Quand Elton Brand a failli emmener les Clippers en Finales de Conférence : pas dans un rêve, sur un parquet

Le 11 mars 2017 à 18:28 par Alexandre Martin

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Drafté en première position par les Bulls en 1999 alors qu’il sortait de l’université de Duke, Elton Brand n’est pas seulement le vieux briscard costaud mais plutôt pataud que nous avons connu de 2011 à 2016, des Sixers aux… Sixers, en passant par Dallas et Atlanta. Il fut une époque où il bougeait très bien ses 125 kilos. Il fut une époque où il était un  leader, un franchise player capable de porter une équipe. Il fut une époque où E.B. passa tout près d’emmener les Clippers en Finales de Conférence. Si, si…

Car entre ses deux très bonnes premières saisons à Chicago et cette lente descente vers la retraite, Elton Brand est passé par Los Angeles et c’est aux Clippers qu’il connaîtra les meilleures années de sa carrière, de 2001 à 2008. Et ce, avec un pic sur la saison 2005-2006 qui fut particulièrement réussie individuellement pour l’ami Elton. All-Star pour la deuxième fois de sa carrière dans la sillage d’un exercice très solide qui le vit envoyer 24,7 points ainsi que 10 rebonds, 2,6 passes décisives et 2,5 contres par soir. Des statistiques et un impact sur son équipe qui lui vaudront de figurer dans la course au MVP du début à la fin de la saison pour en finir à la septième position. So-lide ! Et puis, collectivement, les efforts de Brand ne vont pas être vains. Bien épaulé par Sam Cassell, Cutino Mobley ou encore Chris Kaman et Corey Maggette, E.B. parvint à tirer les siens vers un bilan de 47 victoires pour 35 défaites et une sixième place de l’Ouest synonyme de Playoffs. Mine de rien, cela faisait neuf ans que les Clippers n’avaient plus vu de matchs de post-season.

Au premier tour, les Nuggets de Carmelo Anthony, Dédé Miller et Marcus Camby ne firent pas le poids. Ce bon Elton n’eut pas à forcer son talent mais fut tout de même le meilleur joueur d’une série remportée 4-1 avec 17,8 points, 10 rebonds, 3,6 offrandes et 1,8 contre de moyenne. C’est ainsi que l’équipe californienne passa un tour de Playoffs. Là, il faut carrément remonter 30 ans en arrière – à la saison 1975-1976 – pour trouver pareil exploit dans l’histoire de la franchise qui évoluait alors à Buffalo sous le nom des Braves. Mike Dunleavy Sr et ses hommes étaient donc en demi-finales de Conférence où il allait leur falloir affronter les Suns du double MVP Steve Nash coachés par Mike D’Antoni. Une demi-finale de Conférence tout en opposition de style entre ces Suns dominant avec leur jeu ultra-rapide et ces Clippers qui aiment le jeu sur demi-terrain pour pouvoir servir Chris Kaman mais surtout Elton Brand au poste bas. Et le numéro 42 californien va montrer quelle bête il pouvait être sous les cercles dans cette série. Car s’il n’était pas si très long pour un poste 4 (2m03), Brand se rattrapait en termes de largeur. Son corps était un tronc de 125 kilos fait de muscles plutôt acérés, un tronc qu’il savait bouger, un tronc agile et solide à la fois. Un tronc doté d’une belle technique et d’une sacrée panoplie de moves au poste bas.

Pour le premier match, Elton annonça tout de suite la couleur de ce qu’il allait proposer tout au long de la série : 40 points, 9 rebonds et 4 contres. James Jones, Shawn Marion et Tim Thomas ont eu beau se relayer, Brand fut incontrôlable. Ce qui n’empêcha pas les Suns de gagner cette rencontre initiale grâce à notamment un Nash hallucinant (31 points à 10/15 au tir et 12 passes décisives). Mais brand ne se découragea pas. Deuxième match : 27 points et 10 rebonds viennent garnir sa ligne de stats mais surtout avec une victoire au bout. Les deux équipes vont ainsi se rendre coup pour coup pendant sept matchs. Pour le sixième, alors que les Clippers étaient menés 3-2, Mister Elton enverra 30 points, 12 rebonds et 5 contres pour porter les siens vers un game 7. Mais à Phoenix, les Suns ne feront pas de détails et feront parler leur expérience avec un succès de 20 points, renvoyant ainsi Elton Brand (36 points et 9 rebonds ce soir-là) et les Clippers dans leurs pénates sans passer le cap des demi-finales de Conférence. Affichant les moyennes monstrueuses de 30,9 points, 10,4 rebonds, 4,3 passes décisives et 3,1 contres sur les sept matchs de la série, on ne peut pas dire qu’E.B. ne se sera pas donné à fond pour tenter ce que personne n’a réussi depuis que les Clippers existent : les emmener en Finale de Conférence.

Malgré ses 1058 matchs de régulière en 17 ans de carrière, malgré ses 15,9 points et 8,5 rebonds de moyenne et sa grosse présence dans la raquette, Elton Brand n’est pas le plus renommé des intérieurs des années 2000. Pour autant, il en a été l’un des plus costauds, un des plus performants avant que les blessures ne viennent le stopper net à partir de 2008. Et, pour le moment, la triplette Chris Paul – Blake Griffin – DeAndre Jordan n’a pas fait mieux qu’Elton Brand et ses lieutenants…

Symbole de cette série contre les Suns : 35 points et 15 rebonds dans la défaite du match 5 


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