Andres Nocioni a pris sa retraite : petit hommage à un taureau argentin qui en avait des grosses

Le 06 juil. 2017 à 04:13 par Lucas Courtin

Andrés Nocioni
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C’était annoncé il y a quelques jours, en plein bourdonnement NBA. Âgé de 37 ans, Andres Nocioni a décidé qu’il était temps de raccrocher ses baskets. L’ailier du Real Madrid termine certes sur une triste note puisque son équipe s’est inclinée en finale du championnat espagnol contre Valence, mais ça n’enlève en rien la belle carrière qu’il a menée, passant notamment sur les parquets de la NBA.

Originaire de Sante Fe en Argentine, il fait ses premiers pas là-bas de 1995 à 2001, avant de rejoindre l’Espagne et le club de Tau Vitoria pour trois solides années. C’est notamment pendant cette période qu’il est aussi sélectionné dans l’équipe nationale, un groupe légendaire dans lequel il retrouvera Luis Scola, Fabricio Oberto ou Manu Ginobili pour ne citer qu’eux. Avec ses potes, la mayonnaise prend et les résultats s’enchaînent. Il remporte en 2001 la médaille d’argent lors du championnat Am-Sud, pour donner le ton. En 2002, immense consécration nationale, puisque la sélection arrive à battre l’Oncle Sam alors que le Mondial se joue à Indianapolis. Mais le moment ultime pour ce grand gaillard arrive en 2004, lors des Jeux Olympiques d’été à Athènes. Emmenés par un grand “El Manu”, les Argentins arrivent à faire tomber de son piédestal l’ogre américain, 89 à 81 en demi-finale, avant de s’imposer le lendemain en finale contre l’Italie. Une performance historique et encore reconnue aujourd’hui, puisque c’est la seule armada à avoir remporté le titre olympique, au nez et à la barbe des Américains, depuis 1988.

Remarqué pour ses performances en club et en sélection, “El Chapu” rejoint donc logiquement la NBA en 2004 et les Bulls de Chitown. Son épopée en NBA ? Elle va durer 8 ans. Il y connaîtra cinq longues années avec la franchise de l’Illinois, en claquant même son record en carrière lors de la saison 2006-07 avec une moyenne 14,1 points, 5,7 rebonds et 1,1 passe par match. Ses débuts sont intéressants mais c’est surtout sa progression qui évolue au fil des années, avec une moyenne de points qui se stabilise à plus de 10 unités par match. Nocioni n’est pas All-Star, ne fait pas lever les foules, mais c’est un col-bleu comme Chicago les aime. Un affamé qui se ramène en avance à la salle et éteint la lumière derrière lui. Sa régularité dans l’effort, il cherche à faire valoir chez les Kings de Sacramento en 2009, lors de son transfert. Cette année-là est bonne pour le joueur argentin, même s’il est moins utilisé qu’à Chicago, puisqu’il culmine à 13,7 points, 6 rebonds et 1,8 passes de moyenne. Malheureusement l’aventure chez les Kings sera de courte durée. Il va jouer une saison supplémentaire avec eux, 75 matchs au total, mais avec une moyenne générale en baisse. Et par la suite, ce sera un peu la descente aux enfers pour sa carrière aux States. Envoyé aux Sixers, tout se complique là-bas pour Andres puisqu’il tourne seulement à 6,3 points et 3 rebonds par match, un déclin qui commence à se faire sentir et est aussi lié à son épanouissement personnel. L’Argentin n’y est plus, le business a pris le dessus sur sa passion, il veut juste retrouver le ballon rond. La décision est prise en 2012 : il est libéré de son contrat avec la franchise de Pennsylvanie après seulement 11 matchs.

Il décide donc de relancer sa carrière en Espagne, là où tout a commencé pour lui. Andres le sent, le finish pourra être succulent s’il obtient une vraie opportunité. Retour aux sources pour l’ailier, qui va réaliser deux nouvelles saisons avec Baskonia. Mais sans titre en vue pendant ces deux années, Nocioni reste sur sa faim et décide donc de rejoindre le Real en 2014. Une nouvelle aventure commence là-bas… et les titres sont bien présents ! Il remporte l’Euroligue en 2015 avec une saveur particulière puisqu’il est élu MVP du Final Four. Il va aussi participer à l’hégémonie du club en Coupe d’Espagne, la remportant à trois reprises de 2015 à aujourd’hui. Au final ? Le pari aura fonctionné. Un beau passage en NBA, un retour au bled pour avoir le sourire, et un beau point d’exclamation en Espagne.

“El Chapu” n’a peut être pas eu la carrière de “El Manu” mais il a connu de grands moments pendant ces 21 longues années dont 8 passées sur les parquets NBA. À 37 ans, on peut lui tirer notre chapeau pour ce qu’il a accompli en club comme avec sa nation. Car quand vous tapez les Ricains aux JO, vous méritez forcément une standing ovation…