Star de demain – Josh Jackson : le prochain freak NBA en provenance de Kansas

Le 10 févr. 2017 à 17:34 par Benoît Carlier

Josh Jackson
Source image : YouTube/GD's Misc

Chaque année, ils sont plusieurs centaines à s’inscrire à la Draft pour tenter d’y décrocher un spot dans l’une des 30 franchises NBA. Mais au milieu de ce vivier de jeunes talents, quelques joueurs tirent déjà leur épingle du jeu et sont promis à un grand avenir chez les pros. Parmi eux, Josh Jackson, le compétiteur des Jayhawks de Kansas.

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Autres stars de demain

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Né d’une mère basketteuse qui a caressé du doigt son rêve de WNBA, le destin de Josh Jackson était déjà tout tracé. Du haut de ses 203 centimètres, il est la prochaine attraction athlétique en NBA grâce à une vitesse de déplacement hallucinante qui lui permet de remonter ses adversaires pour les contrer violemment sur la planche façon LeBron James même s’il n’a pas une envergure exceptionnelle. Pourtant, réduire la star des Jayhawks à ses capacités physiques hors du commun ne serait pas juste. À tout juste 20 ans – il souffle ses bougies aujourd’hui – il fait preuve d’une maturité exceptionnelle, ce qui lui permet d’arriver avec une mentalité irréprochable une fois en short. Depuis ses années de lycée, les coups durs se sont multipliés dans la vie personnelle de Josh Jackson sans parvenir à l’ébranler sur la route du succès. Loin d’être démonstratif ou prétentieux, le natif de San Diego a juste la victoire dans le sang et rien ne semble pouvoir le séparer de son objectif ultime. Lorsque son entraîneur, Al Anderson, est décédé au cours de sa saison de freshman à la Consortium College Prep School de Detroit, il est celui qui a motivé ses coéquipiers à aller de l’avant pour rendre le plus bel hommage qui soit à un coach en remportant le prochain match prévu au calendrier plutôt que de l’annuler. C’est la même chose qui s’est produite lorsqu’il a appris l’assassinat de son cousin et grand ami, à quelques heures de la finale des championnats du monde U19 en Grèce. Ses larmes à peine séchées, il était allé décrocher la médaille d’or avec ses compatriotes contre la Croatie en ajoutant sa pierre à l’édifice avec 10 points et 8 rebonds.

Élevé dans un milieu relativement protégé, JJ a quand même vécu des épreuves difficiles dans sa jeunesse mais a appris de ses parents à toujours réfléchir avant d’agir. DeMarcus Cousins, Lance Stephenson ou notre idole Gérard devraient en prendre de la graine. Bien avant de rentrer à l’université, il demandait à son père de lui apprendre les échecs. Jamais il ne battra son paternel avant d’apprendre son décès alors qu’il disputait un tournoi à Las Vegas. Un nouveau coup dur qu’il va réussir à surmonter comme les autres grâce à l’aide de sa mère avec qui il est toujours resté très proche. Pourtant, comme son conjoint, cette dernière n’a jamais fait de cadeau à son poulain. Durant plusieurs années, il échouera face à Apples Jones lors de leurs duels en one-on-one au fond du jardin. Celle qui a failli passer professionnelle dans sa jeunesse joue dur et n’hésite pas à faire des fautes pour l’empêcher d’aller marquer. C’est ce qui le rend plus fort aujourd’hui de son propre aveu. Joshua devra attendre ses 14 ou 15 ans pour enfin réussir à battre celle qui l’a mis au monde. C’est aussi la dernière fois qu’il l’a affrontée sur un playground. Grâce à cet apprentissage, Kansas profite aujourd’hui des qualités d’un jeune homme aux valeurs irréprochables et doté d’une abnégation sans limite comme a pu le confirmer un scout NBA à Marc J. Spears de The Undefeated.

“Il joue dur et dispose d’une mentalité de gagnant. Il est encore en train de développer ses compétences mais il a déjà le sens du jeu. Son tir est en train de progresser. Il a l’ADN d’un joueur autour duquel construire une équipe.”

