Evan Fournier de retour en équipe de France : on tourne une page, cap sur l’avenir

Le 24 avr. 2017 à 10:10 par Bastien Fontanieu

Evan Fournier
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Alors que l’incertitude régnait et les interrogations se multipliaient, un voile a été levé par Evan Fournier ce weekend : le sniper sera là pour représenter la France à l’EuroBasket 2017, de quoi tourner une vraie page sur l’épisode Rio 2016.

C’est dans un long entretien avec Yann Ohnona de L’Equipe que la phrase fût dévoilée, pleine d’enthousiasme et de conviction : “envie de tout dégommer”, disait l’arrière d’Orlando. Des mots qui font forcément plaisir à entendre ou à lire, seulement quelques mois après la désillusion des Jeux Olympiques. Car c’en fût bien une, de désillusion, et pas que pour la sélection envoyée au Brésil. Chez Evan aussi (surtout ?), le goût était amer. Il y avait un rêve de gosse qui passait sous ses yeux, après avoir eu l’impression de le toucher avec neuf de ses dix doigts. Il y avait de l’incompréhension, évidemment, mais de la frustration, également, en découvrant les récents propos du DTN Patrick Beesley. Le coeur tricolore et l’envie de faire les choses bien, mais prendre le temps en fin de saison pour peser le pour et le contre. Car s’il devait y avoir un comeback, il fallait que cela se passe convenablement, à sa façon mais aussi de la bonne façon. Comme ce coup de téléphone qui annonça officiellement son retour, sans avoir à tourner pendant des siècles autour du passé : Evan a préféré voir vers l’avant plutôt qu’en arrière, une sage décision et pleine de maturité pour un garçon qui veut mener l’EDF le plus loin possible.

J’avais prévenu la Fédération que je ne parlerais à personne durant la saison. Cela a été rapide, pas plus de dix minutes. Ma décision était prise quand j’ai appelé (Vincent Collet). Je voulais juste annoncer que je venais. Il avait l’air content.

A quoi bon revenir sur le passé ? On m’aurait servi un tas d’arguments. Je n’aurais pas été d’accord. Est-ce que j’ai oublié ? Non, je n’oublierai jamais. Mais cela ne veut pas dire qu’on ne peut pas aller de l’avant.

J’ai envie de tout dégommer. Je ne viens pas me ‘venger’. Je veux qu’on soit champions d’Europe. J’aime les gros challenges, les gros matchs.

Avec le départ de Tony Parker et de Mickaël Gelabale, ainsi que le forfait annoncé par Nicolas Batum, c’est une belle porte qui s’est ouverte devant Evan et qu’il a su traverser avec ambition. Une page se tourne, chez lui comme en équipe de France. Et c’est cette perspective qui a pu aussi animer l’arrière dans sa décision, une qui lui offrira très certainement un poste de titulaire pour l’EuroBasket de septembre prochain. Bien évidemment, de nombreux éléments restent encore à déterminer pour la suite des opérations, que ce soit la composition du groupe tricolore et les futures décisions prises par les autres NBAers encore disponibles. Mais face à l’interrogation qui pesait dans l’esprit de nombreux compatriotes, il fallait qu’une réponse claire soit donnée par le joueur. Qu’elle soit actée, pensée, exprimée avec les meilleures intentions et pas juste balancée avec un arrière-goût revanchard. Oui, Evan aurait pu tourner autour du pot pendant longtemps, afin d’obtenir des réponses précises sur ses désillusions du passé, qui ont encore un impact sur son présent. Il aurait aussi pu débarquer avec des conditions, ou bien en faire une tonne sur le fait que c’était un gros effort de sa part, après la gifle de Rio 2016. Mais au lieu de ça ? Un de nos meilleurs joueurs en NBA a préféré parier sur le futur, proche comme long, en étant clair sur ses intentions et son amour du maillot bleu. Un gars qui veut juste se donner pour son équipe, dans une grande compétition, comme il le fait chez l’Oncle Sam. Et ça, mine de rien, c’est un comportement des plus précieux pour une sélection en transition.

La génération Parker laisse place à un nouveau groupe. Un qui aura évidemment des résultats différents, mais qui grandira aussi par une attitude honnête et exemplaire de ses cadres. Evan Fournier a fait sa part du boulot, c’est au staff de l’équipe de France de faire la sienne en lui offrant une vraie possibilité de s’exprimer sur le terrain, en septembre prochain.