Kevin Durant a posé ses bourses : 38 points et 13 rebonds à Utah, une machine indéfendable

Le 07 mai 2017 à 06:29 par Bastien Fontanieu

kevin durant

Il n’avait pas encore pris feu le moindre soir sur ces Playoffs, mais il attendait patiemment son tour. Responsabilisé et prêt à bouffer du Jazz ce samedi, Kevin Durant a offert une performance royale pour offrir la victoire à ses Warriors.

Le voilà, le KD Game. On l’attendait un peu, on savait qu’il allait tomber prochainement, mais on ne connaissait ni le lieu, ni la violence des dégâts. Pour vous la faire courte ? Disons que ce Game 3 remporté à Salt Lake City représentait tout le plan machiavélique que le management californien avait mis en place l’été dernier. Conscients que l’attaque des Warriors pouvait parfois trop dépendre de Stephen Curry, les hauts-placés d’Oakland voulaient un gars capable de prendre les choses en main en cas de maladresse collective extérieure. Jumpshot sur jumpshot, le soir où ça ne rentre pas, sur qui compter ? Hier soir justement, Golden State a donné le cuir à Kevin Durant et a laissé l’ailier gérer la boutique. C’était le match idéal pour ce faire, dans un timing parfait à l’approche des finales de conférences, et contre un adversaire qui ne pouvait tout simplement rien faire. Car le Jazz, les Spurs, les Grizzlies, les Monstars ou quelconque défense ayant existé dans le basket moderne ne peut véritablement défendre sur KD lorsqu’il est en mode. Ce fameux mode qui fait de lui un des attaquants les plus indéfendables de notre génération, lorsque deux à six mains devant sa gueule ne représentent qu’une caresse affectueuse.

Agressif dès le premier quart-temps, on sentait que l’animal voulait aussi tester ses jambes à Salt Lake City. Privé de série complète face aux Blazers, Kevin avait laissé Draymond et compagnie gérer le début de matchup avec le Jazz. Sauf que cette fois, Green avait plutôt envie de se faire exclure, Curry avait plutôt envie de reconstruire l’aile droite du stade local, et Klay Thompson avait plutôt envie de rester aussi beau que son bouc. Un Big Three aux abonnés absents, laissant à Durant une totale liberté de création et d’agression. Ce qu’il y avait de plus impressionnant avec KD hier soir ? Probablement le fait que le garçon mettait 38 points en traînant des pieds et sans prendre plus de 4 lancers francs. Trop long, trop en rythme, trop dynamique et surtout trop clutch, le numéro 35 se croyait dans son jardin en plein mois d’août, dans un pick-up game joué en tongs. Quin Snyder ne pouvait rien faire, ses hommes non plus, les spectateurs encore moins. Tout ce qu’il fallait faire, c’était subir cette avalanche à distance comme mi-distance, un gros trois sur la tête de Rudy Gobert lorsqu’il n’envoyait pas une ogive en l’air avec la planche. Shrug à l’appui, s’il-vous-plaît, comme pour nous rappeler qu’il fallait plutôt rentrer chez soi lorsqu’il est dans une soirée comme celle-là. Et sur un début de Playoffs qui était plutôt discret, KD a pris feu pile au moment où il le fallait.

38 points et 13 rebonds, à 15 sur 26 au tir, 4 sur 8 du parking et 4 sur 4 aux lancers, le tout en ne perdant que 2 ballons et en faisant perdre la tête à ses défenseurs. Oui, c’est injuste, mais quand les Warriors sont maladroits… ils peuvent toujours tester la méthode suivante : donner la balle à un joueur indéfendable lorsqu’il prend feu.