Profil Draft 2017 : Elie Okobo, la dernière pépite façonnée par les bijoutiers de Pau-Lacq-Orthez

Le 18 mai 2017 à 17:34 par Giovanni Marriette

Elie Okobo, Draft
Source image : Youtube/France 3 Pau

Ils sont cinq. Cinq français cette année à avoir décidé de tenter leur chance à la Draft, même si certains d’entre eux ont encore la possibilité de retirer leur nom de la liste. Jonathan Jeanne, Frank Ntilikina, Cyrille Eliezer-Vanerot, Yoann Granvorka et Elie Okobo, cinq gamins venus de Pro A et parmi eux le dernier cité, jeune arrière de Pau-Lacq-Orthez. On se penche tout de suite sur son cas, entre deux morceaux de calendos et un bon verre de rouge qui tâche.

Profil

> Âge : 19 ans. Soit encore deux drafts pour saisir sa chance.

> Position : arrière. Comme Bixente Lizarazu.

> Équipe : Pau-Lacq-Orthez. Ça nous dit quelque chose, doit y avoir quelques bons joueurs français passés dans la région.

> Taille : 188 centimètres. Comme Steve Francis, en voilà une info pertinente.

> Poids : 82 kilos. Il faudrait voir à boire un peu d’huile.

> Envergure : entre deux et six mètres, autant vous dire qu’on en sait rien.

> Statistiques 2016 : 4,8 points, 2,2 rebonds, 1,6 passe, 0,6 interception à 44% au tir, le tout en 14 minutes.

> Comparaison : D’Angelo Russell.

> Prévision TrashTalk : deuxième tour.

Qualités principales

# Gaucher comme James Harden, mais une présence défensive un poil plus intéressante

Elie a pour lui d’être référencé comme un défenseur dur sur l’homme, jamais avare d’efforts lorsqu’il faut aller gratter des ballons aux quatre coins du terrains. Capable de tenir debout et sur ses appuis face aux mecs de son âge, il n’aime également rien de moins que laisser ses papattes traîner et tout ça se ressent dans les stats (2,2 steals par match sur le dernier Euro U20). Les mains sont actives, les déplacements latéraux sont intéressants mais c’est surtout dans l’état d’esprit que le natif de Bordeaux se démarque. Donnant parfois l’air d’avoir mis les doigts dans une prise, le jeune combo offre une intensité de tous les instants se démarquant des allures de diva parfois aperçues sur le circuit. Faut continuer mon grand, les franchises adorent ça.

# Le pick and roll n’a aucun secret pour lui

C’est l’essence même d’un meneur de jeu de nos jours. Prendre un écran… et prendre une décision. Elie Okobo sait le faire et plutôt très bien. Un coup d’œil à la match-up qui s’offre à lui après le switch et let’s go, sur le drive, par le tir ou en trouvant la passe la plus juste. Avec les Palois ou l’Équipe de France, notre ami a montré qu’il était capable d’être un bon gestionnaire et de perdre un minimum de ballons au moment du choix. Capable de finir fort et des deux mains, Elie maîtrise la finition en eurostep aussi bien qu’un autre gaucher célèbre et sa vision de jeu sur pick fait de lui un point guard tout à fait respectable. Et c’est déjà une sacrée bonne base.

# Formé à Pau-Orthez, y’a pire comme destin pour un basketteur

Boris Diaw, Alexis Ajinca, les frères Gadou, Laurent Foirest, Fred Fauthoux, Gheorge Muresan, Cyril Julian , Ian Mahinmi, les frères Pietrus, Johan Petro, Antoine Rigaudeau… La liste est incroyablement longue concernant ces Français passés un jour dans le Sud-Ouest de la France et dont on connait aujourd’hui la carrière. Eric Bartecheky est aujourd’hui le successeur des Sarre et autres Bergeaud ayant officié sur le banc du Palais des Sports et notre petit doigt nous dit que faire partie des jeunes pousses de l’Elan Béarnais a tout du bon plan pour un basketteur français. Un coin de France et du monde où l’on sait façonner la pierre, et rien que pour ça on a envie de ne pas trop s’en faire pour le gamin…

Défauts majeurs

# Trouve un poste, frère

Poste 1 avec l’Equipe de France u20, plutôt positionné en soutien d’un meneur avec Pau-Lacq-Orthez, Elie devra s’atteler à se construire à un poste fixe. Davantage scoreur que distributeur (voir plus bas), son physique d’ado ne lui permet pourtant – pour l’instant – pas des masses de tenir la comparaison avec les arrières body-buildés du monde adulte. La NBA aime les profils qui rentrent dans des cases, et on ne sait pas vraiment aujourd’hui dans quelle case mettre Elie. Poste 1/2, meneur scoreur… un peu trop incertain tout ça et il faudra rapidement inscrire le nom précis de son métier en haut du CV.

# S’il était une crevette, on pourrait dire de lui qu’il est costaud

Victime d’une fracture du cinquième métatarse en février dernier à l’occasion de la Leaders Cup, Elie est depuis éloigné des terrains et se remet en salle à Cap Breton avec comme objectif les Playoffs qui débuteront lundi face à Strasbourg. Un coup d’arrêt bien moche alors qu’il avait envoyé un joli début de saison en Pro A et surtout en Coupe d’Europe (7,8 points, 3,8 rebonds et 3,8 passes). Lien ou pas lien avec cette blessure au pied, le jeune arrière est taillée comme une écrevisse et on connaît des salles de sport qui se feront un plaisir de lui offrir un abonnement d’un an. On sait que les programmes cain-ris imaginés pour faire prendre de la masse aux joueurs sont quasiment intouchables (coucou Rudy) mais si Okobo veut un tant soit peu peser aux Stazounis… il devra commencer à peser tout court. Allez, pilon de poulet.

# Il doit apprendre à lâcher plus de ballons

Sentiment assez ambivalent avec Elie puisque si ses moyennes à la passe sont loin d’être dégueulasses dans la configuration de matchs à 65/70 points et que certains de ses caviars laissent imaginer un petit don pour la chose, il semblerait que le gamin puisse faire mieux. Très attiré par le tir mais avec une adresse tout à fait respectable, Okobo devra s’atteler rapidement à savoir faire jouer ses potes encore plus, surtout s’il devait switcher définitivement sur le poste de meneur. Travailler la vison de jeu, se servir de sa force sur pick and roll, montrer à Bartecheky et aux coachs du monde entier qu’il est capable de faire tourner une boutique…

Conclusion

Pas sûr aujourd’hui de voir Elie Okobo laisser son nom dans la liste des joueurs inscrits à la Draft, et à vrai dire on ne lui en voudra pas. Éligible encore deux ans, sous contrat avec l’Elan, le jeune homme commence toujours à se faire un nom dans le circuit fédéral (20 points par match lors du dernier Euro U20) et il a peut-être tout intérêt à casser encore quelques chevilles en France avant de devenir, pourquoi pas, un réel prospect NBA. Dans tous les cas ? On va suivre ça de très près.

 


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