Profil Draft 2017 : Johnathan Motley, une grosse progression à Baylor qui doit se poursuivre chez les grands

Le 26 mai 2017 à 18:54 par Benoît Carlier

Johnathan Motley
Source image : YouTube/BaylorAthletics

Après trois années à enchaîner des cours de statistiques et de droit du travail avec des entraînement sur le campus de Baylor, Johnathan Motley a jugé qu’il était temps de devenir un adulte. A 22 ans, il se présente à la Draft avec la réputation d’être l’un des meilleurs ailiers-forts de sa génération. Reste à le prouver aux scouts qui ne lui feront pas de cadeau.

Profil

> Âge : 22 ans. Né le 4 mai 1995, que la force soit avec lui.

> Position : Ailier-fort. 

> Equipe : Baylor. Un beau parcours en March Madness stoppé par South Carolina au Sweet 16.

> Taille : 206 centimètres. Comme David Lee et Zach Randolph.

> Poids : 104 kilos. Coucou Rudy Gay.

> Envergure : 225 centimètres. Bien pratique pour défendre sur les perches en défense.

> Statistiques 2016 : 17,3 points, 9,9 rebonds, 2,3 passes et 1,1 contre à 52,2% au tir, le tout en 30 minutes.

> Comparaison : Dewayne Dedmon.

> Prévision TrashTalk : Deuxième tour.

Qualités principales

# Un physique dans le moule de la NBA moderne

Avec ses longues baguettes qui lui servent de bras et son intéressante mobilité pour un joueur de sa taille, Johnathan Motley rentre tout à fait dans la description des profils recherchés par les trente franchises NBA. Très agile et léger sur ses appuis, il est souvent à la conclusion des contre-attaques quand il n’est pas auteur lui-même de l’interception. Capable d’attraper une conserve de haricots à 2 mètres 83 du sol sans sauter, il est l’ailier-fort de cette cuvée aux meilleures mensurations. Il lui faudra au moins ça pour lutter contre les Kristaps Porzingis et compagnie et pêcher du rebond offensif, l’une de ses spécialités avec 3,7 prises par match.

# Un jeu offensif complet qui lui permet de marquer dans toutes les positions

Cet avantage de taille se retranscrit aussi en points sur la feuille de match. Doté d’un bon mid-range, il peut punir ses adversaires qui le voyaient se rapprocher du cercle. Mais ce n’est pas tout. Son premier pas est plutôt rapide pour un 4 et il dispose aussi d’un bon jeu au poste pour enrhumer son défenseur s’il n’a pas réussi à le prendre de vitesse avant. Enfin, il a fait du hook l’une de ses spécialités pour passer au-dessus de n’importe quelle adversité. Un geste qu’il maîtrise main droite et qu’il a déjà commencé à apprivoiser avec mauvaise main. Chaque grand joueur a sa spéciale, son action favorite. L’ancienne star du campus de Baylor a la sienne aussi. Puisqu’il est devenu l’un de leaders offensifs de Bears cette saison, il a aussi commencé à développer son jeu de passe pour contrer les prises à deux sur lui. Une habitude qu’il va falloir encore travailler pour ne pas enchaîner les pertes de balle au niveau supérieur.

# Énorme potentiel défensif à développer

On ne possède pas un tel physique sans inspirer une certaine crainte à ses adversaires en défense. Si certains joueurs seraient déjà devenus des cadenas infranchissables avec un outillage pareil, Johnathan Motley n’en est pas encore là mais son potentiel est bien présent et ne demande qu’à être exploité. Entouré d’un assistant spécialisé dans le domaine, il pourrait rapidement devenir un cauchemar pour ces intérieurs un peu rapides aussi capables de s’écarter du cercle. Notre prospect du jour est à la fois rapide dans ses déplacements latéraux et long pour intercepter les passes ou gêner les tirs. Il n’abdique pas facilement même s’il mord encore trop facilement aux feintes de tir. Avec un peu d’envie de progresser dans cet aspect de son jeu, tout pourrait aller très vite.

Défauts majeurs

# Pas de place au parking

C’est le problème de tous ces ailiers-forts de la nouvelle génération qui arrivent en NBA sans s’être préparés pour les spécificités propres à la Grande Ligue. Depuis quelques années et la mode du small-ball, les postes 4 doivent s’avoir s’éloigner de la peinture pour planter derrière l’arc. Si notre client possède un bon ratio à mi-distance, son adresse du parking reste à travailler. Cette saison, il tournait à 28% à raison de moins d’une tentative par match. Il va donc falloir augmenter l’efficacité et le volume de tirs primés s’il ne veut pas accumuler la poussière au fond du placard toute sa carrière. La transition en NBA sera d’autant plus délicate que la ligne à 3-points recule par rapport à la NCAA. Traduction, ce n’est pas demain la veille qu’il fera partie de la secte des stretch-fours.

# Ne profite pas assez de sa taille

On ne va pas y aller par quatre chemins, il ne prend pas suffisamment de rebonds défensifs. Avec 8 prises sous son propre panier toutes les 40 minutes, il n’est pas un mauvais rebondeur mais il pourrait être bien meilleur dans cet exercice à condition de revoir ses fondamentaux. On parle ici du box-out et de son positionnement sous le cercle alors qu’il culmine plus haut que 85% de la population présente sur le terrain quand il lève les bras. Sa faible détente ne l’aide pas non plus à sécuriser le rebond et à contrer les tentatives adverses (1,1 block de moyenne par match) mais ce n’est pas une raison pour baisser les bras, dans les deux sens du terme ici.

# Ailier-fort ou pivot ?

Malgré sa taille, John a davantage la vision d’un pivot que celle d’un ailier-fort. Il force pas mal de passes qui finissent une fois sur deux par des turnovers facilement évitables en levant la tête. Ce manque de feeling pour le jeu pourrait être son pire ennemi lors des workouts organisés par les différentes franchises NBA intéressées par son profil. Car si le physique se travaille, les réflexes tactiques sont beaucoup plus difficiles à faire évoluer avec le temps. Son absence de tir à 3-points et ce manque de vision pourraient donc l’enfermer dans un poste de pivot en configuration small-ball qui limiterait fortement son temps de jeu au plus haut niveau. Il sait donc ce qui lui reste à faire s’il ne veut pas couper les citrons pendant 10 ans sur les bancs de la NBA.

Conclusion

Plus mature que la plupart de ses pairs au sein de cette cuvée 2017, Johnathan Motley a de bons atouts à faire valoir à commencer par ces longs bras toujours plus utiles quand on joue à l’intérieur. Son principal défi sera de s’adapter aux codes de la NBA à commencer par les exigences du poste de stretch-four qu’il ne maîtrise pas encore tout à fait. Une période de transition de quelques années est donc à prévoir pour la franchise qui tentera le coup.