Star de demain – Dennis Smith Jr. : petit meneur mais grandes ambitions, attention au melon

Le 10 mars 2017 à 18:23 par Benoît Carlier

Dennis Smith Jr
Source image : YouTube - NC State Hoops

Chaque année, ils sont plusieurs centaines à s’inscrire à la Draft pour tenter d’y décrocher un spot dans l’une des 30 franchises NBA. Mais au milieu de ce vivier de jeunes talents, quelques joueurs tirent déjà leur épingle du jeu et sont promis à un grand avenir chez les pros. Parmi eux, Dennis Smith Jr., le meneur hyper athlétique de NC State.

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Autres stars de demain

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Entre Markelle Fultz, Lonzo Ball, Frank Ntilikina et De’Aaron Fox, les GM n’auront qu’à se baisser pour cueillir un meneur de talent lors de la prochaine Draft. Une concurrence qui ne fait pas peur à Dennis Smith Jr., bien au contraire. Le kid de Fayetteville en Caroline du Nord n’a que 19 ans mais il est déjà sûr d’une chose : il ambitionne de devenir le meilleur point guard en NBA. Abus de confiance ou prétention justifiée, chacun se fera son opinion mais le leader du Wolfpack de NC State ne laisse personne indifférent. Il n’y avait qu’à voir l’attroupement des journalistes autour du phénomène lors du ACC Media Day pour comprendre l’étendue de son aura. Seul freshman présent dans la salle, Dennis Smith s’accapare l’attention de l’audience avec des déclarations dont la presse raffole.

“Il n’y a aucune part en moi qui pense que je ne suis pas prêt à affronter ce que la vie a à m’offrir. Je suis né pour être un gagnant, c’est dans mon sang. Vous pouvez vérifier chez chacun des membres de ma famille.”

Fils de footballeur tandis que sa sœur a évolué en Division II de NCAA à Fayetteville State, Junior a de quoi devenir la star de la famille si les attentes placées en lui sont réellement justifiées. Réclamé par les plus grandes universités du pays, il a refusé les offres de North Carolina, Duke, Kentucky ou encore de Louisville les unes après les autres pour rejoindre l’équipe qu’il a toujours supporté depuis tout petit. NC State c’est le choix du cœur mais c’est aussi une décision mûrement réfléchie. Plutôt que de rejoindre ses potes Jayson Tatum et Harry Giles et former une superteam chez les Blue Devils, il a voulu se construire sa propre légende et prouver qu’il n’avait besoin de personne pour gagner sur le campus de Raleigh.

“Je préfère les battre que les rejoindre. C’est comme ça que je vois les choses.”

C’est plutôt raté alors que le Wolfpack ne devrait pas être convié à la March Madness qui commence dans quelques heures. Mais Ben Simmons a montré l’année dernière que cela pouvait arriver même aux meilleurs et Dennis Smith Jr. s’est assez illustré depuis le début de la saison pour ne pas considérer son court passage sur les terrains universitaires comme un échec, loin de là. Petit et moins long que les nouveaux profils que l’on est désormais habitué à voir en NBA (1,88 mètre et 1,90 mètre d’envergure), il a pourtant fait un carton cette saison. Excellent dribbleur, il n’est pas encore fiable de loin mais préfère de toute façon agresser le cercle sans que personne ne puisse lui enlever la balle des mains. Malgré son petit format, il est assez large d’épaules pour se frayer un chemin un peu partout comme certains curieux s’en sont déjà aperçus dans la vidéo où il harcèle Victor Oladipo lors d’un camp d’été alors que ce dernier squatte pourtant la Grande Ligue depuis une poignée d’années(voir ci-dessous). Enfin, sa détente et sa puissance lui valent parfois d’être comparé à… Russell Westbrook, rien que ça. Meilleur marqueur de son équipe (18,7 points) et meilleur passeur de sa Conférence (6,3 assists), il s’est notamment démarqué avec deux triple-doubles en moins d’un mois. Une performance jamais réalisée dans l’histoire de la ACC qui le conforte dans ses ambitions démesurées confirmées par son ancien accompagnateur, Ja-Rell Bailey à The News & Observer.

