Kevin McHale se lâche en coulisses : être manager dans une franchise, c’est plus ou moins un enfer

Le 20 juil. 2017 à 11:48 par Bastien Fontanieu

Enfer Fire Demon
Source image : YouTube

Aujourd’hui éloigné des parquets et des bancs après une dernière pige intéressante à Houston, Kevin McHale profite de ses journées mais a tout de même tenu à partager les coulisses de la NBA.

Car si la plupart des fans les plus jeunes se souviennent de McHale comme un ancien intérieur des Celtics ou le coach des Rockets, il faut souligner que Kevin a aussi occupé une place importante dans le management d’une franchise. Et pas n’importe laquelle. Né dans le Minnesota, KMH avait réalisé un petit rêve de gosse en devenant assistant-GM puis boss à plein temps des jeunes Wolves, qui débarquaient en NBA. Une pige démarrée en 1995 et qui durera tout de même… 13 ans, soit la dictature la plus longue dans la courte histoire du Minnesota. McHale était là pour drafter Kevin Garnett, il était là pour construire l’avenir avec Stephon Marbury et compagnie, il était également là pour rapatrier Sam Cassell et Latrell Sprewell et aller le plus loin possible en 2004. Mais lassé par les tâches infernales liées au poste de président des opérations basket ou General Manager, l’ancien-ailier fort de Boston décidait de laisser la place à quelqu’un d’autre. Du coup, quand il fût invité cette semaine sur Sirius XM Radio et qu’on lui demanda s’il pensait à nouveau occuper une place dans un management, sa réponse fût aussi cash que délirante.

Je pense pas que je bosserai à nouveau dans le management. Je ne déconne pas quand je dis que ce sont des prises de tête 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 et 365 jours par an. Le coach est énervé contre toi, les joueurs sont énervés contre toi, tu ne les payes pas assez… Laissez-moi vous expliquer le circuit, au cas où vous penseriez que c’est tranquille. Votre propriétaire pense que vous dépensez trop donc il vous en veut, vous ne payez pas assez les joueurs donc ils vous en veulent, vous n’avez pas assez de talents pour les coachs donc ils vous en veulent, et vous ne gagnez pas assez donc les fans vous en veulent. En fait faut juste espérer que votre femme vous aime, sinon vous êtes vraiment dans la merde (rires). David Griffin vient de se faire virer alors qu’il cartonnait à Cleveland ! Vous vous dites “putain, ils sont sérieux ?”.

Il est vrai qu’hormis le poste d’entraîneur en NBA, qui est plus ou moins l’équivalent d’un kleenex quand on voit les changements opérés depuis des années, c’est bien celui de GM qui peut vite devenir invivable. Le cas de David Griffin est flagrant, d’autres avant lui ont également eu droit à des surprises assez déprimantes. Mais il faut aussi dire que des clients du même circuit ne donnent pas forcément la meilleure des images à la profession : Phil Jackson, Dell Demps, Rob Hennigan, Gar Forman ou autres, qu’ils soient GM ou président des opérations basket, ces décisionnaires fortement critiquables réduisent la crédibilité de leurs collègues. Il faut donc se regrouper entre bons penseurs, faire ses petites affaires de son côté et être dans une relation stable avec son proprio comme son coach afin de laisser la suite défiler d’elle-même. On le voit notamment à Boston, San Antonio, Miami ou Golden State par exemple, quelques unes des meilleures organisations dans toute la NBA et qui ne connaissent pas un tiers des rumeurs ou problèmes des autres managements. Peut-être que commencer par bien s’entendre et être sur la même longueur d’ondes, ce serait un bon début…

Kevin McHale va donc profiter de sa vie pour observer la Ligue avancer, et il a bien raison. Car 13 années passées à manager les Wolves et se faire flinguer quoi qu’il arrive, c’est forcément pesant.

Source : Sirius XM Radio


Tags : Kevin McHale