Ray Allen parle de son tir légendaire au Game 6 des Finales de 2013 : la répétition, voilà la clé

Le 04 avr. 2017 à 11:59 par Bastien Fontanieu

Ray Allen
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Aujourd’hui retraité, Ray Allen reste vénéré dans le monde entier pour quelques raisons majeures : son rôle dans He Got Game, sa carrière exceptionnelle, son poignet légendaire et un tir qui a marqué toute une génération de basketteurs, lors des Finales de 2013.

Ah… ce shoot. Quel shoot, quand on y repense. Le fameux duel entre Spurs et Heat, un an après le premier titre de LeBron sous les couleurs de Miami. San Antonio qui mène de trois points, Tim Duncan sur le téco et Chris Bosh qui prend le rebond offensif. Passe pour Ray Allen qui recule à temps et décoche une ficelle historique, égalisation alors que le champagne était prêt. Tout le monde se souvient du lieu où il-elle était quand ce tir est rentré, de l’heure qu’il était, du t-shirt qu’il-elle portait. Désormais, Ray Allen est souvent suivi par Game 6, comme une évidence. Mais il y a bien plus que ce moment dans la carrière du sniper, lui qui est passé par de nombreuses franchises et a planté le plus grand nombre de tirs du parking de l’histoire, rien que ça. Dans un mini-docu publié par GQ il y a quelques jours, Ray s’est justement exprimé sur de nombreux sujets, notamment autour d’un thème : celui de l’obsession. L’obsession pour la compétition, pour la balle orange, pour la réussite, pour le golf, pour ses enfants. Et lorsque l’épisode de 2013 a été abordé, voici les paroles tenues par la légende vivante.

J’ai souvent fait des choses qui n’étaient pas glorifiées par le monde extérieur. J’allais à la salle en pleine nuit pour aller tirer, pendant que tout le monde s’amusait. Et ce n’était pas parce que je ne voulais pas faire partie de l’équipe ou être comme tout le monde, simplement la routine technique était ce qu’il y avait de plus important pour moi. L’obsession, c’est ce qui rend les grands encore plus grands. C’est pareil au golf, vous traitez chaque détail avec minutie. […] Une des questions les plus intéressantes qu’on me pose souvent, c’est de savoir ce à quoi je pensais pendant mon tir au Game 6 (des Finales de 2013). Et j’aurais aimé qu’on me demande plutôt comment je me suis préparé, comment est-ce que je suis devenu prêt pour ce moment, comment je savais que ce moment allait avoir lieu ? Je faisais justement des exercices qui mettaient mon corps dans des situations de tirs plutôt inhabituelles. Je n’étais pas mal à l’aise au moment du tir, je n’étais pas chanceux : j’étais prêt. C’est cette obsession qui l’a permis.

Répétition, répétition, répétition, c’est la clé souvent répétée par les meilleurs tireurs de l’histoire. Pendant que certains pensent encore que Stephen Curry et Klay Thompson ont de la chance en envoyant des quilles de huit à neuf mètres, leur entourage sera le premier à dire que ces deux monstres sont en permanence à la salle, prêts à craquer leur poignet pour pouvoir être prêts lorsque le moment sera venu. Ce n’est pas par chance que le numéro 30 devient le premier MVP unanime de l’histoire, ni par chance que le numéro 11 sauve ses Warriors lors du Game 6 de l’an passé chez le Thunder. Bien des éléments rentrent en compte pour qu’une telle performance puisse avoir lieu, mais réduire les chances d’échec passe par une répétition presque robotique dans l’ombre, quand les caméras sont éloignées et les médias préoccupés par d’autres sujets. Vous savez donc quoi faire, si vous souhaitez rentrer un des tirs les plus clutch de l’histoire de la NBA : quittez cet écran et allez bosser votre shoot dans les situations les plus improbables. Et pas en envoyant des prunes à répétition, mais en bossant sérieusement, afin d’être prêt quand votre tour viendra !

Quand Ray Allen parle de shoot, on écoute. Point barre.

Source : GQ


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