Profil Draft 2017 : Semi Ojeleye, le monstre athlétique qui a dû quitter Duke pour s’imposer

Le 27 mai 2017 à 13:32 par Benoît Carlier

Semi Ojeley
Source image : YouTube / SMUVideo

D’abord membre des Blue Devils de Duke à son arrivée à l’université, Semi Ojeleye n’a jamais réussi à se faire une place dans l’effectif de Coach K. Plutôt que d’abandonner, il a pris son mal en patience en attendant une saison complète loin de la compétition pour rejoindre SMU. Visiblement il a bien fait de s’accrocher, il est à un mois d’une potentielle empoignade avec Adam Silver.

Profil

> Âge : 22 ans. Né le même jour que Josh Smith.

> Position : Ailier, ailier-fort. Comme Josh Smith.

> Equipe : SMU. Comme Jos… Non, il est tout seul en fait.

> Taille : 201 centimètres. Pas très grand pour son poste de prédilection.

> Poids : 107 kilos. Comme Josh Smith à l’époque des Hawks.

> Envergure : 208 centimètres. Dans la moyenne pour sa taille.

> Statistiques 2016 : 18,9 points, 6,8 rebonds et 1,5 passe à 48,8% au tir et 42,4% du parking, le tout en 34 minutes.

> Comparaison : Entre Trevor Booker et Draymond Green.

> Prévision TrashTalk : Fin de premier tour, début de deuxième.

Qualités principales

# Un beast comme la NBA en raffole

Par ici le spectacle et les dunks féroces, notre client du jour a déjà un physique de monstre avant même de poser un pied dans les salles de muscu de l’une des franchises NBA. Déjà bien baraqué pour sa taille, il a anéanti quelques carrières sur des put-backs bien hardcore ou des écrans très virils.  Semi ne fait pas les choses à moitié. Physiquement, il est déjà prêt pour jouer sur le même parquet que les plus gros athlètes de la Grande Ligue et il ne craint pas les contacts. Ce mélange de puissance et d’énergie le rend vite incontrôlable dans la raquette malgré son déficit de taille avec les baobabs qui peuplent la peinture. Comptez-sur lui pour aller chercher des lancers-francs à la pelle quand c’est possible et écartez-vous quand le train est lancé parce qu’il ne s’arrêtera pas pour vous saluer. Bonjour le beast !

# Tireur d’élite

Autre point clé de son jeu : le shoot. Habile à trois points (42,4% à raison de 5 tentatives par match), il se débrouille aussi à mi-distance. Le scoreur attitré de SMU de la saison 2016-2017 a fait de nombreuses victimes que ce soit en pick-and-pop, en pénétration ou au poste. Une palette bien complète qui lui promet de contribuer dès son arrivée chez les pros. Sa mécanique de tir est hyper fluide et plutôt rapide et il pourrait se régaler dans un rôle de stretch-four si recherché aujourd’hui.

# Polyvalence

Sa taille laisse à penser qu’il serait plus à l’aise sur l’aile mais les postes ne sont plus aussi cloisonnés que par le passé et il peut répondre au défi physique des plus grands grâce à ses qualités athlétiques. On ne parle pas de manger Anthony Davis en défense ou d’enfoncer Kevin Love sur un poster (quoique), mais il peut tirer profit de quasiment toutes les match-ups. Il peut poster sur les petits joueurs tout en étant assez mobiles pour les suivre en défense et il a cette capacité d’attirer des gros loin du cercle pour le garder près de l’arc tout en bataillant efficacement au rebond. Le genre de profil que tous les entraîneurs rêvent d’avoir dans leur effectif, quand il faut faire rentrer du neuf pour bousculer un peu les choses.

Défauts majeurs

# Difficulté à se créer son propre tir

Être efficace au tir c’est bien, mais pouvoir s’en servir c’est encore mieux. Très friand du pick-and-pop, il est en revanche un peu moins dégourdi pour se créer des situations de shoot tout seul comme un grand sur attaque placée. Pur droitier, il a encore du mal avec le concept d’ambidextrie et n’a pas la moitié des qualités de dribble de Kyrie Irving (marche aussi avec Cory Joseph). Heureusement, ce n’est pas la caractéristique la plus importante et un cours avec un des meneurs de la Ligue vaudra mieux que deux semaines intensives d’apprentissage en solo. Le travail fera le reste et on n’est pas trop inquiet pour cela à propos de Semi Ojeleye

# Magicien : fait disparaître la balle mais a plus de mal à la faire réapparaître

Ce n’est pas un Kobe Bryant en puissance mais son âme de scoreur a tendance à lui jouer des tours par moments. Lorsqu’il reçoit la balle, sa première intention est de marquer. Il n’est pas connu pour être un grand passeur et choisit parfois la difficulté alors que l’extra passe aurait fait l’affaire. C’est notamment le cas sur des pénétrations avec beaucoup de trafic sous le cercle. Semi Ojeleye part parfois tête baisser sans réfléchir à la finalité de son action. Malheureusement, ça ne marche pas toujours très bien avec cet écart de taille et il ne finit pas forcément avec des lancers-francs. Il a encore une certaine naïveté qu’il va falloir corriger dès l’an prochain.

# Un échec à Duke prémonitoire ?

C’est la petite story qui le démarque de tous les autres prospects cette année. Avant d’être élu meilleur joueur ACC de l’année, il a d’abord galéré deux années à Duke. Sans temps de jeu ni garanties sur son avenir, il décide de quitter le campus de Caroline du Nord très tôt dans la saison pour donner son accord à SMU. Selon ses propres mots, il n’était pas préparé ni mentalement ni physiquement pour jouer dans l’un des programmes les plus exigeants du pays à l’époque. Avant de pouvoir jouer pour une autre équipe au sein de la même conférence, il attendra plus d’un an sans disputer de match officiel. Bien lui en a pris puisqu’il peut aujourd’hui toujours rêver d’intégrer une franchise NBA. Mais cet épisode trahit également ce retard qu’il peut avoir sur les autres prospects. La transition avec le monde professionnel n’est pas toujours facile et les scouts tenteront de savoir s’il peut de nouveau gérer un changement aussi important du haut de ses 22 piges.

Conclusion

Monstre physique aussi bien capable de jouer ailier qu’ailier-fort, Semi Ojeleye a tous les outils d’un bon scoreur. Sa taille lui jouera peut-être des tours dans la peinture mais il pourrait intéresser des franchises à la recherche d’un role player polyvalent, pouvant apporter son écot offensivement. Attention quand même au passage à la vie adulte avec une première transition ratée entre le lycée et l’université.