Pour certains, Russell Westbrook est à un tournant de sa carrière : la cour des grands, c’est maintenant ?

Le 02 août 2017 à 16:46 par Fantine

Russell Westbrook
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Joueur controversé, Russell Westbrook était au coeur des interrogations dans l’émission « The Jump » hier soir. Interrogé à ce sujet, le journaliste de Sports Illustrated Lee Jenkins a commenté l’arrivée de Paul George à OKC, qu’il assimile à une seconde chance pour la franchise, la ville mais surtout pour le MVP. En prouvant qu’il peut adapter son jeu à un autre All-Star, ce dernier aura l’opportunité de démontrer qu’il ne joue pas pour les records individuels de lignes de stats mais bien pour le collectif et les titres. Et pourquoi pas ne pas aller chatouiller son ex-besta dans sa zone de confort?

Allergiques des chiffres revenez, la saison 2017-18 s’annonce plus calme avec la venue de Paul George. Si le marsupilami a confirmé qu’il était dans la démesure statistique la saison passée, cette exagération pouvait être tant positive que négative. Tandis que le joueur nous sortait des chiffres toujours plus fous chaque soir, au plus grand bonheur des amateurs de TTFL, la surenchère de chiffres s’est également faite au détriment de l’efficacité et de la propreté du jeu du joueur par moment. Fans et haters ne seront pas d’accord sur le degré de solitude de RussWest à OKC, mais le départ soudain de KD à GS a incité le All-Star, plus esseulé, à produire un véritable one-man-show les soirs de matchs. En conséquence ? Une déferlante statistique, bonne ou moins bonne, qui donne le tournis : 42 triples-doubles, plus de 30 points sur la saison, mais aussi 5,4 turnovers et une adresse pour le moins inconstante pour l’un des plus gros goinfres de la ligue. Outre son besoin d’assainir son jeu, c’est la capacité à rendre ses coéquipiers meilleurs qui a pu lui être reproché, qualité essentielle pour rentrer dans la catégorie des « grands joueurs ».  Selon Lee Jenkins, c’est exactement ce que la venue de Paul George pourrait apporter à Westbrook.

C’est une seconde chance pour lui de joueur avec une superstar, de voir s’il peut élever son niveau de jeu de la même manière que les grands meneurs peuvent le faire. Est-ce dans les gènes de Russell Westbrook? (…) Voilà à quoi va ressembler cette saison : nous allons en savoir beaucoup plus sur quel genre de joueur est Russ dans 6 mois.

Il doit être présent maintenant. S’il veut prouver qu’il est un grand joueur, c’est maintenant que ça se joue.

Le journaliste a posé le doigt sur l’interrogation qui s’est installée autour du MVP : est-il un meneur digne des plus grands qui peut porter son équipe via son impact sur l’amélioration du collectif, ou est-il un seulement un excellent et polyvalent joueur mais trop peu performant collectivement pour emmener ses teammates au sommet? On oublie volontairement la troisième explication parfois proposée par des individus bien peu informés sur la NBA – ou alors prenez RDV chez l’ophtalmo les mecs, merde – expliquant que ce n’est qu’un player qui n’en a que pour sa gueule et ses propres statistiques. Lorsque que l’on voit l’épopée fantastique que le Thunder a vécu en Playoffs 2015, mais également la volonté surhumaine que le marsupial est capable de démontrer dans tous ses matchs, il est évident que l’OVNI n’est pas qu’un joueur à vouloir simplement noircir sa propre feuille de match sans rêver, lui, d’emmener sa franchise de cœur au bout de l’aventure. En cela, la possibilité de côtoyer à nouveau un All-Star est déterminante pour le MVP sortant, qui n’aura plus tout seul la responsabilité et la pression sur ses épaules. En effet, si le duo Westbrook – George développe une meilleure alchimie que celui avec Durant, le Thunder se hisserait au rang des outsiders colossaux à l’Ouest. Ainsi, à 28 ans, l’ancien coéquipier de KD doit prouver qu’il peut être avoir les qualités dignes des plus grands meneurs  – j’ai nommé les Oscar, Magic, Isiah, Steve, Kyrie, etc – en plus de ses qualités athlétiques exceptionnelles : l’abnégation, une âme de patron, la voix d’un leader et surtout la faculté à élever le niveau de jeu et la confiance de ses coéquipiers. Certes, Russ ne peut rien faire pour que Roberson se trouve enfin un shoot, mais la saison prochaine doit être celle du Thunder sur le plan collectif parce que le meneur ne pourra plus invoquer l’effectif de l’équipe comme explication pour son incapacité à gagner en Playoffs.

Que l’on soit clair, Russell Westbrook ne créera probablement jamais de consensus sur la planète basket. Extraterrestre aux qualités athlétiques rarement observées dans la ligue, le MVP doit désormais prouver, après sa saison exceptionnelle sur le plan individuel, qu’il peut réadapter son jeu à un All-Star et porter sa franchise. Courage, J-79…

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