Profil Draft 2017 : Cyrille Eliezer-Vanerot, un nouveau 3 and D à la sauce camembert

Le 20 mai 2017 à 10:08 par Benoît Carlier

Cyrille Eliezer-Vanerot
Source image : YouTube / Carlotta Morteo

Il est moins attendu que Frank Ntilikina ou Jonathan Jeanne et pourtant, la jeune pépite du Paris-Levallois a aussi de beaux arguments à faire valoir dans cette Draft. On avait été étonné par la cote des Frenchies il y a un an, cette année encore les tricolores peuvent viser le triplé avec Cyrille Eliezer-Vanerot comme joker.

Profil

> Âge : 20 ans. Mais déjà les prémisses d’une barbe hardenesque.

> Position : Ailier. Dans la lignée des 3 and D modernes.

> Equipe : Paris-Levallois. Titulaire incontournable dans l’effectif de Fred Fauthoux.

> Taille : 202 centimètres. Comme LeBron, Paul George et Lance Thomas. Que des grosses pointures.

> Poids : 95 kilos. Coucou John Wall et Troy Williams.

> Envergure : 218 centimètres. Traduction, c’est son arme principale.

> Statistiques 2016 : 6,2 points, 2,8 rebonds, 1,3 passe et 0,8 interception à 45,3% au tir dont 25,9% de loin, le tout en 22 minutes.

> Comparaison :  DeMarre Carroll, Andre Iguodala.

> Prévision TrashTalk : Surprise du deuxième tour.

Qualités principales

# Puissance athlétique

C’est son atout majeur pour tenter de séduire les scouts NBA, toujours friands de ces profils de freaks. A l’inverse de tous ces joueurs étrangers d’habitude un peu frêles au moment de toquer à la porte de la meilleure ligue du monde, CEV a déjà spammé les vidéos de Tibo Inshape pour appliquer ses conseils à la salle. Les bases sont bien posées même si son diamètre de biceps est encore perfectible alors qu’il n’a que 20 ans. Doté de très longs bras et assez grand pour regarder LeBron James dans les yeux, son potentiel athlétique est assez énorme. Il n’est pas rare de le voir s’envoler au-dessus du cercle pour claquer des gros tomars. Le genre d’action qui fait bien dans une vidéo de highlights à présenter aux GM.

# Un 3 and D comme la NBA en raffole

Le profil est recherché par toutes les franchises NBA, cet ailier à qui l’on file le meilleur joueur adverse sans transpirer et qui fait grimper le score à coup de ficelles du parking. La première partie de cette phrase est déjà validée par le natif de Chatenay-Malabry (Hauts de Seine) qui se coltine les gros ailiers de Pro A en défense avec le PL et coupe régulièrement les lignes de passes avec ses grands bras télescopiques. La seconde est en passe d’être cochée alors qu’il a fait de grands progrès à ce niveau-là cette saison pour tourner à un très correct 35% de réussite de loin. Particulièrement efficace en catch-and-shoot, il y aura toujours un rôle pour lui en NBA.

# Polyvalence

Avant d’être ailier, Cyrille Eliezer-Vanerot était pivot. Plus grand que ses petits camarades, il avait naturellement été placé sous le cercle en minimes. Mais petit à petit, ses qualités athlétiques et sa mobilité lui ont permis de s’écarter un peu pour évoluer aujourd’hui au poste 3. Pourtant, il conserve encore les fondamentaux des joueurs intérieurs qui lui ont été enseignés lors de ses jeunes années. Aujourd’hui, il a la taille et les qualités pour défendre sur les postes 1 à 4. En NBA, il n’est pas encore prêt à répondre au défi physique imposés par les plus grands comme Rudy Gobert ou DeAndre Jordan notamment. Du côté de l’attaque, il détient les bases du poste bas et peut s’écarter pour shooter de loin même s’il a tendance à être attiré par le cercle.

Défauts majeurs

# Moyen dribbleur

Sa polyvalence défensive ne se retrouve pas de l’autre côté du parquet et il se retrouve un peu entre deux postes. Il n’est pas assez grand pour jouer intérieur mais n’est pas assez doué et créatif avec la balle pour jouer à l’extérieur. Sorte de joueur unidimensionnel d’abord basé sur le côté défensif, il n’est pas d’un grand secours pour débloquer une situation en attaque. C’est un piètre dribbleur qui ne compte pas les turnovers et il offre assez peu de passes exploitables à ses coéquipiers. Un constat qui s’explique notamment par son passé de pivot alors qu’il peine à s’acclimater au jeu sur les ailes. Traduction, en catch-and-shoot c’est efficace mais c’est tout de suite plus compliqué dès qu’il s’agit de se créer son propre tir en un-contre-un. Un aspect qu’il va falloir bosser très rapidement pour ne pas se faire bouffer lors des workouts collectifs ces prochaines semaines.

# Manque d’intuition

Si le jeu semble instinctif pour certains, ce n’est pas le cas de Cyrille Eliezer-Vanerot dont le nombre de rebonds est assez décevant pour ses mensurations par exemple. Dans le jeu, il n’est pas toujours très inspiré balle en main ou dans son placement parfois approximatif. Attention à ne pas se retrouver dans un collectif bien huilé comme celui des Spurs où le playbook se rapproche plus de la Bible que de Télé Z en termes de volume. Même s’il n’est pas passé par la NCAA, il a pourtant ce profil athlétique à qui il manque certaines bases tactiques. Heureusement pour lui, la NBA recherche avant tout des monstres physiques. Les fondamentaux peuvent toujours se travailler ensuite.

# Manque de références

S’il faisait partie du groupe vice-champion d’Europe en 2012, il n’a pas eu l’occasion de beaucoup faire parler de lui outre-Atlantique et les scouts n’ont pas forcément inscrit son nom dans leurs petits carnets. A une époque où la hype agit sur les GM qu’on le veuille ou non, il ne dispose que de très peu de mix à son sujet sur Youtube et n’est pas cité dans la mock draft de nbadraft.net. Quelques indices qui nous font dire qu’il part de loin même s’il peut compter sur Bouna Ndiaye et Jérémy Medjana (les agents de Nicolas Batum, Rudy Gobert et Evan Fournier) pour assurer sa promotion sur le continent nord-américain. Heureusement, les franchises ne se contentent pas de regarder des vidéos de Ball is Life sur leur écran d’ordinateur 13 pouces et on peut par exemple citer l’exemple de David Michineau sélectionné en 39è position par les Clippers (via New Orleans) l’année dernière. Mais c’est un peu l’exception qui confirme la règle et il n’a d’ailleurs pas encore foulé les parquets NBA.

Conclusion

Avec son potentiel physique impressionnant, des franchises pourraient être tenté de miser sur lui comme un pari sur l’avenir. Il offre déjà certaines garanties en tant que 3 and D mais doit encore travailler sa maîtrise de balle et ses moves en situation de un-contre-un pour percer au plus haut niveau. Malgré tout on veut y croire, il y a de la place pour un troisième Français dans cette Draft !