Chris Paul, le leader attendu qui répond présent : une perf de patron pour repousser les vacances

Le 29 avr. 2017 à 08:44 par Bastien Fontanieu

chris paul

On prend souvent pour acquis les performances de Chris Paul. Sauf qu’hier soir, le meneur des Clippers était aux portes de l’élimination, et le patron de la franchise californienne a dit non.

Il le disait lui-même, en plein temps-mort, dans une arène bien hostile et avec une équipe du Jazz qui voulait remonter au score. Chris se retournait vers Paul Pierce, exténué, et lui disait ces mots forts, à prendre avec le plus grand sérieux : “Ta carrière ne se terminera pas à Utah.” Oui, c’est bien ce que CP3 a sorti au futur Hall of Famer, pour lui prouver qu’il ferait tout afin de ne pas le laisser tomber, pour se prouver aussi à lui-même qu’il en était capable. Techniquement et mentalement, on savait que Paul pouvait réaliser des merveilles, à domicile comme en déplacement. Loin d’être né de la dernière pluie, le bijou formé à Wake Forest en a connu des batailles, ce qui faisait de celle à Utah un petit parcours de santé pour un monstre de sa taille. Pauvre défense du Jazz qui ne savait où donner de la tête, pauvre Raul Neto qui s’est mangé un money-time bien sucré, pauvres fans venus soutenir leur équipe, devant quitter la salle avec un sale goût dans la bouche : celui d’avoir raté une belle occasion, notamment à cause d’un patron au top de ses capacités.

C’est devenu de plus en plus rare, mais cela reste toujours aussi bon. Quand Chris Paul est en mode agressif, à devoir gérer la distribution comme le scoring, c’est un cadeau des dieux du basket qui nous rappelle la domination du joueur à son poste. Et hier soir, même si on pourrait avant tout parler des belles contributions de ses coéquipiers dont Austin Rivers devant qui nous devons tirer notre chapeau, c’est bien CP3 qui dirigeait la boutique et personne d’autre. C’est lui qui démarrait la partie avec un peu de scoring, pour rassurer ses gars et leur affirmer qu’il n’y aurait pas de relâchement avant le dernier buzzer. C’est lui qui mettait ses copains dans de bons sièges, même si la défense adverse augmentait son intensité. Et quand les Jamal Crawford et compagnie creusaient l’écart ? C’est aussi grâce au soutien inconditionnel du leader, qui gardait un eye-contact permanent avec les siens. Pas le temps de douter, pas l’heure de craquer, on y va tous ensemble et on rentre au bercail avec un Game 7 dans le viseur. En toute fin de rencontre, c’est d’ailleurs lui qui calmait les derniers espoirs du Jazz avec une dernière série de moves à faire vibrer bien des chevilles. Sans montrer la moindre panique, sans trembler une seule seconde du poignet, Chris Paul venait de mener les siens vers une victoire inestimable : c’était ça, ou les vacances jusqu’en septembre.

Avec 29 points et 8 passes en restant sur ses pourcentages divins, CP3 nous a envoyé un beau message. Depuis bien longtemps, nous avons pris pour acquis ses performances, comme si claquer un 30-10 face à la défense suffocante d’Utah était quelque chose d’aisé. Nope, il faut applaudir l’excellence, même quand on y est habitué.


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