“Il veut démolir la concurrence et devenir le meilleur meneur qui ait jamais joué en NBA.”

Chez TrashTalk, on a tout de suite remarqué son nom de famille prédestiné pour réaliser de grandes choses mais attention quand même à l’abus de melon. Nous ne sommes qu’au mois de mars et le natif de Fayetteville a encore tout à prouver. Même si un scout NBA explique sous couvert d’anonymat qu’il voit en lui un futur All-Star ou que son entraîneur, Mark Gottfried, conseille à tous les GM de construire leur franchise autour de lui, le passif hospitalier de Dennis Smith Jr. est quand même une raison de se méfier pour les recruteurs. Victime d’une déchirure des ligaments croisés avant sa dernière année de lycée, il a pu intégrer l’université à partir de janvier 2016 pour commencer à soigner son genou gauche mais est resté éloigné des parquets pendant un an. Les séquelles sont peut-être invisibles aujourd’hui mais on sait que les franchises sont toujours plus méfiantes pour miser tous leurs millions sur un jeune ayant déjà des problèmes aussi graves aux articulations.

D’autant que le gosse a encore des progrès à faire sur le plan de la maturité. Pour appuyer ces propos, jetons un rapide coup d’œil dans le rétro, au début du mois de février. Le Wolfpack domine Syracuse et son meneur a déjà dépassé la dizaine de points et de passes. Dennis la Malice va alors décider de quitter son poste pour se réfugier sous le panier en attendant de capter son dixième rebond et ainsi valider son second triple-double de la saison. Une attitude terriblement égoïste qui va coïncider avec le retour des orange dans la partie qu’ils remporteront finalement en prolongation. Ricky Davis approuve sûrement la démarche mais c’est à peu près le seul car cela témoigne d’un caractère individualiste un peu dérangeant pour un meneur. Il va donc encore devoir apprendre à prioriser le collectif à sa propre ligne de statistique et on sait que cela peut être très difficile à rentrer dans le crâne de certains. Avoir le sentiment d’être seul contre le monde entier peut vous permettre de vous transcender mais gare à ne pas franchir les limites s’il ne veut pas rapidement être catégorisé comme l’un de ces flambeurs à la Nick Young toute sa carrière. Présent à Colorado Springs pour préparer les championnats du monde U17 avec Team USA en 2015, il n’avait pas été du voyage à Dubaï qui avait permis aux US de revenir avec la médaille d’or. Un avertissement sans frais dont il ne semble déjà plus se souvenir.

“Je veux être first pick. Actuellement, personne ne pense que je peux y arriver mais j’en suis persuadé,” déclarait-il encore à l’intersaison.

Dans la lignée des nouveaux meneurs d’abord portés vers le scoring, Dennis Smith Jr. a du talent à revendre et toutes les qualités athlétiques pour réussir en NBA. Il faudra juste se méfier à ce que son caractère ne lui joue pas des tours lorsqu’il ne sera plus la star dans le vestiaire. Chez les Kings, c’est typiquement le genre d’élément qui peut tout faire exploser mais Vlade Divac a beaucoup trop d’expérience dans son rôle de GM pour le sélectionner, n’est-ce pas ? Sacramento ou pas, l’homonyme de Gérard n’aura que la première place en tête pour devenir le premier de son université depuis David Thompson en 1975 à être first pick, mais surtout pour prouver sa supériorité naturelle. Bonne chance pour les tests de personnalité quand même.

Un aperçu du talent de Dennis Smith Jr.

PS : Victor Oladipo est un joueur NBA

Son premier triple-double en NCAA

Sources texte : Bleacher Report, The News & Observer

Source image : YouTube – NC State Hoops