LeBron James a tout donné : 39 points, 11 rebonds, 9 passes, le King a-t-il craqué au finish ?

Le 08 juin 2017 à 07:15 par Bastien Fontanieu

LeBron James

La première pensée envers LeBron James aujourd’hui ? Une de compassion. Une forcément triste, en le voyant perdre après avoir littéralement donné tout son corps sur ce Game 3 perdu au finish

Que pouvait-il faire de plus. Que pouvait-il dire de plus. Que pouvait-il assurer ou assumer de plus. Hier soir, en retournant chez lui dans l’Ohio et en jouant devant son public, le cyborg était dans ce mode agressif qui le rend quasi-indestructible. Cette zone individuelle lui permettant de relever n’importe quel challenge, comme celui de se faire tamponner par Tristan Thompson dès le premier quart, puis de se relever et aligner une performance irréelle derrière. Cette nuit, LeBron était LeBron, c’est-à-dire la version la plus incroyable à regarder jouer. Des pénétrations inarrêtables d’entrée de jeu, des passes merveilleuses mais pas tout le temps concrétisées par ses coéquipiers, une défense volontaire et une exemplarité fabuleuse lors de chaque minute passée sur le parquet. Merde quoi, LBJ a terminé à 39 points, 11 rebonds, 9 passes, 1 interception, 1 contre… 15/27 au tir dont 4/9 du parking… en 46 minutes de jeu. Lui demander de faire plus, cela aurait été aussi injuste qu’impensable. Cela aurait été aussi gonflé qu’anormal. Oser se pointer auprès de LeBron et lui dire qu’il aurait dû faire mieux, tranquille dans notre coin, ce serait d’un abus rare, n’est-ce pas ?

Et pourtant.

Et pourtant, ses Cavs avaient besoin de plus. Loin de nous l’envie de critiquer sa performance, elle était sensationnelle dans son ensemble et méritait une victoire automatique. Mais James l’a dit de lui-même en conférence de presse, cette équipe de Golden State est la plus puissante qu’il a affronté dans sa carrière, n’importe quel run pouvant démolir une rencontre. Ce qui… s’est passé, justement. Est-ce qu’on doit pointer du doigt les 4 dernières minutes passées sans marquer le moindre point ? Ou une salle balle perdue quand la pression montait ? On peut, mais à ce moment-là il faudra aussi demander à Kyle Korver de rentrer son tir sur un service caviar dans la dernière minute. Il faudra aussi demander à Kevin Love de se ramener à l’heure au match, pas trois heures plus tard. Il faudra aussi s’assurer que Tyronn Lue fasse les bonnes rotations, quand les aiguilles virent au rouge. Habituellement, la chasse au fautif est le jeu préféré des fans, cherchant à pointer du doigt celui qui a plus ou moins chié. Le finish de LeBron n’était pas idéal pour son équipe, mais elle n’aurait jamais pu en arriver là sans les 42 minutes précédentes, un travail de titan qui demanda chaque goutte d’énergie possible et imaginable, chez un joueur ayant déjà un kilométrage hallucinant. Oui, aussi triste que soit cette réalité et compte tenu de ses ambitions, James sera probablement pointé du doigt par de nombreux fans pour ses 4 dernières minutes, celles durant lesquelles les Cavs auront craqué. Mais après avoir absolument tout donné, le compteur affichait zéro. Walou. Plus rien. Sur un jumpshot trop court, sur un tir contré par Iguodala, sur un soupir qu’on se doit de lui accorder vu le boulot abattu cette nuit.

LeBron James espérait apporter un peu de répit et d’espoir à son peuple comme à ses coéquipiers. Sa performance fût royale, son finish à désirer, mais il aura tout étalé sur le terrain : il a simplement perdu contre une équipe déjà mythique, et cela arrive aux meilleurs. Même les très meilleurs.