Question pour Russell Westbrook et Kevin Durant : est-ce qu’on peut enfin passer à autre chose ?

Le 20 févr. 2017 à 16:05 par Bastien Fontanieu

Russell Westbrook

Après un All-Star Game partagé hier soir à New Orleans et des retrouvailles agitées à OKC un peu plus tôt, Russell Westbrook et Kevin Durant vont enfin pouvoir tourner une page… non ?

Fatigant, ce mois de février. Notamment car depuis des mois, on connaissait le programme. Pire encore, on l’avait entouré en rouge sur notre calendrier, pour être sûr de ne rien louper. Il y avait le premier match entre les deux hommes en tout début de saison, à Golden State. Puis le second affrontement, toujours chez les Warriors, pour une deuxième branlée signée par KD. Ensuite venait le fameux comeback de l’ailier dans l’Oklahoma et la Chesapeake Arena, puis un All-Star Game à devoir vivre ensemble pour terminer. Quatre grands moments, tous validés et rangés dans le tiroir des souvenirs excitants, mais qui nous laissent surtout devant une perspective intrigante. Que vont devenir ces deux hommes, ces deux anciens coéquipiers et copains dans leurs galères ? Loin de nous l’envie d’établir un scénario joyeux suite au seul alley-oop d’hier soir, qui voyait la paire être ironiquement acclamée par l’intégralité de la Conférence Ouest. D’un côté, l’esprit de compétition et l’immense fierté d’un Westbrook giflé dans ses désirs de domination. De l’autre, la timidité et l’envie de faire sa life d’un Durant qui a un titre en tête avant de recoller quelques morceaux.

Cependant, on est “obligés” de se pencher sur ce sujet, non pas pour évoquer une possible réunion en 2022 à OKC, quand Durant aura gagné deux titres et enfin eu un déclic personnel dans sa vie (coucou LeBron), mais plutôt pour voir quel modèle sera suivi. On en a connu, des divorces. Et les deux zozos continueront à se croiser quand on voit leur excellence quotidienne et la probabilité de les croiser en Playoffs. Mais pour prendre appui sur Shaq et Kobe, par exemple, il aura fallu attendre 2009 et le All-Star Game justement, pour qu’un peu de love soit versé sur leur feu partagé. Un match à Phoenix, deux anciens copains titrés qui partageaient un nouveau trophée, de l’eau qui passe sous le pont et enfin quelques sourires. Situations nettement différentes, évidemment, quand on sait que Durant est avant tout parti chez l’ennemi alors qu’O’Neal traversait le pays afin de déposer son imposant postérieur en Floride. Mais l’animosité était celle-ci, celle de joueurs qui s’évitent lorsqu’ils se croisent dans un couloir, celle de questions évitées face aux journalistes pour passer à autre chose, celle de petites piques envoyées à droite à gauche dans les situations de défaites.

Notre seule question, en fait, c’est de savoir si les deux pourront passer à autre chose. Aborder la fin de saison avec le même sérieux, se recroiser le 20 mars à Oklahoma City pour le quatrième et dernier affrontement de la régulière, laisser les Playoffs passer et voir comment les choses se dérouleront. Car merde, soyons “sérieux” une petite minute, on parle de deux immenses joueurs, ayant grandi ensemble et construit ensemble, partagé des étapes énormes ensemble, des futurs pères de famille qui seront dans le même cercle pour les 10 prochaines années, potentiellement. Que la paire ne se roule plus de pelles, on peut le concevoir sans problèmes car la blessure restera profonde chez Westbrook. Mais ce dernier a toujours gardé une posture d’ouverture, sans avoir à faire le pas en avant : c’est à KD de se mouiller. Une épreuve peu aisée mais qui démontrera aussi le caractère du bonhomme, ainsi que l’importance de cette relation. Ce n’est pas comme si la Terre dépendait de la bonne entente des deux hommes, mais ce n’est jamais très fun de voir deux anciens potes se tirer la gueule H24. Et depuis six mois, c’est ce qu’on a vécu.

“Il faut bien des rivalités pour rendre la NBA excitante, non ?”. Oui, mais les duels entre Westbrook et Durant resteront épiques, quels que soient les tacles, quelles que soient les déclarations envoyées à droite à gauche. Tout ce qu’on demande, c’est de pouvoir passer à autre chose : parler de deux basketteurs exceptionnels en dualité, plutôt que deux anciens potes qui font la une lorsqu’ils traversent un couloir commun.