Brook Lopez et les Nets, c’est terminé : un départ émouvant après 9 loyales et longues années

Le 21 juin 2017 à 06:13 par Bastien Fontanieu

Brook Lopez
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Transféré chez les Lakers ce mardi, en échange de Timofey Mozgov et D’Angelo Russell, Brook Lopez a vu son aventure chez les Nets subitement se terminer. Un salut qui nous impose de revisiter sa longue et fatigante épopée.

On avait déjà versé quelques fleurs au pas de sa porte. C’était cette saison, dans un silence total, une défaite des Nets face aux Celtics qui le voyait tout de même devenir le meilleur marqueur de l’histoire de sa franchise. Rien que ça. Lopez ? Un type bien, un coéquipier sérieux, un bosseur comme on en fait de moins en moins, surtout dans l’attitude véhiculée en NBA. Ce qui se voyait notamment dans les réactions de ses coéquipiers apprenant la nouvelle, les témoignages francs mettant en avant la personnalité chaleureuse du joueur plutôt que ses records au sein de la franchise. Lopez ? Un peu pataud au premier abord, un peu geek avec ses goûts pour les bandes dessinées, un peu chelou avec son frère lorsqu’il s’agissait de taper des mascottes. Oui, Brook était un type à part, dans son monde, dans sa bulle, dans son coin. Mais il est difficile de trouver un joueur plus lié au parcours des Nets aujourd’hui, malgré les dernières saisons déprimantes. Compliqué de réfléchir à l’histoire de la franchise valsant de New Jersey à Brooklyn, sans penser immédiatement aux moves méthodiques de l’intérieur dos au panier, sa démarche lourde et son poignet craqué. Et pour preuve numérique ci-dessous, la place immense de Lopez dans les livres d’histoire des Nets.

  • Points marqués : 10 444 (1er)
  • Paniers marqués : 4044 (1er)
  • Contres : 972 (1er)
  • Matchs joués : 562 (2ème)
  • Rebonds offensifs : 1486 (2ème)
  • Minutes : 18 118 (3ème)
  • Lancers francs tentés : 2219 (3ème)
  • Rebonds : 4005 (3ème)

Alors forcément, compte tenu des faibles résultats des Nets depuis une décennie, difficile de forcer une standing ovation aux quatre coins de la Ligue. Mais s’il y a bien un garçon dont on retirerait volontiers le maillot, une fois que tout est dit et joué à Brooklyn, c’est le sien. Car si la façon dont le business fonctionne en NBA tourne logiquement autour des accomplissements collectifs et numériques, qui sont des éléments utilisés de manière freestyle, il n’y a pas que les bagues dans la vie. Et à l’heure actuelle, on pourra affirmer ceci : dans notre génération, tout le monde peut devenir champion NBA, mais ce n’est pas tout le monde qui peut se comporter comme Brook Lopez l’a fait dans sa carrière. Un type qui a connu 10 entraîneurs en 9 ans, n’a jamais dénoncé un coéquipier, n’a jamais réalisé un pas de travers, que ce soit dans les médias comme dans les faits divers. Un pivot à la base étiqueté fragile, mais qui a continué à bosser comme un vrai professionnel pour offrir tout ce qu’il avait à ses fans. D’octobre à avril, même avec la certitude de ne pas jouer pour un titre, un comportement métronomique sur le terrain. Je viens, je bosse, et je me tais. Coincé dans le modèle des pivots à l’ancienne ? Lopez plantera 134 tirs du parking cette saison, respectant les demandes de son entraîneur et aidant les plus jeunes à comprendre le business de la NBA. Donc oui, certes, Brook ne sera pas acclamé par tous les fans en ayant planté 81 points dans un match ou claqué une saison en triple-double de moyenne. Mais chez les Nets, on n’oubliera jamais son attitude : irréprochable, et exemplaire.

Les Lakers accueilleront Brook Lopez pour une saison, avant que ce dernier ne devienne agent-libre à l’été 2018. Difficile de savoir où ira l’intérieur par la suite, mais sa place restera indélébile dans l’histoire des Nets. Et ça, résultats collectifs ou pas, c’est indiscutable.


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