Rudy Gobert a tout donné : 21 points, 15 rebonds et l’attitude pour tenir tête aux Warriors

Le 07 mai 2017 à 07:04 par Bastien Fontanieu

Rudy Gobert

Il le voulait, ce match. Il le voulait devant son public, avec une concentration maximale, et le leadership qu’il souhaite montrer avec le Jazz : Rudy Gobert a été énorme, malgré la défaite des siens.

On savait que le secteur intérieur des Warriors n’avait aucun moyen pour répondre au natif de Saint Quentin. Physiquement parlant ? JaVale McGee, mais à des années lumières des mains et de la technique de Rudy. En terme d’expérience ? David West et Zaza Pachulia, mais incapables de pouvoir concurrencer Gobert dans les airs. D’entrée, on savait que le pivot allait pouvoir se régaler. Mais son match était en tout point remarquable, hormis ces foutus lancers qu’il a loupés (7/15) et ont pas mal pénalisés le Jazz. Car si on laisse ces tirs de côté, Gobzilla était clairement le joueur le plus impactant de son équipe dans la rencontre, devant Gordon Hayward qui faisait lui aussi le job dans le scoring et la création demi-terrain. En défense ? Curry était obligé de regarder à deux fois sur ses pénétrations, tout comme Klay Thompson. Kevin Durant ? Une altercation dont on parlera plus bas, mais un contre phénoménal de Rudy sur KD en première période, alors que le numéro 35 est plutôt difficile à aller chercher au double-pas. Gobant tout ce qui était loupé par les Warriors dans sa peinture, RG27 remplissait la mission principale dans son rôle quotidien, qui est de patrouiller la raquette de Salt Lake City : Golden State vivait un de ses pires matchs imaginables en attaque, ceci pouvant expliquer cela.

Cependant, c’est bien offensivement et surtout dans l’attitude que Gobert nous a fait kiffer, à nous rendre encore plus chauvins qu’on ne l’est. Un switch en attaque avec Draymond Green qui défend sur lui, et Rudy se fait entraîner au sol par ce malin de DrayDray, sauf que les arbitres ont tout vu : faute de Green, Gobzilla se relève et vient clasher l’animal sur son territoire avec un peu de blabla. On ne vient pas comme foutre ses pieds comme ça dans l’arène du géant. De même en fin de rencontre, sur une prise de position musclée qui le voyait enfoncer KD sou l’arceau. L’ailier prend mal l’action et enclenche un nez-à-nez avec le tricolore, sauf que des ailiers maigrelets, c’est un bol de Chocapic avec du lait pour Gobert. Bien que ces deux séquences ont pu paraître ridicules pour certains, on ne pouvait s’empêcher de penser ceci : après avoir vu les Raptors se faire désosser la veille sans montrer le moindre esprit compétitif, voir un des nôtres bomber le torse pour tenter de défendre son équipe était chouette. Chouette, beau, exemplaire, ce que vous voulez. Et après avoir parlé de leadership ces derniers mois, un rôle dans lequel il souhaite devenir de plus en plus influent au sein de son équipe, Rudy a montré que ce n’était pas Golden State qui lui faisait peur. Quelques 39 minutes passées à tout nettoyer dans les deux raquettes, lâchant des passes tatouées Boris Diaw, et une défaite de quelques points au bout. C’est ainsi, Gobert aura tout donné et retentera l’opération ce lundi lors du Game 4.

21 points, 15 rebonds, 4 passes, 2 contres, 0 balles perdues, 7/8 au tir, 7/15 aux lancers certes, mais un effort XXL plus tard, Rudy Gobert a fait tout ce que le Jazz pouvait espérer et même plus encore. Tenir tête aux Warriors, au sens propre comme figuré, ce n’est pas donné à tout le monde.