Profil Draft 2017 : T.J. Leaf, détente et technique pour un cocktail explosif

Le 10 juin 2017 à 15:08 par Alexandre Martin

T.J. Leaf -
Source : YouTube

On continue notre série de profil des futurs rookies qui vont venir peupler les rangs de la Grande Ligue à partir de la Draft du 22 juin prochain. Aujourd’hui, on s’intéresse à T.J. Leaf, cet ailier-fort israelo-américain qui a formé avec Lonzo Ball et Ike Anigbogu une triplette de freshmen ayant porté les Bruins de UCLA vers une saison qui fait partie de leurs meilleures depuis un bon moment.

Âge : 20 ans. Un bel âge pour débarquer en NBA.

Position : Ailier-fort. 

Equipe : UCLA Bruins. Une petite fac qui a sorti des inconnus comme Kareem Abdul-Jabbar ou Russell Westbrook.

Taille : 208 centimètres. Parfait pour son poste.

Poids : 102 kilos. Quelques petits kilos en plus ne seraient pas de refus.

Envergure : 211 centimètres. C’est bien mais pas dingue.

Statistiques 2016 : 16,3 points, 8,2 rebonds, 2,4 passes décisives et 1,1 contre en presque 30 minutes par match.

Comparaison : Ryan Anderson avec de la détente.

Prévision TrashTalk : entre la 20ème et la 25ème place.

Qualités Principales

# Polyvalence offensive

Tout au long de cette saison universitaire, Leaf a montré ses aptitudes à scorer que ce soit en drive ou dans le périmètre. Il exploite très bien les mismatch et les switch en attaque. Et même s’il n’est pas vraiment un joueur dominant au poste bas, on a pu voir qu’il disposait d’un footwork tout à fait correct. Dès qu’il a de l’espace vers le cercle, il l’utilise pour agresser et finir soit tout en toucher soit par de bons gros dunks. Dans le périmètre, l’ami T.J. a tout de l’ailier-fort moderne : un bon shoot derrière l’arc et il s’adaptera sans problème à la distance NBA. A mi-distance, il est sérieux et peut profiter des défenses peu serrées.

# Rapport taille / détente / mobilité

Le garçon est déjà long de 208 centimètres mais il dispose en plus d’une excellente détente. Il monte très haut. Il peut agresser le cercle aisément et férocement que ce soit en appel deux pieds ou un pied, avec ou sans élan. Cela lui permet de finir dans de nombreuses situations même si un défenseur vient gêner grâce à ses longs bras également. C’est également très pratique pour glaner des rebonds aussi bien offensifs que défensifs. En termes de mobilité, Leaf est parfaitement dans la lignée des postes 4 modernes. Il bouge bien sans être si rapide mais ça l’aide à se débarrasser des intérieurs plus lourds que lui en attaque ou à rester devant les plus petits en défense en cas de switch.

# Passeur sous-estimé, bon QI basket

C’est un aspect de son jeu qui n’a pas été tellement mis en avant lors de la saison écoulée avec les Bruins mais Leaf aime distribuer de bonnes passes à ses coéquipiers. Il est doté d’une bonne vision du jeu en général, il est capable de faire de bons choix des deux côtés du terrain. De bons choix qui vont se traduire par des passes décisives mais aussi par de bonnes aides pour des contres notamment. Il ne croque pas même s’il a un bon tir, il sait se fondre dans un collectif et écouter son coach.

Défauts majeurs

# Manque de puissance

Pour tenir le coup à l’intérieur, le jeune T.J. va devoir se muscler sérieusement. Son manque de puissance est déjà flagrant en NCAA, alors en NBA… Aussi bien au niveau des jambes que du haut du corps, Leaf va devoir bosser pour ajouter du poids, du muscle. Cela lui permettra de mieux absorber les contacts et de mieux pouvoir se maintenir en équilibre quand il débarquera sur les parquets de la Grande Ligue car sa mobilité et sa détente ne lui éviteront pas de devoir se frotter chaque soir avec des pépères de 110 kilos et plus. Des gars qui ne vont pas hésiter à lui rentrer dedans pour profiter de cette faiblesse physique évidente.

# Jeu dans le trafic

Dans la continuité du point précédent, on peut émettre de sérieux doutes quant à la capacité de T.J. Leaf à s’exprimer quand les espaces vont se resserrer, ce qui est régulièrement le cas mine de rien quand on joue ailier-fort en NBA. Il est rapide mais ce n’est pas non plus Anthony Davis, il aura du mal à semer si souvent ses adversaires et devra de toutes façons se coltiner d’autres gars qui viendront aider pour lui barrer l’accès au cercle notamment. En NBA, il faut être capable de jouer dans la mêlée ou alors il faut devenir un shooteur à la Dirk Nowitzki. Pas gagné tout ça.

# Potentiel défensif adapté à la NBA ?

Si Leaf est un joueur doté d’un bon sens du contre voire de l’interception quand l’occasion se présente, on peut tout de même se demander s’il va pouvoir trouver sa place en NBA au niveau défensif. Manque de puissance, manque de vitesse sur les déplacements latéraux ce qui va lui poser de sérieux vu le nombre de fois où un poste 4 doit défendre sur un pick-and-roll de nos jours. On se doute aussi qu’il aura bien du mal à tenir le coup au poste-bas, au moins tant qu’il n’aura pas réussi à prendre de la masse (ce qui n’est pas si facile). Il a un bonne détente qui va lui permettre de protéger le cercle mais encore faut-il être là à temps dans cette ligue où le jeu va si vite.

Conclusion

Nous avons ici un prospects intéressant qui devrait trouver preneur dans le dernier tiers du premier tour car il peut apporter tout de suite sur le plan offensif et dans beaucoup de systèmes. En revanche, pour reprendre l’expression d’un célèbre entraîneur de ballon rond, il va devoir muscler son jeu sous peine d’aller au devant de grosses déconvenues…