James Harden a craqué : fin de match désastreuse, le barbu n’a pas répondu présent

Le 10 mai 2017 à 06:55 par Bastien Fontanieu

James Harden
Source image : NBA League Pass

Attendu sur ce Game 5 crucial, James Harden a d’abord proposé un match exemplaire avant de retourner dans ses mauvaises habitudes : manque d’agressivité, de lucidité, le franchise player des Rockets a craqué sur la fin de match face aux Spurs.

Nombreuses sont les raisons qui peuvent expliquer cette rencontre perdue par Houston. On pourrait d’abord parler du coaching de Mike D’Antoni, du manque de réussite de Trevor Ariza ou de l’absence de production venant de Lou Williams. Sauf que, comme nous l’avions expliqué hier soir en preview, un Game 5 de demi-finale de Conférence Ouest en déplacement est un rendez-vous pour les grands. Les poids lourds, les costauds, ceux qui posent leurs couilles sur la table et règlent leurs affaires sans trembler. Pendant 24 minutes justement, Harden était sur le bon chemin. Auteur d’une première mi-temps remarquable, le barbu variait magnifique entre agression intérieure, distribution et punition extérieure, imposant à Gregg Popovich de secouer sa tête puis logiquement changer son plan de jeu défensif. Car quand James est aussi à l’aise et qu’il pense pouvoir planter la quarantaine (23 à la pause), c’est une sale soirée que l’adversaire va passer. Avec un retour du vestiaire qui allait là aussi dans le bon sens, rien ne pouvait véritablement plomber la nuit du barbu, n’est-ce pas ? Ce ne sont pas 12 minutes qui allaient tout effacer quand même, si ?

Si. Et pour être précis, 17 minutes.

Le temps d’offrir un quatrième quart-temps désastreux et une prolongation encore plus choquante. Première question évidente, en se repassant la rencontre en boucle : le coup pris sur la caboche en début de dernier quart l’avait-il sonné définitivement ? Sur une pénétration musclée avec 7 minutes à jouer, Harden se prenait Aldridge et Gasol sur le crâne, le forçant à rester au sol quelques secondes. Apnée du côté de Houston, pendant que le joueur fermait les yeux. Cependant, James se relevait et continuait à jouer, ce qui effaçait toute piste inquiétante pour la suite du match. Mais derrière… que dire. Que dire, si ce n’est que le joueur agressif du début de match laissait place au sniper mi-fainéant mi-crevé, envoyant brique sur brique sans prendre la peine de provoquer des rotations adverses ? Mieux défendu par les chiens de garde Jonathon Simmons, Patty Mills et Danny Green, Harden installait sa caravane derrière l’arc et faisait du coup jouir Gregg Popovich. Car un James qui ne provoque pas de lancers et de mouvement est un James en quelque sorte inexistant. La preuve étant, un des plus gros shoots de la rencontre, planté par Eric Gordon, venait d’un beau mouvement de balle des Rockets initié par – attention ça va vous choquer – une pénétration du Barbudo. Hélas, c’était le seul moment durant lequel le numéro 13 était fatal. Car hormis cette séquence, James Harden a (1) loupé le tir de la gagne en faisant faute offensive, (2) perdu 4 ballons et tiré à 2 sur 7 sur le dernier quart et la prolongation, (3) été contré par Manu Ginobili pour l’égalisation et (4) laissé Danny Green mettre un and-one crucial sur lui. Non, clairement, le All-Star n’a pas répondu présent.

Et quand bien même nous pourrions sortir une avalanche de chiffres comme ceux-ci (7 points à 0/5 de loin et seulement 4 lancers provoqués), on gardera cette image frustrante en tête : pas de Kawhi Leonard en face, une équipe B qui tendait la joue pour se faire gifler, et James Harden qui se troue totalement pour finalement voir son équipe perdre le Game 5. Peut-il encore remporter cette série ? Oui, évidemment. Mais en réservant le même traitement à chaque joueur, on devait sortir le carton pour le barbu : fin de match foirée, aucune excuse à avancer.