Selon Steve Kerr, Michael Jordan aurait pris des wagons de tirs à trois-points dans la NBA actuelle

Le 29 mars 2017 à 09:10 par Bastien Fontanieu

Michael Jordan Space Jam
Source image : bartoolsports.com

Invité au Dan Patrick Show dernièrement, l’entraîneur des Warriors n’a pas hésité une seule seconde lorsque le sujet mélangeant Michael Jordan et la NBA actuelle s’est posé devant lui.

Ils sont nombreux, à avoir droit à ces interrogations. Devant l’abondance de triple-doubles, de tirs à trois-points, de joueurs qui rejoignent des franchises après avoir pourtant pris une leçon par cette dernière, chaque ancien donne son avis sur la façon dont la Ligue avance. Il y a ceux qui acceptent plus ou moins l’évolution naturelle de la NBA, en laissant une liberté totale aux nouvelles attitudes développées par les joueurs… et il y a ceux qui galèrent vraiment avec cette génération 2K, qui semblerait oublier certains fondamentaux et ne pourrait jamais tenir dans la Ligue des décennies précédentes (on ne cite personne, hein Oscar). Roi du jeu du turfu, Steve Kerr se régale à Golden State et sait qu’il pousse ses joueurs à tirer le plus possible derrière l’arc. Mais s’il agit ainsi, c’est aussi parce qu’il a les joueurs pour, dans le jeu pour qui est celui de nos jours. Cependant, lorsqu’il portait des shorts moule-bite et habitait du côté de Chicago, l’entraîneur des Warriors se tenait dans un univers totalement différent, qui poussait davantage les intérieurs à opérer au poste et quelques arrières à réaliser des exploits à mi-distance. Parmi eux, un certain Michael Jordan, ancien coéquipier de Kerr aux Bulls, pour ceux qui ne connaîtraient pas l’animal (assez bon joueur, paraît-il). Alors comment aurait agit MJ s’il était en NBA en 2017 ?

Je pense que Jordan prendrait bien plus de tirs à trois-points s’il jouait dans la NBA actuelle. Il ne bossait pas vraiment dessus pendant sa carrière, notamment car c’était un joueur très fort à mi-distance et au poste. Mais si on regarde LeBron pour prendre un joueur par exemple, au début de sa carrière ce n’était pas un grand tireur à trois-points. Sauf que l’évolution du jeu l’a poussé à devoir en tirer de plus en plus, jusqu’à en prendre régulièrement. Je pense que si Michael jouait dans cette Ligue, il aurait pris la même direction et aurait bien plus tiré à trois-points.

On l’oublie souvent, car les images d’archives sont gardées secrètement par les plus grands agents de la Ligue, mais Jordan a bien participé au Three Point Contest, lorsqu’il n’avait pas encore de bague et cherchait à dominer la compétition. C’était en 1990, le numéro 23 tirait à près de 37% de réussite derrière l’arc… mais son concours fût totalement foiré puisqu’il termina à 5 points seulement, un des pires scores de l’histoire. Le point historique réalisé, passons aux propos de Kerr. Et là où Steve soulève un point, c’est que les plus grands joueurs s’adaptent généralement à ce que leurs adversaires proposent durant leur ère. Tabassé à ses débuts par les Pistons, Jordan se musclait comme jamais pour enfin passer le mur du Michigan. Freiné ensuite par des qualités athlétiques moins évidentes, le même bonhomme développait un fadeaway qui devenait infernal dans sa seconde partie de carrière. Pour chaque challenge, une solution. S’il jouait de nos jours ? Nul ne doute que le compétiteur et le cerveau comprenant sa compétition ciblerait le tir à distance, afin de devenir un des meilleurs dans cet art. Mais on préfère conserver Michael dans nos souvenirs de monstre passant ligne de fond, opérant au poste et s’élevant à mi-distance, plutôt qu’une gâchette refusant le contact à l’arceau, et plantant sa tente à 8 mètres du cercle.

Steve Kerr a probablement raison sur ce point technique, surtout connaissant le compétiteur qu’était Jordan. C’est d’ailleurs à se demander – inversement – comment se seraient adaptés les stars d’aujourd’hui, dans la NBA des années 90…

Source : Dan Patrick Show