Scottie Pippen revient sur le traitement infligé à Toni Kukoc en 1992 : l’enfer sur terre pour le Croate

Le 29 juil. 2017 à 19:39 par Alexandre Martin

Toni Kukoc Scottie Pippen Michael Jordan Dream Team
Source : youtube / ESPN

Avant-hier, Scottie Pippen était l’invité de l’émission The Jump sur ESPN. Et comme c’était les 25 ans (jour pour jour) du match de poule entre Américains et Croates dans le cadre des Jeux Olympiques de 1992 à Barcelone, les journalistes n’ont pas manqué de demander à Pip’ de raconter une histoire que nous connaissons bien : celle du traitement réservé à Toni Kukoc par Michael Jordan et l’ami Scottie, ses futurs coéquipiers à Chicago…

Car si Kukoc – qui était considéré comme le meilleur joueur européen du moment – a fini le match avec seulement 4 points à 2/11 au tir accompagnés de 7 pertes de balle, ce n’est pas sans raison. Et personne n’est mieux placé que l’ailier Hall of Famer des Bulls pour nous raconter tout cela. Pippen commence d’abord par répondre à la question de savoir si le Croate les a pardonnés (Jordan et lui) pour ce “muselage” d’une violence rare :

“Vous savez quoi ? […] Nous avons tiré avantage d’un très jeune gars. Il avait 18 ou 19 ans (presque 24 en réalité). […] Et je pense que nous avions tellement entendu parler de Toni que c’en était incroyable pour nous, qu’il devait nous prouver qu’il était ce genre de joueur. Et nous (Jordan et Pippen) sommes entrés dans ce match en mode ‘nous allons lui offrir un traitement tellement dur’.

Scottie est interrompu par la journaliste-consultante : “Mais Jerry Krause l’a mis (Kukoc) dans cette position !” Ce à quoi Pippen place un “Ouais… Ouais !” Avant de continuer son récit :

“Mais je pense que, l’un dans l’autre, Toni a beaucoup appris de ça. Cela a été une expérience pour lui.”

Dans un petit rire contenu, un des journalistes envoie : “Oh c’était une expérience ?!” Avant que l’ami Scottie ne reprenne :

“Il a vraiment été capable de grandir mais il aussi réalisé que c’était ainsi que nous jouions en compétition. Nous jouons comme ça, peu importe contre qui nous jouons. Ce n’était pas juste tourné vers lui. C’était notre façon d’aborder la compétition.”

Et Rachel Nichols reprend la parole pour bien insister sur le fait que c’était la façon d’aborder la compétition pour cette équipe américaine même entre eux, lors des matchs d’entraînement… Mais ça, c’est encore une autre histoire. Et il est clair que quand on sait avec quelle intensité se jouaient les scrimmages de la Dream Team cet été-là, il n’est pas étonnant que le jeune Kukoc ait souffert en ce 27 juillet 1992 avec deux pitbulls comme Michael Jordan et Scottie Pippen en permanence collés à lui, avec l’intention de lui faire vivre un véritable enfer.

Toujours est-il que ce soir-là, Kukoc a eu un sacré avant-goût de ce qui l’attendrait à chaque entraînement chez les Bulls et de ce que Jordan et Pippen étaient capable de réserver à leurs adversaires. En fait, ce soir-là, le prodige croate a dû ressentir un certain soulagement, celui de pouvoir se dire qu’au moins en NBA, ces deux monstres seraient ses coéquipiers…