James Harden en MVP de la saison : Howard Beck peut voter, et le barbu reste sa priorité

Le 07 avr. 2017 à 12:06 par Bastien Fontanieu

James Harden Rockets
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Journaliste chez Bleacher Report et futur votant pour les trophées de fin de saison régulière en NBA, Howard Beck n’a pas joué la carte du silence quand Sirius XM Radio l’a interrogé sur la question du MVP : ce sera James Harden.

Les différents analystes ayant obtenu leur bulletin ont pu faire la teuf ce mardi, en annonçant sur les réseaux sociaux qu’ils avaient reçu leur Graal. Moment toujours très attendu, le vote est géré par 130 personnes qui bossent pour des médias américains ou canadiens. Ce sont ces personnes, qu’on l’aime ou pas, qui vont décider des athlètes retenus dans l’histoire avec un trophée ou non en main. L’an passé, par exemple, c’est à l’unanimité qu’ils avaient permis à Stephen Curry de soulever son deuxième titre de MVP consécutif. Sauf que cette saison, non seulement l’animal est loin du podium, mais en plus la course est infernale. Ce qui pousse chaque votant à devoir peser le pour et le contre, attendre au dernier moment pour prendre sa décision, et mettre en avant ses critères principaux. Certains parleront de records exceptionnels, d’autres de leadership, d’autres de bilan collectif : tout le monde a sa propre version des éléments à privilégier, et Howard Beck a tenu à être très clair sur les siens. Présent dans la liste des 130 votants de l’an dernier, le journaliste aura très certainement son mot à dire et il a tenu à réexpliquer la définition du titre de MVP. Ou du moins, sa définition du titre de MVP.

Je n’ai pas changé d’avis, à moins que quelque chose de choquant n’altère la course dans les 5 prochains jours, je voterai pour James Harden. Je l’ai dit plein de fois et je le redis aujourd’hui. Le trophée de MVP a très souvent été donné à un joueur qui non seulement excelle individuellement, mais est aussi le coeur d’une excellente équipe. C’est une combinaison, à la fois la production personnelle et le succès collectif. Les Rockets vont gagner entre 55 et 57 matchs, le Thunder sera dans la quarantaine. Et même si ce que fait Russell Westbrook est incroyable, l’histoire de ce trophée est lié à cette combinaison. On se fait tous notre propre définition du mot “valuable”, mais le collectif et l’individuel mélangés ont toujours été liés au titre de MVP. Sur les 34 dernières années, chaque vainqueur a gagné minimum 50 matchs dans la saison, et OKC sera 6ème de sa conférence.

Le triple-double, c’est historique, c’est incroyable, mais la récompense pour ce record… c’est le record lui-même. Il va l’avoir, et il marquera l’histoire de cette façon. Cependant, le MVP n’a jamais été qu’autour du joueur, sinon on pourrait revisiter les vainqueurs du passé et donner le trophée à des joueurs qui offraient de meilleures statistiques. Ce qui fait qu’ils n’ont pas été récompensés, c’est parce que leur équipe n’était pas dominante. Des critères ont été historiquement mis en avant pour le titre de MVP, et je trouve qu’il est important de les respecter.

Pan, ça c’est dit ! On peut ne pas être d’accord avec l’analyste américain, mais il faut dire qu’il met certains points pertinents en avant. Le dossier de James Harden représente, sous ces critères expliqués historiquement, la perfection entre balance individuelle et collective. Les Rockets ont progressé, le barbu a progressé, son équipe est sur le podium de l’Ouest, en Harden coche toutes les cases habituelles. Sauf que cette saison… n’est pas habituelle ! Et c’est ce qu’il faut aussi prendre en compte, dans ce que fait Russell Westbrook. Si le Thunder était vraiment dans la boue, en galère pour aller en Playoffs, on pencherait évidemment davantage vers le gaucher de Houston. Sauf que l’autre, non seulement il abat des records légendaire, mais en plus il le fait en flirtant avec la cinquième place de sa conférence. Alors certes, élire Westbrook MVP cette saison sortirait des petites habitudes annuelles, mais premièrement ne sommes-nous pas dans une année inhabituelle, et deuxièmement n’a-t-on pas redéfini les lois du trophée l’an dernier en offrant l’unanimité à un joueur ? L’ère actuelle bouleverse les critères établis, les pensées cimentées, les principes gravés dans le marbre. On disait que personne ne reviendrait d’un 3-1 en Finales, que personne n’irait chercher les Bulls de 96, et que personne ne tournerait en triple-double de moyenne, tout en allant dénicher Oscar Robertson. Chacun son école, chacun ses critères.

Tout dépendra, finalement, de la façon dont on voit et vit la NBA actuelle. Certains votants resteront sur leurs fondations, ce qui est totalement compréhensible. D’autres changeront leurs habitudes, ce qui l’est tout autant. Rendez-vous en Playoffs, avec si possible un duel au premier tour.

Source : Sirius XM Radio


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