Quand Isiah Thomas plantait 16 points en 90 secondes face aux Knicks, un miracle de 1984

Le 30 avr. 2017 à 10:51 par Bastien Fontanieu

Isiah Thomas
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Dans l’histoire des Playoffs, c’est une performance qu’on ne retient pas souvent, mais qui fût tout de même inoubliable pour ceux qui ont vécu ce moment : Isiah Thomas qui prend feu contre New York, un carton rentré dans la légende.

C’est un peu parce que c’est son anniversaire. C’est aussi parce qu’il s’agit du vrai Isiah. Pas celui de Boston que la génération actuelle connaît, qui se demande comment ce nom a-t-il pu être donné, par un père ayant parié avec un pote sur les Finales entre Pistons et Lakers à la fin des années 80. Non, le premier Thomas c’était lui, le roi de l’université d’Indiana, celui qui aurait dû faire la Dream Team, le meilleur meneur de sa décennie derrière Magic, le gourou des Bad Boys, un sorcier de la balle orange, tout simplement. Il fallait qu’on ressorte cette soirée du 27 avril 1984, lorsque Zeke n’était en NBA que depuis deux ans et tentait de se faire une place au soleil. Car même si les Pistons ont bien perdu cet ultime Game 5 du premier tour des Playoffs en prolongation, face à des Knicks combatifs et menés par un Bernard King au sommet de son art à l’époque (44 points avec deux doigts disloqués et la grippe), la façon dont la fin de match s’est déroulée est entré dans la mémoire des habitants de Motown. De ceux qui s’étaient rassemblés dans la Joe Louis Arena, parce que le Pontiac Silverdome avait été réservé à un event de motocross. Un mal pour un bien, en voyant Isiah faire de cette salle son église en plein money-time.

“Dieu a posé sa main sur Isiah et a dit ceci : ‘Tu joueras au basketball, et tu y joueras merveilleusement bien.'” – Rory Sparrow, arrière des Knicks en 84.

Il faut dire que dans la catégorie comeback marquant, IT savait y faire. Ici, on ne vous parle pas des Pistons version Bad Boy qui défonçaient la concurrence défensivement, mais bien des Pistons du début des années 80, qui scoraient à foison derrière leur meneur, Kelly Tripucka et John Long. Oui, il fût une époque où Detroit se basait sur un semblant de run and gun, avec un génie diabolique aux commandes de l’équipe. Menés pendant la rencontre, les hôtes n’arrivaient pas à contenir Bernard King et l’élimination semblait actée en toute fin de rencontre. Huit points de retard, 106-98, moins de deux minutes à jouer : le moment parfait pour que Thomas rentre en transe. Un jumper à mi-distance avec la faute, on arrête l’horloge derrière. Le ping-pong aux lancers est lancé avec les Knicks. Un autre shoot de Zeke, on arrête encore l’horloge. Puis vient l’interception du meneur, deux lancers rentrés, même affaire. Une nouvelle grosse défense des Pistons, balle récupérée et lay-up de Thomas avec la faute… le public n’en croit pas ses yeux. Isiah est inarrêtable, et même si les Knicks mettent leurs lancers, Thomas score à la vitesse d’un TGV. Deux nouveaux lancers pour se rapprocher, encore un tir à mi-distance, Zeke est à 13 points en un peu plus d’une minute mais il lui reste le plus gros du taf à faire. Avec trois points de retard, remise en jeu Detroit. Magnifique caviar-écran de Bill Laimbeer qui était déjà spécialiste du genre, Isiah s’élève et… tchaf ! Le public explose, 114-114, le meneur a réussi. Avec une grosse défense derrière et les 16 points plantés par IT en 90 secondes, les Pistons réussissent à forcer une prolongation. L’ambiance est indescriptible dans l’arène, Isiah vient de ressusciter son équipe en un rien de temps.

Et même si Detroit perdra le match dans le temps supplémentaire, offrant aux Knicks une qualification pour jouer les Celtics de Larry Bird au tour suivant, Isiah Thomas avait fait le plus important. Créer de la hype autour des Pistons, rassembler les habitants de Motown, et leur faire croire en une équipe qui allait gagner deux titres quelques années plus tard. Seize points en 90 secondes ? Tracy McGrady est sympa, mais dans l’histoire des Playoffs on n’avait jamais vu ça.