De la persévérance, il en aura grand besoin s’il veut franchir un palier supplémentaire pour devenir une superstar en NBA. Invité à tous les rassemblements des meilleurs prospects du pays, il était encore favori pour être appelé en premier par Adam Silver avant le début de la saison universitaire. Double champion du monde avec Team USA (en U17 et U19), il a aussi été désigné co-MVP du McDonald’s All American Game aux côtés de Frank Jackson en 2016. Pourtant, même s’il poursuit sa domination au niveau supérieur avec les Jayhawks, il va devoir corriger son adresse extérieure, son gros défaut à quelques mois de rejoindre les rangs de l’élite. En effet, auteur de 16 points, 6,9 rebonds, 3 assists, 1,6 interception et 1,3 contre en 30 minutes sous les couleurs de Kansas, il est régulièrement défié par ses adversaires de prendre sa chance derrière l’arc. Avec une adresse globale de 50,2% qui chute à 33,9% du parking et un très faible 54,8% sur la ligne des lancers-francs, le prochain point de son jeu à travailler est tout trouvé pour Josh Jackson. Sa maladresse ne le dérange encore pas trop en NCAA avec un rôle de poste 4 classique mais les gabarits qu’il va trouver dans la Grande Ligue l’empêcheront de s’installer dans la raquette et il va rapidement devoir trouver la mire à distance s’il veut avoir le même impact des deux côtés du terrain sur les postes d’ailier et d’ailier-fort. Car on parle aussi d’un monstre défensif capable de s’adapter à toutes les match-ups grâce à son rapport de taille et de vitesse qui rappelle un peu un MKG à Charlotte par exemple.

Mais plus qu’en avoir envie, Josh Jackson est un vrai winner. Il a attendu de remporter le titre national du Michigan pour rejoindre un lycée plus compétitif en Californie. Son palmarès avec Team USA appelle d’autres médailles au niveau supérieur et il n’est jamais rassasié de victoire. Parmi les favoris au titre avec Kansas cette saison, il garde cet état d’esprit dans la vie de tous les jours. Lorsqu’il a rencontré Vincent Hunter en arrivant à la Consortium College Prep School, il a tout de suite défié le futur senior et la star de l’équipe dans un concours de dunks. Invitation refusée évidemment par celui qui a joué pour les Clippers et les Grizzlies en Summer League l’été dernier. Josh Jackson réitérera fréquemment son envie de challenger son aîné sans jamais obtenir cet honneur. Un esprit de compétition qui ne le quitte jamais, aux échecs comme au basket. De nombreux joueurs peuvent témoigner de la même chose que Vincent Hunter, comme Terrance Ferguson aujourd’hui pro en Australie, selon Greg Couch de Bleacher Report.

“Je ne peux même pas vous dire combien de fois Josh m’a défié pour faire un concours de dunks. À chaque fois que je le vois il a quelque chose de nouveau à me montrer. Il dit, ‘Je peux te battre maintenant.’ Je lui réponds, ‘Stop. Tu ne peux pas. Tu n’as qu’un move.’ Une fois, il est revenu sans ses chaussures et m’a balancé ‘Entre les jambes, sans pompes.’ Juste en chaussettes. Je lui ai fait ‘Josh… arrête de parler.’”

Légèrement plus âgé que les autres freshmen de sa cuvée, Josh Jackson est une force de la nature dotée de capacités physiques exceptionnelles. Mis à part un tir extérieur encore instable, il dispose déjà de tous les arguments pour devenir une star en NBA. Mature, assoiffé de succès et avec un QI basket largement supérieur à la moyenne, il devrait trouver preneur dans les toutes premières minutes de la cérémonie de Draft du 27 juin prochain.

Un petit aperçu du garçon au lycée

Josh Jackson n’a pas tremblé dans le choc contre Kentucky

Quand il a enfin le droit de disputer un concours de dunks, ça donne ça

Source texte : The Undefeated, Bleacher Report