Les Wizards doivent être pris au sérieux : pousser les Cavs jusqu’au bout, c’est aussi grandir beaucoup

Le 08 févr. 2017 à 16:29 par Alexandre Martin

Wizards
Source : NBA League Pass

Avant-hier, au moment d’entrer sur leur parquet pour y accueillir les Cavs, les Wizards restaient sur 17 victoires d’affilée à domicile. Ils venaient de passer de la onzième à la troisième place de l’Est en à peine deux mois de compétition et commençait à ressembler à une équipe. Mais depuis ce match et malgré la défaite, cela paraît de plus en plus sûr : ces Wizards ne ressemblent pas à une équipe, ils en FORMENT une. Zoom sur une somme d’individualités intéressantes qui est en train de devenir une escouade à prendre très au sérieux…

Il y a bien évidemment et comme toujours plusieurs aspects à considérer. Tout d’abord, il faut remettre dans le contexte cette défaite des Wizards au bout d’une rencontre magnifique. Ils ont perdu certes, mais ils ont eu en face d’eux un Kevin Love monstrueux (39 points à 11/17 au tir et 12 rebonds), un LeBron James LeBronesque (32 points à 12/18, 7 rebonds et 17 passes décisives) et un Kyrie Irving loin d’être dominant tout au long du match mais clutchissime en prolongation. Car il a bien fallu une prolongation aux Cavs pour venir à bout de Washington malgré cette performance magnifique du Big Three James – Love – Irving. Et encore, les Wizards auraient pu (dû ?) l’emporter si LeBron n’avait pas rentré ce tir impossible. Mais ça, c’est une autre histoire… Avant le match, John Wall n’avait pas hésité à déclarer qu’il s’agissait du “plus gros rendez-vous de la saison pour lui et équipe”. Il ne l’a pas raté. Il n’a pas été très adroit (8/19), il a perdu trop de ballons mais il a tout de même fini avec 22 points et 12 offrandes. Et surtout, il s’est battu sur chaque ballon, il a mis une grosse intensité dans tout ce qu’il a fait. On l’a vu se jeter au sol à plusieurs reprises pour gagner une possession. On l’a vu accélérer dès que possible, replacer ses coéquipiers, demander les systèmes, chauffer le public… Bref, un match de patron. Dans le sillage de ce Wall qui bosse avec acharnement et fait tout ce qu’il peut pour impliquer tout le monde et faire gagner son équipe, c’est tout le collectif des Wizards qui prend de l’ampleur et de la consistance.

Ce qui nous amène au deuxième aspect. Le groupe et sa hiérarchisation. On le sait, il est très compliqué de faire fonctionner un collectif s’il n’est pas bien hiérarchisé, si chacun ne comprend pas bien son rôle ou ne l’accepte pas. Scott Brooks a failli réussir à nous prouver le contraire en allant jusqu’en Finales NBA avec un Thunder dirigé par un monstre à deux têtes. Le coach en a sûrement tiré quelques enseignements précieux d’ailleurs. Toujours est-il qu’aujourd’hui, ses Wizards sont un groupe vraiment bien structuré. Un franchise player, John Wall. Un lieutenant au talent offensif certain, Bradley Beal. Un ailier polyvalent et en plein développement qui pourrait devenir un deuxième lieutenant s’il ne l’est pas déjà, Otto Porter. Une raquette composée d’un col bleu polonais (Marcin Gortat) et de l’inclassable Markieff Morris qui semble avoir trouvé une place qui lui convient et apporte du coup un écot non négligeable que ce soit en attaque ou au rebond. Et ça ce n’est que pour le cinq majeur. Sur le banc, on retrouve le sophomore Kelly Oubre dans un rôle de sixième qui lui va bien avec un temps de jeu d’un peu plus de vingt minutes qui lui permet de progresser et de faire profiter l’équipe de sa polyvalence sur les extérieurs. Ensuite, on a Tomas Satoransky, Jason Smith, Trey Burke ou encore Marcus Thornton qui prennent ce qu’on leur donne sans rechigner et sans états d’âme. Il manque un renfort de poids à l’intérieur mais si Ian Mahinmi se débarrasse un jour de ses soucis de genoux, ce problème de taille et de défense intérieure en sortie de banc ne pourrait vite être qu’un mauvais souvenir.

Petit à petit, on en arrive au troisième et dernier aspect concernant le sérieux de ces Wizards. Le respect. C’est un peu ce qui a toujours manqué à cette franchise équipe. Et bien, cela tend à changer avec ce qu’ils montrent actuellement et le genre de défaite de lundi soir va clairement dans ce sens car la manière était là et on a senti que Washington avait les armes pour faire vaciller le champion en titre au moins sur un match déjà. Qui d’autre peut se targuer à l’Est d’avoir un cinq majeur aussi fort, aussi complet ? Les Celtics ne sont pas aussi bien équipés dessous. Les Raptors sont un peu dans le même cas finalement. Sinon qui ? Les Pacers sont encore en train de monter en puissance et les Hawks sont en réflexion sur leur avenir. Non, ces Wizards reviennent d’assez loin après leur début de saison mais ils sont désormais à prendre en considération quand il s’agit de parler des éventuels outsiders des Cavs à l’Est. Leadership, jeunesse, qualités athlétiques, mental, détermination, talent offensif. Le roster de la capitale ne manque pas de points forts et si en plus le Verizon Center devient une forteresse bouillante et quasi-imprenable…

Bref, Toronto et Boston se sont sûrement crus tranquilles concernant leurs places sur le podium de leur conférence. Il n’en est rien. Il va leur falloir négocier avec des Wizards très ambitieux et avides de succès. Des Wizards qui grandissent et qui viennent d’engranger une expérience précieuse dans ce match contre les Cavs. Nous verrons qui va le mieux se sortir de combat qui approche. Une chose est sûre : les deux derniers mois de saison régulière vont être passionnants avec notamment cette lutte en haut pour le top 4 de l’Est.