Milos Teodosic et les Clippers c’est acté : gros fit ou gros fail, on va tous causer serbe à la rentrée

Le 07 juil. 2017 à 12:14 par Giovanni Marriette

Milos Teodosic
source image : youtube

C’est donc officiel depuis hier soir 20h30, Milos Teodosic fera ses grands débuts en NBA en octobre prochain… sous le maillot des Clippers. C’est bien, c’est pas bien, c’est cool ou c’est tout nul, deux écoles s’affrontent depuis hier pour savoir si oui ou non le mariage entre le virtuose et Lob City sera vraiment suivi d’une belle histoire d’amour. On tente de faire un peu de lumière sur tout ça, entre flashback sur la carrière de Milos et supputations pour la rentrée.

Quand on parle de Milos Teodosic depuis quelques années, on parle souvent du meilleur joueur de basket au monde… n’évoluant pas en NBA. Un jugement un peu subjectif si on n’a jamais vu jouer Nando De Colo et Charles Kahudi mais là n’est pas notre débat du jour. En effet notre beau Milos enjaille à peu près 99,9% des gens qui le voient évoluer depuis une dizaine d’années et le grand saut vers la NBA est finalement on ne peut plus logique malgré un âge (30 ans) auquel certains prennent déjà leur retraite. Arrivé à l’Olympiakos à vingt piges, le meneur de jeu d’1m95 va apprendre les rudiments du jeu à l’européenne auprès de ses aînés, auprès de… Pat Beverley, nous gratifiant déjà à l’époque de highlights nous rappelant un genre de Jason Williams mais le côté dilettante en plus. Jason Rigaudeau est né et le peuple serbe se fabriquera bientôt un nouveau héros national… MVP de l’Euroleague en 2010, Milos attendra malgré tout jusqu’en 2016 pour vaincre la malédiction et remporter enfin la compétition reine en Europe aux côtés notamment de Nando De Colo, qui en sera d’ailleurs élu MVP et MVP des Finales. La traction arrière qu’il forme alors avec le Français est probablement la moins athlétique de l’histoire mais aussi l’une des plus talentueuses que le Vieux Continent n’ai jamais connu, le QI basket des deux hommes atteignant selon nos sources un total de 48 000.

Mais si l’histoire entre Milos Teodosic et l’Euroleague restera pour toujours compliquée, celle qui le lie à son maillot national depuis 2009 n’en est que plus belle. Médaillé d’argent à l’Euro 2009, médaillé d’argent à la Coupe du monde 2014 et une nouvelle fois médaillé d’argent aux JO de Rio en 2016, le natif de Valjevo reste capot en matière de titre collectif… mais on vous laisse checker le CV de Chris Paul avant de lâcher la moindre remarque. Car individuellement le bonhomme se démarque, même s’il préfère ces dernières années servir de baromètre à ses équipes plutôt que de s’attirer trop de lumière. MVP donc de l’Euroleague en 2010, Joueur européen de l’année en 2010 également, Milos fait depuis régulièrement partie des meilleurs cinq des compétitions qu’il joue, parfois même… en sortant du banc. Un magicien, dont on cherche encore la raison d’une telle vision de jeu alors qu’il n’a en apparence que deux yeux. Un passeur exceptionnel, qui a fait de la passe à la cuillère et des no-look alley-oops de véritables arts de vivre. Un mélange entre Picasso, John Stockton et le Père-Noël. Visez plutôt :

Oui mais…

Oui mais aujourd’hui la réussite de Milos Teodosic de l’autre côté de l’Atlantique n’est en rien garantie. En effet, à 30 ans il était temps de sauter le pas, et si son heure est enfin arrivée il faut aujourd’hui prendre un paquet d’éléments en considération. On commence par le positif ou le négatif ? Allez, Jean-Michel Manager nous a appris en BTS MUC à toujours finir son topo par une note positive alors en avant les mauvaises nouvelles. Premièrement Milos ne défend pas. Ou plutôt il en chie grave comme disent les jeunes. C’est même un truc de fou comme disent ceux qui écoutent du Jul avec des doudounes sans manches. Bref, ne nous égarons pas, Milos ne défend pas ou trop peu. Plutôt à l’aise sur les lignes de passe (confère la vison de jeu toussa toussa), son physique de lâche – no judgement hein – va forcément lui desservir lorsqu’il faudra switcher sur les panzers de la Grande Ligue. Un souci que son coach pourra peut-être gérer grâce à d’habiles rotations, ce qui nous amène tranquillement à notre deuxième gros hic… Doc Rivers. Là aussi deux écoles se tapent, mais pas sûr que ce bon vieux Doc possède en lui le génie pour utiliser au mieux celui de son nouveau meneur, pas sûr non plus que le CV et les skills de Milos ne trouvent grâce aux yeux de son coach lorsqu’il faudra distribuer les minutes entre lui, Pat Beverley et Austin Rivers. Patoche fait partie des meilleurs défenseurs de la Ligue à son poste, Austin a le même ADN que papa et il faudra être exceptionnel pour leur gratter des minutes… Dernière chose, on connaît le jeu flashy de l’international serbe mais pas sûr que son approche intellectuelle ne corresponde à la NBA d’aujourd’hui, notamment dans une franchise pas forcément réputée pour avoir le playbook le plus étoffé de la Ligue… Les inspirations géniales seront toujours là mais quid de tout ça si le type se retrouve à jouer en permanence avec une second unit pas forcément portée sur le partage de la gonfle ou le jeu sans ballon..?

Tout le monde a bien pleuré dans les chaumières ? On peut donc passer à ce qui pourrait par contre être plutôt cool à la rentrée. Premièrement, Milos Teodosic est peut-être l’un des deux meilleurs joueurs de pick and roll au monde avec… Chris Paul. Il rejoindra donc deux intérieurs (Blake Griffin et DeAndre Jordan) bien au fait de ce style de meneur “qui voit tout”. Plus de J.J. Redick et plus de Jamal Crawford pour ouvrir sur une aile comme il aime le faire en sélection ou au CSKA, mais avec les deux intérieurs de Lob City le meneur va trouver à qui parler en matière de alley-oop ou de dernière passe. Au niveau de ce fameux physique de lâche ? Juanca Navarro (11 points par match lors de sa seule saison NBA avec Memphis) vous passe bien le bonjour, en sachant que l’Espagnol était plutôt un sniper qu’un playmaker et qu’il était loin de posséder la moitié du génie de Teodosic. Parce qu’on aime bien tailler nos voisins espagnols, mais parce que c’est un peu vrai aussi. Dernière chose, les Clippers sont aujourd’hui en plein virage post-CP3 et pas sûr que Doc Rivers ne survive au chamboulement. Le cas échéant, l’arrivée d’un technicien un peu plus porté sur le jeu à l’Européenne serait un tout autre délire pour Teo…

Futur 6th man of the year ou retour express en Europe en décembre après une mauvaise tourista ? Titulaire efficace ? Joueur de rotation ? Patrick Beverley a d’ores et déjà annoncé que son ancien teammate était le meilleur passeur  actuel dans la Ligue. Et si Patoche avait raison ? Et si Patoche était bourré ? Réponse tout bientôt…