Warriors – Spurs : intensité, talent, drama et filouteries, aucun doute on est bien en Finale de Conférence

Le 15 mai 2017 à 08:10 par Giovanni Marriette

Draymond Green
Source image : youtube

A vrai dire, on les attendait de pied ferme ces Finales de Conf’. Non pas que le début des Playoffs nous avaient laissé sur notre faim, mais… un petit peu quand même. Alors on s’est posé entre potes, on a sorti le plateau TV, et on a regardé les All-Stars se la donner. Et vous savez quoi ? Bah c’était cool, vraiment très cool.

Ce parfum de Playoffs… Ce doux parfum de Playoffs que l’on avait déjà un peu humé lorsqu’un meneur d’1m70 en avait collé 53 aux Wizards en plein cœur de la tourmente qu’on lui connait, lorsque John Wall avait sorti il y a quelques jours le tir de l’année au Verizon Center, ou encore lorsque l’immortel Manu Ginobili avait offert à la Spurs Nation le contre le plus important de la saison. C’est pour ces moments-là que chacun d’entre nous attend chaque saison les Playoffs comme un ogre attend ses dix pizzas, c’est pour cela aussi que l’on a parfois envie de se tatouer #ILoveThisGame sur le biceps. Toutes ces émotions ? On les a donc ressenties hier, lors d’un scénario parfait pour se mettre en route dans cette série opposant les deux meilleures équipes de la saison régulière, Ouest et Est Confondus.

Les Warriors n’avaient pas joué depuis six jours au sortir d’un deuxième sweep consécutif et les Spurs sortaient à peine d’un Game 6 offert tel un clinic aux Rockets, et c’est donc tout naturellement… les Texans qui furent le plus en jambes hier. Une furia, un bombardement de tous les côtés du terrain et des Warriors complètements assommés devant leur public, voilà pour le premier acte d’une pièce qui sera de toute manière magnifique. LaMarcus Aldridge qui se régale, Kawhi Leonard en mode real MVP, et finalement le désormais célèbre “Spurs basketball” déployé de toute part pour faire manger la poussière aux finalistes en titre. Kevin Durant ne met rien dedans, Draymond Green est excité mais pas dans son match, Stephen Curry sauve les meubles de loin mais un 14-2 en fin de premier quart place les joueurs de Pop en tête après douze minutes. Un 14-2 suivi d’un… 16 à 3 pour mener de 25 points (46-21) après cinq minutes seulement au deuxième quart, et on te voit au fond de la salle, toi qui a quitté l’Oracle pour devenir fan des Cavs. 46-21, mixtape de Kawhi, Manu et tous les Spurs, et les plus belles vannes sont déjà de sortie pour les anti-GS… Un 11-0 plus tard initié par Stephen Durant, l’écart retombera à quatorze mais c’est bien vingt points de retard que les finalistes 2016 emmèneront avec eux dans un vestiaire qui entend encore résonner les mots de Steve Kerr à la mi-temps.

Et le deuxième acte de ce Game 1 sera tout aussi épique. Car quand Kawhi Leonard se prend les pieds dans son propre banc et voit sa cheville tourner mais apparemment sans gravité, on ne se dit pas encore que quelques minutes plus tard… c’est Zaza Pachulia qui enverra valdinguer le franchise player des Spurs exactement au même endroit du terrain, au moyen d’une défense que l’on qualifiera de Bowenesque. Dos à l’attaquant, aucune envie de freiner pour éviter le choc, le pivot géorgien prendra la faute et enverra Kawhi sur la ligne, mais il l’enverra surtout aux vestiaires jusqu’à la fin du match. Les insultes pleuvent sur les réseaux sociaux mais ce qui tombe encore plus fort, c’est alors le retour des Warriors, auteurs dès la sortie de KL d’un terrible 18-0 pour revenir coller aux basques d’un cinq texan complètement dépassé par le réveil des Dubs. Insolence level 1000 de Stephen Curry, zone de confort maximale et marcher pour Kevin Durant et PLS pour Gregg Popovich, qui doit donc à ce moment-là faire avec l’absence de Tony Parker, la blessure de Kawhi Leonard, les problèmes de faute de ses deux meilleurs intérieurs et la nullité de Patty Mills.

Mais si l’issue du match commence à sentir le cramé pour les visiteurs, c’est le glaive à la main qu’ils perdront cette première bataille. La lenteur de Kyle Anderson et la domination dessous de LaMarcus Aldridge permettront aux Spurs d’espérer jusqu’au bout du bout, mais Shaun Livingston ou Ian Clark se chargeront de faire souffler un peu leurs leaders au scoring, alors que Draymond Green inscrira les points importants dessous. Score final 113-111, tout le monde au lit c’était bou-illant.

Difficile d’imaginer pire scénario pour les Spurs. Perdre un Game 1 après avoir mené de 25 points, réveiller les deux bêtes en face, voir son meilleur attaquant et son meilleur défenseur quitter le terrain avec une cheville meurtrie, ne manque plus qu’une bonne chiasse et le compte est bon. L’avenir proche nous dira si cette gifle aura des conséquences sur la suite de la série, mais si c’est le destin qui doit se lier au talent pour choisir les finalistes à l’Ouest, voilà qui va devenir très compliqué pour San Antonio… En tout cas c’était beau et c’était fort en émotions, et nous on en voudrait bien au moins cinq ou six comme ça…

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