Rudy Gobert pousse sa gueulante : 4 défaites en 5 matchs, ça suffit les conneries

Le 26 mars 2017 à 05:41 par Bastien Fontanieu

Rudy Gobert
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Auteur d’un nouveau gros match mais malheureusement dans la défaite, Rudy Gobert a préféré prendre ses responsabilités en tapant un coup de gueule public : une façon de réveiller les siens, à quelques jours de Playoffs qui s’annoncent particulièrement tendus.

Difficile de demander à Gordon Hayward de le faire, surtout en voyant l’ailier se blesser. De même pour Quin Snyder, dont ce n’est pas trop le style assez naturellement. George Hill, Joe Johnson ou Boris Diaw ? Tout à fait capables de remonter les bretelles de leurs coéquipiers, mais pas au même niveau de production de Gobert. Hier soir, Rudy y allait de son nouveau double-double XXL face à DeAndre Jordan et la raquette des Clippers (26 points, 14 rebonds et 2 contres), sauf que le pivot devait observer son équipe traîner des pieds face à un adversaire nettement plus actif et concentré tout au long de la rencontre. Et autant en plein mois de janvier ça peut être excusé, autant compte-tenu du contexte présent il y avait de quoi anticiper une explosion de la marmite tricolore. Utah avait perdu trois de ses quatre derniers matchs en déplacement, la seule victoire à se mettre sous la dent étant justement la mixtape de Gobert sur les Knicks. Du coup, se faire malmener par des Clippers qui peuvent prendre leur 4ème place au classement et les retrouver au premier tour des Playoffs ? Un peu trop pour Rudy, qui a profité des micros d’ESPN pour dire clairement ce qu’il pense. Leader pour certains, gonflé pour d’autres, on commence par écouter le géant.

“On a des gars qui veulent se donner, et d’autres non. Certains ne pensent qu’à scorer, c’est ainsi. Alors que le coach n’arrête pas de le répéter, il faut juste qu’on se donne tous. On est trop gentils. On sait qu’en face ils vont avoir des coups de sifflets, faut juste qu’on se ramène en étant agressifs et prêts à se battre.

Y’avait une équipe de prête, et nous non. Ils ont été agressifs d’entrée et on n’était pas prêts, c’est arrivé plusieurs fois sur les derniers matchs. On est revenu dans la rencontre, avec des gars qui se battaient, et dès qu’ils ont mis un run c’était terminé. Il faut qu’on continue à bosser, surtout mentalement. […] Certains vont dire que c’était un match tôt, mais c’était un match tôt pour tout le monde. Certains vont dire qu’ils ont rentré leurs tirs, mais encore une fois c’est au niveau de notre mental.

Je pense que tout le monde doit penser à agir dans le sens de l’équipe en premier, réaliser des actions qui mènent vers la victoire, avant de penser au nombre de points qu’untel va marquer. Tout le monde doit être prêt à faire des sacrifices. En Playoffs, ce ne sera pas une balade de santé. Il y aura des matchs où certains ne marqueront pas, mais est-ce que ces mêmes gars vont se sacrifier et prendre un passage en force pour aider un coéquipier ? Est-ce que vous allez faire la rotation et venir boxer DeAndre Jordan au rebond sous l’arceau ? Cela marche pour tout le monde. Et on le fait, mais on le fait que par séquences. On doit le faire dès le début du match. Car quand on agit ainsi, on est très, très bons.”

Aucun nom n’a été donné, concernant un joueur en particulier qui déconnerait. Et quelque part, c’est pas plus mal quand on voit les Playoffs arriver dans quelques jours. Maintenant, plusieurs choses qui semblent intéressantes à souligner. Le fait, pour commencer, de voir Gobert assumer pleinement son rôle de poumon et voix du Jazz. Prolongé pour 4 ans il y a quelques mois et mis en avant par sa franchise, c’est justement à lui de pousser ces gueulantes. Ensuite, sa production récente, qui rend son speech justement crédible. Si Rudy n’en foutait pas une depuis le début de saison, on pourrait questionner la pertinence de l’action, mais le garçon est justement en feu ces derniers temps, et c’est ce qui lui permet de prendre les devants. Enfin, le timing. Quatre défaites en cinq matchs, un dernier virage crucial, c’était peut-être le bon moment pour se lancer mais c’est surtout une sorte de première sur la grande scène du leadership vocal pour Gobert. Le voir regrouper ses coéquipiers et leur demander de se bouger le cul dans un moment aussi important de leur saison, c’est plaisant à 24 ans. Reste à voir si les effets voulus seront obtenus, avec New Orleans, Sacramento et Washington pour boucler ce mois de mars.

Ce n’est pas souvent qu’on voit nos tricolores prendre ce type de position publiquement, et cela fait plaisir à voir. Car autant certains détails pourraient être grattés dans ces déclarations, autant la base est exemplaire : productif, dominant, qui veut encourager les siens en sortant le fouet, on valide tous les jours.

Source : ESPN