Preview Game 3 Thunder – Rockets : encore Russell Westbrook contre le reste du monde ?

Le 21 avr. 2017 à 22:38 par Anthony Gony

Russell Westbrook
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Russell Westbrook et le Thunder doivent gagner à domicile, à partir de 3h30 cette nuit à la Chesepeake Arena, pour relancer la série face à des Rockets supérieurs collectivement.

Malgré une nouvelle production statistique XXL de Russell Westbrook au Game 2, le Thunder est mené 2-0 par des Rockets qui semblent bien supérieurs collectivement dans cette série. Sur les deux premiers matchs, Westbrook est en triple-double de moyenne avec 36,5 points, 10,5 rebonds, 10 assists agrémentés de 3 interceptions. Sur le Game 2, il compile même 51 points, 13 assists, 10 rebonds, 4 interceptions et 1 contre, mais la défaite est au bout. Or, l’essentiel en Playoffs, c’est la gagne. Et le marsupilami le sait bien :

“Je n’en ai rien à foutre de ma ligne de stats” a lâché Russell Westbrook en conférence de presse suite au Game 2.

Malgré sa feuille de stats copieusement noircie, Westbrook n’est pas exempt de tout reproche. Si OKC a mené tout au long du match avant de s’écrouler en dernier quart-temps et de s’incliner 115-111, c’est en partie de sa faute. Sur le Game 2, Westbrook a shooté à 17/43, dont 4/18 en dernier-quart-temps. Alors, certes, Russell Westbrook n’est pas très bien entouré. Victor Oladipo est notamment catastrophique à 5/26 au tir sur les deux matchs, pour une moyenne de 8,5 points en 37 minutes… Et il y a de quoi s’inquiéter quand Andre Roberson et Jerami Grant, respectivement à 15 et 9,5 points de moyenne, sont les deux meilleurs marqueurs de l’équipe derrière Westbrook. Mais c’est exactement là où Houston veut emmener le Thunder ! Et OKC se montre incapable de répondre. La seule réponse de Russell Westbrook en fin de match a été de toujours plus s’enfermer dans une orgie de tirs en première intention, sans préparation, sans le moindre passing game… Un craquage en bonne et due forme. Autour de lui, aucun de ses coéquipiers n’a pris plus de 14 shoots. Bref, c’était la panique côté Thunder, une parodie de basketball en dernier quart-temps.

A l’inverse, Houston semble maitriser son sujet. Menés rapidement 16-4, et toujours derrière de 12 points à 4 minutes de la fin du troisième quart-temps, les Rockets ne se sont jamais affolés. James Harden n’était pas dans un grand jour malgré ses 35 points et 8 assists, puisqu’il a été maladroit (7/17 au tir) et a perdu beaucoup de ballons (7). Mais Patrick Beverley a encore été fantastique, non seulement parce qu’il défend comme un chef sur Russell Westbrook, mais aussi parce qu’il est précieux en attaque, avec 15 points à 6/9 dont un shoot clutch à 3-points. Le banc, alors même qu’il ne se résume qu’à trois joueurs, a encore été largement dominant avec Eric Gordon et Lou Williams qui finissent tous les deux à 8/14 au tir (22 points pour le premier, 21 pour le second) et Nene Hilario qui inscrit ses 7 points proprement, à 3/3 au tir. Le scoring et les responsabilités sont partagées de manière cohérente à Houston. Merci Mike D’Antoni.

La clef du match : le leadership de Russell Westbrook et le coaching de Billy Donovan

Russell Westbrook est hyper talentueux, historique, monstrueux et sera certainement élu MVP de la saison régulière. Mais les Playoffs sont en train de se jouer. Il doit impliquer beaucoup plus ses coéquipiers, non seulement parce qu’il ne peut pas gagner un match à lui tout seul, on l’a vu lors du Game 2, mais aussi parce qu’il fait perdre confiance à ses coéquipiers. Adams n’a tiré que trois fois et Gibson six fois sur toute la rencontre. Comment peuvent-ils être prêts et confiants dans le money time alors qu’ils ne voient jamais la gonfle ? C’est impossible. Et, plus ses coéquipiers ratent leurs tirs, plus ils se cachent, plus Westbrook s’enferme dans son numéro de soliste. C’est de la responsabilité du joueur lui-même, qui doit se comporter en tant leader d’équipe, mais également de Billy Donovan, qui ne met rien en place pour soulager Westbrook et lui faire lâcher la balle. On l’a déjà dit, la raquette du Thunder doit être dominante pour gêner les Rockets sur leur point faible. Mais Steven Adams est rarement servi dans la peinture et peu de systèmes sont exécutés pour Taj Gibson. Enfin, Billy Donovan a choisi d’ouvrir énormément son banc (12 joueurs utilisés contre 8 pour les Rockets) sans qu’on comprenne bien la cohérence des rotations. Enes Kanter, capable d’être archi dominant en attaque, n’a joué que huit minutes. Allez comprendre…

Les Rockets vont tenter de dérouler leur basket ce soir à Oklahoma City. Pour que le Thunder se relance, il est nécessaire que Russell Westbrook et Billy Donovan prennent conscience que tout ne peut pas reposer que sur un seul homme…Peut-être qu’après une saison régulière à s’y être habitué, c’est déjà trop tard.  

Source : ESPN