Ainge à la tête des Celtics, ce n’est pas tous les jours une fabuleuse histoire d’amour. On l’a d’ailleurs vu récemment, le stratège du Massachusetts est une sorte de cold-blooded motherfucker, qui retirera toute tâche émotionnelle liée à un joueur pour le transférer s’il le faut. Paul Pierce et Kevin Garnett ? Envoyés aux Nets il y a quelques années. Isaiah Thomas ? Même chose il y a dix jours. S’attacher aux grands de Boston est un dangereux exercice, car Danny est capable de faire exploser l’effectif d’un jour à l’autre. Une attitude difficile à accepter pour les fans, mais pas seulement. Les joueurs eux aussi prennent cher, en se projetant à l’avenir dans les rues de Beantown. Ils construisent des projets, s’investissent dans la communauté, se rapprochent des membres du staff et créent de vrais liens avec ces personnes. C’est notamment le cas d’Antoine Walker, légendaire chez les Celtics il y a une grosse quinzaine d’années, et qui avait lui aussi connu la foudre d’Ainge en étant utilisé comme un domino sur le marché des joueurs. Sale expérience racontée dans le podcast SouthSide Heat dernièrement.

Ce qu’il faut savoir, c’est que Danny Ainge est un menteur. C’est un menteur et j’ai deux exemples à ce propos. Premièrement, il prend les rennes de la franchise quand j’étais dans ma septième année avec les Celtics. Il a pris place pendant l’été quand l’équipe venait de se faire éliminer en demi par les Nets. On est en pré-saison, au camp d’entraînement, on aborde le dernier match et je me fais transférer. Je l’ai évidemment mal pris. Cela faisait sept ans que j’étais là, on venait de devenir une équipe de Playoffs, et cela faisait la quatrième année de suite que Pierce et moi-même terminions deuxième derrière Shaq et Kobe en points combinés dans la Ligue. On construisait quelque chose de spécial et Ainge m’a transféré pour je ne sais quelle raison. Bien évidemment, lui et moi avons échangé des mots durs à ce sujet dans la presse publique. Je lui suis rentré dedans et il m’est rentré dedans. J’étais évidemment énervé.

Puis un an et demi plus tard, j’ai pu revenir à Boston. On gagne 12 de nos 13 derniers matchs ainsi que le titre de division, on se fait battre au premier tour en 7 matchs par les Pacers mais en abordant l’été, Danny me dit qu’il veut que je revienne. Qu’il veut qu’on redémarre sur de bonnes bases. On avait une grosse équipe, les fondations étaient là, j’étais agent-libre et je me disais que j’allais revenir. Ouverture du marché des agents-libres, les Celtics ne m’appellent même pas. Mensonge en pleine face, en me disant que j’allais faire partie de l’équipe. Cela s’est tellement mal passé que j’ai dû demander un sign and trade en passant par le proprio de la franchise.

Il est clair que ce type de témoignage ne fait jamais plaisir, mais à Walker aussi de rappeler que ces procédures sont standards en NBA. Toutes les franchises ne le font pas, mais un paquet gardent le sourire bien large H24 avant de finalement vous marchander comme un paquet de Gitanes. C’est notamment cette réalité du business qui a poussé certains joueurs à retourner l’échiquier (coucou LeBron et KD), sentant que les proprios et GM se croyaient un peu trop intouchables du haut de leur siège. On peut comprendre l’amertume de Toine aujourd’hui, mais il n’empêche que le coup de poker le concernant a créé la base pour remporter le titre de 2008, et le duo Pierce-Garnett a lui aussi été utile puisque la richesse des picks d’aujourd’hui est due à ce transfert réalisé avec les Nets il y a quelques temps. Du coup, difficile de ranger Ainge dans une seule boîte : c’est un businessman et un passionné à la fois, un type attaché et un compétiteur assoiffé à la fois. Se mettre en travers de son chemin, c’est risquer sa peau et se retrouver ailleurs sans la moindre explication. Il faut faire avec cela.

Menteur le Ainge ? Peut-être pas. Oui, si on prend à coeur les déclarations de fin de saison où tout le monde se roule des pelles. Non, si on connaît la réalité du business et les transferts malheureux à réaliser pour continuer à progresser. Pas grave Antoine, on t’attendra au TD Garden cette saison, au premier rang.

Source : SouthSide Heat