Russell Westbrook esseulé à Portland : un arrosoir obligatoire ou un soliste frustré ?

Le 03 mars 2017 à 09:07 par Bastien Fontanieu

Dans la défaite des siens hier soir, Russell Westbrook a voulu bien faire en prenant un paquet de tirs pour son équipe : 36 au total, dont 16 à distance, et la même question qui revient comme par magie. Devait-il agir ainsi ou aurait-il dû faire autrement ?

C’est une interrogation qui tombe de façon aussi systématique qu’humoristique. Dès que le Thunder perd, de nombreuses critiques sont faite sur le phénomène, qui doit gérer une immense partie de l’attaque de son équipe. Il a croqué, cette défaite est pour lui, voilà ce qu’on pouvait lire sur les réseaux sociaux en sortie de rencontre, et qui n’était pas si surprenant que cela compte-tenu du long dossier que représente Russell. Pendant des années, on l’a taxé de ce type de soirée, lorsque le Thunder devait s’incliner. Mais la vraie question, finalement, c’est la suivante : Westbrook pouvait-il jouer différemment sur le match d’hier ? On l’a déjà vu cette saison, réduire son nombre de tirs tentés pour distribuer à foison certains soirs, faire en sorte que ses gars soient dans de bons spots et que la victoire soit aussi large que collective. Il n’est donc pas question d’incapacité, puisqu’il a prouvé qu’il était capable d’agir dans ce sens. Cependant, on doit forcément se pencher sur sa performance car deux camps semblent s’opposer chez les fans du joueur.

Il y a ceux qui le pointeront du doigt pour sa gloutonnerie, affirmant qu’en ayant donné davantage de balles aux Adams (3 tirs), Sabonis (2 tirs) et Abrines (3 tirs), le résultat final aurait été différent. Puis il y a ceux qui regardent justement le début de rencontre, voient le Thunder galérer à scorer sans l’agressivité de son homme à tout faire, et vont se ranger quoi qu’il arrive derrière Russell. Et il n’y a pas vraiment de bonne ou de mauvaise réponse dans cette situation, il n’y a pas un camp qui a davantage raison que l’autre. Disons que c’est une question de vision globale du jeu. C’est un cas qui concerne aussi, par exemple, Stephen Curry chez les Warriors. Habituellement si adroit et insolent, lorsque le fusil est rouillé, comment réagir ? Il y a comme une tentation, celle de vouloir tout remettre en cause lorsqu’une défaite prend place. Mais les matchs s’enchaînent et demain, une nouvelle opportunité se présentera pour chacune de ces stars : exemple avec Westbrook, qui se donnera sur le parquet des Suns ce vendredi. Maintenant, reprendra-t-il des tirs aussi compliqués dans le dernier quart, qu’il a terminé à 2 sur 11 hier soir, ou bien distribuera-t-il davantage ? Quelle que soit la réponse, une chose restera intouchable en voyant l’équipe de Billy Donovan et le schéma des victoires du Thunder cette saison : il faut que Russell soit impliqué dans toutes les situations offensives pour qu’OKC ait une chance, comme il faut accepter le fait que certains soirs la gâchette sera rouillée.

C’est toujours difficile d’analyser chaque match en prenant tous les détails en compte. Hier soir, il s’avère que les coéquipiers de Russell Westbrook n’étaient majoritairement pas inspirés. Et le meneur a lui même décidé de prendre le match à son compte en prenant la plupart des tirs. Des tirs qu’il a déjà rentrés par le passé, qu’on a déjà loués, et qui reviendront lors du prochain match serré. Deal with it.