Playoffs Revival : Paul Pierce trop fort et trop clutch pour les Cavs de LeBron James

Le 05 févr. 2017 à 15:54 par David Carroz

Playoffs Revival Paul pierce
Source image : Youtube

La saison régulière, c’est sympa, les matchs se multiplient, mais on ne regarde parfois certaines rencontres que d’un œil discret. Pour vous aider à tenir dans ces instants difficiles, voici un de nos petits retours sur les grands moments de l’histoire des Playoffs. Parce que c’est à cette période de la saison que les légendes naissent et que les fauves sortent les crocs.

Pour la dernière de Paul Pierce au TD Garden, comment passer à côté de ce qui est certainement sa plus grande performance en Playoffs, quand un soir de mai 2008, il a livré et remporté face à LeBron James un duel épique pour offrir la qualification aux Celtics lors d’un Game 7 haletant. En route vers le titre, la Vérité a surclassé l’Élu.

Le contexte – Paul Pierce vs LeBron James, un contentieux historique

Dès la saison rookie de LeBron James, Paul Pierce montre à “l’Élu” qu’il se moque bien de la hype qui l’entoure. En NBA, il n’est qu’un gamin qui débarque chez les grands et qu’il va donc devoir apprendre la vie avant de l’ouvrir. Après une grosse faute sur le débutant des Cavs, “The Truth” commence à s’embrouiller avec le “posse” – comme on dit maintenant du côté des vieux grincheux – de James, en particulier Otis Carter, que LeBron considère comme son oncle. Paulo avertit Carter : s’il ne la boucle pas, il va coller 50 pions dans les dents de LBJ. Il s’arrêtera finalement à 41 – contre 37 pour LeBron James – en permettant aux Celtics de repartir avec la victoire. Le début d’une grande histoire d’amour qui se poursuit les années suivantes, comme en 2004 quand Paul Pierce crache en direction du banc des Cavs avant de devoir être retenu dans les coursives pour éviter une altercation.

Alors forcément, quand en 2008, les Cavs de LeBron James – qui rêvent de retrouver les Finales NBA après la rouste subie un an plus tôt face aux Spurs – rencontrent les Celtics de Paul Pierce – dont les ambitions sont au plus haut depuis l’arrivée de Kevin Garnett et Ray Allen quelques mois plus tôt – on attend un duel épique. Pourtant largement favoris à l’entame des Playoffs, les C’s déçoivent en galérant au moment d’éliminer les Hawks au premier tour en passant par un septième match décisif. Un simple retard à l’allumage pour la plupart des observateurs qui ne restent persuadés que Paulo et les siens représenteront l’Est quelques semaines plus tard. Pourtant du côté de Cleveland, on compte bien jouer crânement sa chance, même si on sent encore LBJ bien seul. Et finalement, les hommes de l’Ohio vont faire plus que résister, puisqu’ils poussent Boston à un nouveau match décisif à disputer au TD Garden, les joueurs de Doc Rivers se montrant incapables de gagner une rencontre loin de leurs bases.

La performance – Paul Pierce offre un récital offensif old-school

Pour ce Game 7, Paul Pierce allume les premières mèches d’entrée en lançant parfaitement les Celtics qui prennent 10 points d’avance à la mi-temps. Un retour au vestiaire qui arrive plus tôt que prévu pour “The Truth” puisque pour rajouter encore un peu de côté dramatique à la situation, il chute assez lourdement après un lay-up, rendant visite à la base du panier puis à un photographe. Pas de quoi abattre le bonhomme qui est solide et dont l’apport sera nécessaire par la suite. Car la balade de santé qui se dessinait n’a finalement pas lieu, les Cavaliers revenant dans la partie portés Par Wally Szczerbiak. Non on déconne, LeBron James bien entendu. C’est ensuite un mano a mano que se livre les deux ailiers, en se rendant coup pour coup, en mode Everything you can do, I can do it better. Quand Paul Pierce rentre un jumper pour accroitre l’avance des Verts et Blancs, Lebron James répond pour réduire de nouveau l’écart. Paul Pierce redonne de l’air aux siens, LeBron James maintient l’espoir des Cavs. Paul Pierce. LeBron James. Pierce. James. Paul. LeBron. Aucun des deux ne veut baisser les bras, la tête ou le regard. Aucun des deux ne veut laisser son adversaire prendre le match à son compte. Et dans ce duel, si Paul Pierce (41 points à 13/23 dont 4/6 du parking, 4 rebonds, 5 passes, 2 interceptions, 11/12 aux lancers) et LeBron James (45 points à 14/29 dont 3/11 du parking, 5 rebonds, 6 passes, 2 interceptions, 14/19 aux lancers) peuvent être placés sur un pied d’égalité ou presque en terme de ligne de stats, c’est l’aîné qui repart avec la victoire et la qualification.

Paul Pierce est l’un de mes joueurs préférés. En tant que fan, quand je regarde Paul Pierce, j’aime la façon dont il joue au basket. J’aime jouer contre les meilleurs, et Paul Pierce est l’un de ces gars. Nous essayons tous les deux de mener notre équipe à la victoire, et comme Dominique Wilkins [NDLR : lors d’un duel face à Larry Bird au cours d’un match décisif également], j’ai fini du mauvais côté. Les Celtics ont encore gagné. – LeBron James.

La suite – les Celtics titrés, Paul Pierce MVP

La suite est connue. Après avoir sorti les Pistons au tour suivant, les Celtics s’offrent un classique des Finales NBA face aux Lakers. Choc entre les deux plus grosses franchises de l’histoire qui va tourner en faveur de Boston qui s’impose en six rencontres. Un dix-septième titre, le premier depuis 22 ans, qui porte le sceau du Big Three mis en place par Danny Ainge. Et chez les trois lascars, c’est celui qui revêt le maillot des C’s depuis le début de sa carrière, qui repart avec le trophée de MVP sous le bras. Lui, le Californien de naissance, fan des Angelinos dans sa jeunesse, débarqué dans le Massachusetts chez l’ennemi, qui porte depuis un soir d’été 98 les espoirs de Beantown. Tout un symbole.

Si LeBron James a depuis pu prendre sa revanche sur Paul Pierce et les Celtics, “The Truth” a clairement marqué de son empreinte la Ligue à sa façon, et cette prestation reste probablement la plus importante de sa carrière. A base de feintes, de tirs à mi distance ou du parking, prouvant action après action que peu de mecs avaient son footwork, il a permis aux C’s de s’imposer au moment où le doute pouvait se pointer. Mais son talent et son sang froid ont fait la différence.


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